Extrait du roman "Dans les bois éternels" de Fred Vargas, qui est un roman policier - pas un essai de psychologie. N'empêche.
[Pour situer le dialogue. Ariane est légiste, Adamsberg est commissaire. Ariane explique à Adamsberg qu’elle pense que le meurtrier est une femme. C'est Ariane qui parle]
- « Ce surplus de vérification, cet excès de conscience sont les vestiges vivaces de la discipline scolaire, pouvant dériver vers la névrose du perfectionnisme. (…) Cette tension vers l’excellence n’est jamais qu’une défense contre les menaces du monde extérieur. Et elle est essentiellement féminine.
- La menace ?
- La volonté de perfection, la vérification du monde. Le pourcentage des hommes qui en présentent les symptômes est négligeable. Aussi ai-je contrôlé ce soir que ma portière de voiture était bien fermée. Toi non. Et que les clefs étaient bien dans mon sac. Sais-tu où sont les tiennes ?
- A leur place, accrochées à un clou dans la cuisine. Je suppose.
- Tu le supposes.
- Oui.
- Mais tu n’en es pas sûr.
- Merde, Ariane, je ne peux pas le jurer.
- A cela, et sans même avoir besoin de te regarder, je sais que tu es un homme, et moi une femme, occidentaux, avec une marge d’erreur de 12%. »
CQFD. je me sens tellement moins seule maintenant de vérifier trois fois que j'ai bien fermé la porte de la maison. Celle de la voiture. Avant de faire demi tour pour être sûre que j'ai mis le frein à main. Et de demander aux enfants (qui lèvent les yeux au ciel) si j'ai bien éteint le four ?! Oui, vous êtes sûrs ?".
PS : crédit photo The Bean and the Bear
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