lundi 7 septembre 2009

Snobismes Parisiens #4 : be fresh


Ayé, j’ai lu tout plein de September Issues et de spécial Mode « ce que vous allez adorer être obligées de porter cet hiver »


Ca commence au mois d’août quand on est uniquement préoccupée de savoir quel paréo assortir au maillot du jour, et ça nous poursuit jusqu’à mi septembre.

Tout le monde s’y met. Même ceux dont on n’attend pas autant de sollicitude pour nos esprits embrumés prêts à commettre les pires fautes de goûts.


Ben si, on va forcément en faire des fautes de goût énormes.

Genre, si on n’a pas compris que l’imprimé tartan, il fallait le réserver aux chemises de bucherons ou que l’on continue à porter des mini jupes en jeans alors que c’est soooooo 2009. Ou que l’on croit encore que le sarouel c’est jouable.


Et ça pour une Parisienne c’est inconcevable.

Alors, elle potasse à mort en tremblant. Elle tremble de ne pas aimer ce que la Fashion Police lui impose – pour son bien, hein. Juste pour qu’elle garde la tête haute dans le métro –la poitrine avenante et le sourire vainqueur de celle qui sait. C’est pas parce qu’elle franchit tous les jours le périphérique que TOUT LE MONDE doit le deviner rien qu’à sa touche.


Elle sait qu’elle doit (et qu’elle va donc) :

- se couvrir de clous (sur le blouson de cuir, sur les bottes, sur le sac à main)

- chausser des cuissardes à talons,

- adopter les codes des college girls Preppy de la Côte Est (c’est dommage, j’ai jeté tous mes serre-têtes et mes pulls à col rond Benetton et je ne sais plus où j’ai caché mes mocassins bleu marine)

- Mettre des chaussettes avec une jupe

- Avoir un teint « healthy » et une bouche « gourmande » et « fraîche »

- Enfiler un body en dentelles American Apparel noir sous son jean boyfriend used

- Retrouver son maxi manteau et ses foulards léopard

- Encourager son mari à se laisser pousser la moustache

- Avoir des chaussures bleu indigo

- Porter un bas de jogging avec des talons et une veste de costume d’homme étroite (pas un sweat malheureuse)


Ne rigolez pas trop vite.

Ne prenez pas vos airs supérieurs de « pffft les parisiennes s’encombrent vraiment de futilités. On s’en fiche complètement des diktats d’une poignée de foldingues anorexiques en overdose de Botox. Mes bottes Minelli de 2005 ne m’ont jamais trahies, elles »


Sauf que :

On se donne rendez-vous dans 6 mois et on fait le point. On comptera le nombre de filles en cuissardes. De toutes façons vous n’aurez pas le choix, il n’y aura plus que ça dans les chaînes de tous les centre villes de France.

Il faut être un peu limitée du cerveau – ce que la Parisienne n’est pas – pour prendre tous ces commandements à la lettre. C’est pas parce que vous regardez la Nouvelle Star que vous vous présentez au casting ? Eh ben nous, c’est pareil. On scanne, on analyse, on raisonne et on arbitre. A l’INSEE, ça fait 10 ans qu’ils essaient de modéliser le schéma de pensée des lectrices de ELLE. Sans succès. (Domenech aussi parait, mais là ça me dépasse)


Avouez, vous seriez tellement déçues si les Parisiennes baissaient leur garde et décidaient de rester raisonnable et de faire un an de plus avec les mêmes vêtements. Sans accessoire bizarre, voire un peu hideux à première vue.


PS : visuel extrait en avril dernier du site de vente en ligne de la marque Roseanna. J’aime mais j’ai pas encore osé…

PS2 : si vous avez buté sur plus de 3 mots de ce post dont « preppy », « American Apparel » et « boyfriend », je vous recommande un cours de rattrapage accéléré de presse magazine féminine. Sans tarder, parce que ça craint, là.

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