lundi 19 janvier 2015

La vie en plâtre #6 : monomanie



MoMo



Avant dernier épisode de notre grande saga "la vie en plâtre"

Alors que la peinture est sèche dans plusieurs pièces, que la baignoire est plus blanche, lisse, brillante que jamais elle ne sera
Que la bouteille de savon pour les mains Aesop attend de prendre sa place dans la salle de bain tellement design que même le Milk tourne*

Alors que les soldes battent leur plein avec des rabais canons sauf sur tout ce qui manque là maintenant : à se demander pourquoi les planches de chantier, la peinture, les poignées de porte de cuisine et les serviettes de bain en lin lavé nid d'abeille ne connaissent pas de fins de série.

Alors que l'hiver est là, bien là, et les gros manteaux bien au chaud dans le garde meuble, derrière les livres et les Lego. Comme les bottes.

Difficile de couper le fil, de ne pas voir des modèles parfaits d'étagères à la boulangerie, de ne pas s'arrêter la patte en l'air et la truffe humide devant le béton ciré parfait de Decathlon et la tonalité de bleu idéal, là tout de suite, dans le ciel, vas-y vite, prends une photo.
On en connait même qui le soir du réveillon ont pris en photo le siphon du lave mains des toilettes des copains pour le montrer à l'entrepreneur.

Dangereux de se retrouver un soir à la lumière du téléphone, face à un mur tout nu en se disant "et si on laissait ça comme ça ?" "et si on abattait le mur, là, il n'a pas l'air porteur" en se demandant quand même si cette idée de dernière minute ne serait pas le signe d'une attaque fulgurante de l'ivresse du plâtre. Ce syndrome bien connu des rénovateurs en bout de course qui vous fait dire sans sourciller "Si la Damidot peut le faire en une semaine, je vois vraiment pas pourquoi on n'y arriverait pas" avant de réaliser, une fois remontés à l'air pur l'erreur qu'on a failli commettre.

Pendant ce temps, la question "alors, c'est pour quand" vous rappelle le dernier mois avant d'accoucher sans que l'on puisse pourtant être sûr que oui, 9 mois, pas plus, ça ne durera pas plus. Et on hésite à faire visiter le chantier qui pour nous a fait des pas de géants mais où il reste, c'est vrai encore 2-3 (hum hum) bricoles et non, merci ce n'est vraiment pas la peine de faire cette tête là, hein, non mais vous avez vu l'ampleur du truc ?

Et on se prend à rêver de week ends sans saut vite fait à la maison, promis j'en n'ai pas pour longtemps, et finalement le placard, je le vois en 45, pas toi ?






* oui, c'est un jeu de mot épouvantablement snob.

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