samedi 22 novembre 2008

Confession



J'ai un aveu à faire.
Je sais, ça va vous choquer.
C'est pas facile.
En même temps, il est temps que j'assume la vérité et que je me montre telle que je suis, sans fard ni paillette.
J'utilise des mouchoirs en tissu.
Pour me moucher.
J'adore ça depuis toujours. J'en ai toujours un dans mon sac. Et si jamais je n'en ai pas, je me sens toute nue.

Bientôt je serai un dinosaure. On me mettra derrière une vitre anti intrusion. On me mettra à l'index - moi et mes microbes. On me montrera du doigt en me taxant d'irresponsable agent de propagation des maladies.
Chance, je pourrai me faire de nouveaux copains à l'amicale du snif : tous plus de 70 ans, cacochymes, tuberculeux et qui sentent fort l'aqua velva et l'anisette pacific (celle sans alcool).


Même pas mal. J'adore l'idée que je suis encore plus en avance que les plus écolos des écolos. Prêts à laver les couches de leurs lardons (beurk beurk beurk), à laver leur linge sans lessive, à manger des légumes non épluchés, à louer des poules pour avoir des oeufs frais et à ne pas se raser sous les bras. 
Mais qui jamais jamais ne se vantent d'utiliser des mouchoirs en tissu.


De la légèreté de l'être


Mon déjeuner idéal est composé d'une soupe de petit pois menthe-salade de boulgour-fruits secs-smoothie-clémentine-Contrex.
J'aime les frites. Les frites avec du ketchup mais pas avec mayo.
Et le Nutella.
J'ai vu Picasso au Grand Palais et j'ai mes billets pour Andy Warhol.
Je n'envisage pas une seconde de prendre une carte Velib pour rouler à Paris en vélo
J'ai un iPhone et je trouve ça top.
Je porte des low boots, des converses et des ballerines, des 12 cm et du plat, des jupes trop courtes et des robes trop décolletées. Et des jeans et des t-shirts informes.
Je ne me maquille pas tous les jours et certains soirs je ne mets pas de contour des yeux avant de me coucher.

Je ne manque pas, une fois par semaine, de faire le tour des magasins de ma rue pour bien faire le tour de tout ce qu'il ne faut pas acheter : un gilet en lapin, des bottes de motardes basses, une tunique à carreaux, des leggings en vinyle et des escarpins vernis jaunes. Parce que je suis une épouvantable snob.
AGA a écrit un article quasiment sur moi dans le dernier ELLE . Elle a vraiment compris que ma vie n'était pas facile. Oui, je sais, ça vous énerve car vous venez juste de jeter votre Elle pour passer à celui de la semaine prochaine. Car vous lisez Elle, je ne fréquente personne qui ne lit pas Elle. Ou au moins GQ.

J'habite à Paris depuis plus de 20 ans, j'adore ça, mais je ne suis pas parisienne. J'adore m'habiller mais je ne suis pas une fashionista. Même si je porte des Wayfarer en lunettes de vue - le WE parce qu'au boulot je les assume pas. Je sais qu'on peut vivre très bien sans Wayfarer, sans Elle, et sans Paris mais je préfère avec.

Je sais que les Panais sont des légumes, pas une tribu d'Amérique centrale dont la survie est menacée par la déforestation. Et j'aime bien ça.
Je roulerais bien en Range Rover et je fais mes yaourts bio dans ma yaourtière.
J'aime mon jardin, surtout parce que ce n'est pas moi qui tond la pelouse, taille les rosiers et arrache les mauvaises herbes.
Je ne penserai pas que ma vie est ratée si je n'ai pas de Rolex à 40 ans mais si je n'ai pas de Cartier Tank, si.
J'ai déjà eu des poux. Plein de fois. Ca finit toujours par partir.

J'aime bien raconter des histoires, enjoliver la vérité, me faire des films, prendre l'enfant malheureuse qui est en moi sur me genoux pour la consoler, trouver que Clive Owen est mieux quand il bouge dans ses films que sur les photos. 

Je ne mets pas toujours de points à la fin des phrases.
Je parle trop et après je regrette. Ou non. Je me dis que je n'ai pas dit l'essentiel.

J'aime bien les slogans, les phrases qui claquent, les bons mots et les calembours comme ceux de Coco (ah oui, j'ai bien aimé Coco aussi), et les éclairs de mots. 
Et pleurer quand je lis. Et chanter dans ma voiture et me déhancher dans les allées du Monop en poussant mon Caddy. 
Et être fière de mes enfants, de mon mari, de ma famille, de mes amis comme j'aimerais être fière de moi et le leur dire. Ca vous parait compliqué ? Mais non, relisez la phrase, c'est limpide.

Je n'ai toujours pas réservé d'hôtel à New York. Oui bien sûr - évidemment, on part à New York au printemps. Pas vous, je sais, on est le derniers à le faire.

Je suis prévisible, conformiste et foutraque. Egoïste et pleine d'amour. Superficielle aussi. Je vous raconte tout et je ne dis rien. La preuve, j'écris un blog.

Photo : j'ai trouvé la photo sur un blog bizarre en en cherchant un autre. Je ne mets pas le lien parce que c'était vraiment bizarre. Mais j'aime bien la photo.

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