dimanche 5 juillet 2009

Dans ma ville


Il y a 5 ans, je suis arrivée en banlieue.
Une banlieue comme beaucoup autour de Paris
Passé lointain glorieux et royal, passé proche communiste et bétonnant et présent melting pot.
Dans un "charmant pavillon en meulière, idéal famille, prox. écoles et commerces, 10 min. St Lazare" avec de la vigne vierge dessus l'été.
Et des rosiers et des roses trémières. Et deux cabanes de jardin. Le tout livré avec Carte Leroy Merlin visites hebdomadaires au Bricorama.
Depuis, j'ai compris que les talons c'est joli sur bitume et moquette, moins pratique dans les graviers et chemins herbus (mais toujours joli).
Je me suis ré-habituée à mettre des pulls l'hiver et monter descendre les escaliers "zut, j'ai oublié ma montre" "attends, j'arrive, je monte chercher ton cartable" et " je descends étendre le linge". J'aimerais que ça m'ait musclé les jambes comme 10 séances de cardio, mais non. Dommage.
Je suis à deux doigts de dire que le carrelage c'est quand même pratique à nettoyer et j'envisage de passer mon CAP barbecues et marinades pour arriver à la cheville de mes voisins.
A force de prendre le train tous les matins à la même heure, je me suis fait des copines. On refait le monde en 15 minutes, on re-joue la marche de l'empereur, épaule contre épaule, sur le quai de Saint Lazare pour rejoindre le métro. De temps en temps on refait le monde plus longtemps en terrasse le soir. Et dire que certains nous plaignent d'avoir un Pass Navigo 3 zones.
La rue commerçante est ma rue Gama. Colorée et joyeuse 2 heures par jour, calme et .. calme le reste du temps. Les magasins tirent le rideau entre 13 heures et 15 heures pour déjeuner et le jour de fermeture hedomadaire est le lundi.
Au Franprix, on garde la livraison gratuite et l'ouverture le dimanche.
A la caisse, en juillet il y a une mamie venue chercher en coup de vent le pot de crème fraîche qui lui manque, un papie qui draguouille gentiment une jeune fille blonde en short à la peau caramel, et une néo Naomi Campbell comme une apparition de Sex and the City - talons lamés vertigineux, tunique fluide et émeraude qui couvre juste des fesses rebondies et menues, jambes immenses et nerveuses, très longs cheveux blonds roux bruns façon tranche napolitaine et d'immenses lunettes de soleil qui protègent même les dents. Et son amoureux - fier, l'amoureux - qui la rejoint et lui propose d'acheter des yaourts. Et tout le monde qui les regardent, la bouche ouverte.
Il y a des avions aussi. A croire que le ciel devient un manège géant avec Cessna en rotation non stop autour de la Francilienne.
Chaque élection voit arriver son lot de ministre, homme ou femme politique qui se souvient soudain fort opportunément avoir toujours été très attaché à ce canton. Quand il/elle serre les mains dans la rue, ça fait tout drôle de voir une célébrité. A la sortie de l'école, on croise une vedette de télé ou l'acteur qui tourne tout le temps mais dont on ne sait pas le nom (moi je sais mais je ne vous dirai pas, s'il a choisi cette ville c'est pour échapper aux paparazzis et moi je suis hyper respect de ça).
On a LE vrai sosie de Johnny. Jusqu'à peu il faisait rire les caissières du Monop avec son Perfecto et ses imitations, maintenant il est chic et d'un calme olympien en costume noir.
Car il y a le Monop', poumon de la ville. Ouvert de 8 heures 30 à 21 heures sauf le vendredi jusqu'à 22 heures et le dimanche 13 heures. Monop' et ses collections capsule de grands créateurs qui disparaissent en 2 jours, Monop et ses queues à la caisse. Tout le temps. Monop' qui sauve les apéros surprises avec ses involtinis et ses marinated baby artichokes. Monop et la clim' qui arrivera un jour.
C'est ma ville.
PS : photo qui n'a rien à voir de la vitrine d'une boutique à côté de la place des Victoire.

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