jeudi 29 octobre 2009

Vacances de la Toussaint

Les vacances de la Toussaint, ça ressemble à ça.

La lecture d'un gros pavé qu'on n'aurait jamais pu attaquer avant. Là, c'est "le choeur des femmes" de Martin Winkler. Parce qu'on se couche à 21 heures, qu'on lit 3 heures si on veut dans son lit et puis voilà.

Ne pas réfléchir aux repas. Ne pas réfléchir beaucoup d'ailleurs, c'est bon d'avoir une maman super nanny qui s'occupe de tout. On va dire qu'elle est ravie et que cela bouscule son quotidien plan plan de (toujours jeune) retraitée ? Allez, oui, on le dit. C'est bon de rejouer à la chouchoute pour une fois. Surtout quand on est enceinte de son 4ème.

Prendre ses repas à des heures normales. 12 heures 30, 19 heures 45. Avec une entrée, un plat, un bout de fromage et un dessert. Un petit thé avec un gâteau qui sort du four ? c'est possible aussi.

Aller se ballader sur une plage de rêve, enlever son pull et se croire début septembre avec Joe Dassin dans une aquarelle de Marie Laurencin. Les couleuuuuuuurs de l'été indien. (soupir)

Prendre un énorme goûter par terre sur la terrasse avec du Cacolac maison, des crêpes et du pastéchou et de la confiture de fraises de Plougastel.

Respirer à plein poumons.

Devoir persuader son père que oui, on peut conduire sa classe C Mercedes, oui, on va s'en sortir. Pourquoi a-t-on toujours 12 ans aux yeux de son père ?

Être appelée à tout bout de champ par le bureau et regarder ses mails qu'on a fait suivre en se maudissant, en maudissant les clients qui ne respectent rien, même pas les vacances de la Toussaint.
Et sentir le poids de la culpabilité, triomphante sur ses chevaux blancs au regard fourbe nous rappeler que "c'est pas étonnant, en même temps, plus personne ne prend des congés à la Toussaint, tout le mode bosse, c'est la crise, tu te souviens ?"
S'excuser platement à chaque fois qu'on dit qu'on ne peut rien faire à distance. Et y repenser pendant 1 heure en s'en voulant de ne pas être capable de couper le cordon avec le boulot. Et se dire qu'on va peut-être rater des contrats en or. Et ne plus savoir si c'est grave ou pas ?

Être bloquée 10 minutes à 30 kilomètres heure derrière une moissonneuse batteuse sur une route à deux voies, de nuit. Les phares des voitures en face dans les yeux. Et rester zen parce que c'est les vacances.

Dormir en chemise de nuit avec le poster de Charlot au dessus de la tête et celui du spectacle de danse de 1985 devant les yeux. Et le papier peint à fleurs qu'on se souvient très bien avoir choisi.

Devoir laisser le PC à sa fille aînée qui veut écouter Deezer, à son fils qui veut faire une recherche sur les amérindiens et à sa fille cadette qui veut faire quelque chose, elle sait pas quoi encore mais elle va trouver. Dis, tu me laisses ta place ?

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