dimanche 20 mai 2012

La contradiction de la compote en gourde



Le marketing à hauteur de 18-36 mois est une mine.
Dans tous les sens du terme.
Véritable creuset d'innovations, il est aussi un chouette feu d'artifice, une explosion de pétards multicolores et joyeux, dont certains sont toutefois.. étonnants à l'usage.

A hauteur d'enfant, une compote en gourde, c'est une aberration.
Qui a jamais approché un petit à moins de 2 mètres sait qu'il lui est impossible de ne pas montrer sa joie de toucher enfin son gouter sans appuyer très fort au centre du contenant, projetant de ce fait tout ce qu'il contient.... ailleurs que dans sa bouche.
D'où une intense frustration.
D'où des cris de désespoir intenses.
D'où un énorme soupir d'agacement de l'adulte (qui aimerait bien lui aussi pousser un cri strident mais sait que ce n'est pas une réponse acceptable) avant d'essayer de rattraper ce qui est rattrapable avec son doigt - faute de cuillère (rapport au fait que la compote étant présentée en gourde, elles permet de se passer de l'accessoire cuillère) en grommelant la phrase inutile mais défoulatoire : "rhôôô mais je t'ai déjà dit de ne pas appuyer au milieu, quel cochon tu fais"

Ca marche aussi très bien avec le yaourt en tube et le jus de fruit en briquette.

Il en va de même pour la couche d'apprentissage façon culotte.
Qui, certes, à l'inverse de la compote, ne procure aucune gêne à l'enfant.
Mais qui en revanche, permet à son soignant quotidien d'élargir considérablement sa palette de jurons se terminant par  "ain" "ier", voire "uck".
Une couche façon culotte n'a pas d'attaches élastiques. Elle s'enfile debout.
Ah, la belle affaire, la porte ouverte à la découverte du monde, comme un véritable petit d'homme.
Et hop, debut mon lapin, une jambe, une autre jambe, et voilà !
Sauf sur jambes encore un peu humides après le bain.
Sauf sur jambes encore un peu humides après le bain et après course effrénée dans l'étage.
Une couche culotte n'a pas d'attaches élastique.
Au moment du change, scratch scratch, on déchire les côtés et hop, un coup de lingettes et bébé a les fesses bien au sec.
Sauf quand on s'y prend mal, ou qu'on est pressé, ou que la situation est grave, malodorante ou... débordante. Tout le temps en définitive.
D'où les jurons.
D'où la tension,
D'où les cris de rage de l'enfant sentant bien la tension émanant de l'adulte penché sur sa couche et voulant partager son courroux.

Bouddha n'avait pas d'enfant, Jésus non plus.
On comprend mieux leur sérénité face à l'épreuve.
Tout s'explique.






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