dimanche 25 octobre 2009

Carpe Diem, il disait

Sur un quai ou dans un hall. Le matin ou le soir.
Pour prendre le train, en descendre, passer à la caisse ou savoir qui va gagner le match. Commencer à dîner ou appuyer sur le Play sur le lecteur DVD.
Pourquoi est-ce toujours si difficile d'attendre ?

Carpe Diem est une grande blague. On sous estime l'esprit ironique des Romains.
On voudrait déjà être à demain et on regrette hier.
Profiter de l'instant présent est quasi impossible. On peut le faire par fractions de secondes, par cartes postales. Des images que l'on sait graver dans sa mémoire au moment même où on les vit. Le toucher d'une main sur l'épaule, la chaleur d'un baiser, la douceur de la première bouchée du macaron, le rayon de soleil qui caresse le visage.
Un dîner, un verre, une rencontre inopinée au détour d'une rue.

Mais que faire de ces moments que l'on jugent inutiles. Où l'on perd son temps, où l'on doit accepter que l'on ne contrôle pas tout. Enorme frustration. Derniers restes de caprices d'enfants. Je veux tout là maintenant. Ben, non ma fille, va falloir patienter.
Beurk.

Harlan Coben (*) fait dire à Myron Bolitar dans un de ses livres : "Mann tracht und Gott lacht", ce qui veut à peut près dire en anglais " Man plans and God laughs", soit en gros " cours toujours, au bout du compte c'est quand même pas toi qui aura le dernier mot".

A méditer la prochaine fois que vous serez debout à attendre que le train s'affiche. Après tout, pourquoi ne pas en profiter pour rêver ?

(*) C'est un grand philosophe aussi, Harlan Coben, non ? On en fait tout un foin de ces penseurs morts, avec des robes en rideau et des couronnes de lauriers sur la tête. Et on sous estime les intellectuels vivants. C'est tellement dommage.

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