NYC J-17

Ayé, j'ai rempli tous les formulaires, vérifié les réservations, juré-craché que je ne suis ni une ancienne nazie, ni une dangereuse terroriste et que je ne profiterai pas de mes vacances pour voler le travail d'un honnête américain. Donné mon adresse, mon numéro de passeport, mon numéro de vol et précisé mon sexe. Toute parée je suis.

Je suis à fond. Plongée dans les guides.

J'ai commencé vendredi matin par le Guide du Routard. Que j'ai vite abandonné. Je me sens plus Carrie Bradshaw que poil-aux-pattes-sac-à-dos cette année. Marrant, ça doit être ce qu'on appelle le privilège de l'âge.

Aujourd'hui j'ai attrapé tous les guides qui prennent la poussière depuis 3 ans et les mails de bonnes adresses de copines de copines.

Je sais que je ne dois pas rater les Apple Stores, le MOMA et son annexe, les vendeurs de Converse, Abercrombie, le restaurant où Sally a fait "râââââ" devant Harry, Central Park et Ground Zero et Century 21 (qui n'est pas une agence immobilière apparemment. Font bien de me prévenir).

J'ai beau avoir habité un an aux Etats-Unis quasiment hier (ben oui, 18 ans, c'est presque hier non ?), j'ai beau parler anglais sans trop de mal (c'est vous qui le dites comme dirait OSS), j'ai l'impression de partir faire un trek en Mongolie.

Ca doit être ça l'effet guide.

Cette accumulation de trucs, astuces, à ne pas oublier, ça va mieux en le disant.

Pour un peu j'aurais la trouille.

Je suis hyper influençable, moi. On me dit de monter dans les rames centrales du métro parce que c'est plus sûr, que les chauffeurs de taxi râlent, que les églises baptistes sont des pièges à touriste, (ah bon ?), que les rues sont remplies de pièges à gogo dans lesquels je tomberai la tête la première si malheureuse ! je n'ouvre pas l'oeil et le bon, et qu'il faut compter au moins 200 dollars par personne pour vivre parce que ya des taxes, hein, apprend tout de suite à tout multiplier par 1,20... L'honneur de la France est en jeu. Déjà qu'on a mauvaise presse, c'est pas le moment d'en rajouter.

Les boules.

J'en perdrais presque de vue l'essentiel. Qu'on part à NYC, Big Apple, la patrie à Woody, là où les bouches d'égouts fument et les taxis sont jaunes ! Dans 17 jours ! Demain, quoi.

En même temps, je ne sais même pas si on va pouvoir partir.

Ce matin, notre Ministre de L'Intérieur a dit qu'elle allait recommander à l'Education Nationale de suspendre tous les voyages scolaires vers le Mexique (marrant, de mon temps, on partait en car à Plouneour Trez, c'était moins loin, y avait des cochons aussi mais le voyage durait 1 heure) et vers New York aussi.

Si.

Le monde est grand, non ? On n'a pas décidé de partir à Tijuana, à Calcutta ou sur les côtes de Somalie.

On a pris une bonne grosse mégalopole super occidentalisée tout ça. Qui aurait pu se douter que l'on serait peut-être arrêtés dans notre élan de voyage, comme ça, par un virus de grippe qu'on ne sait plus comment appeler ?

7 ans ! Ca fait 7 ans qu'on n'est pas partis - vraiment partis - tous les 2 et on se ferait arrêter par un cochon avec un sombrero qui claque des dents ?

Allez, Véro, replonge toi dans le Lonely Planet, tout va bien se passer....

PS : je vous ai ressorti un visuel de cette campagne voyages-sncf.com vraiment rigolote que j'ai poladroïdée..