jeudi 18 mars 2010

Où l'on reparle de Rousseau



Je le savais ça, que j'aurais dû faire socio à la fac. J'aurais adoré ça, je crois.
Faute de quoi, je manque cruellement de bases et je découvre des concepts les uns après les autres, dans le désordre. Avec l'impression d'être tombée sur la pierre philosophale à chaque fois. Alors qu'en fait non.

En ce moment, je me confronte quotidiennement l'imprévu, l'inconnu. Vous voyez bien, tout ce que l'on cherche à éradiquer de nos vies d'habitude. On passe notre temps à prévoir, planifier, organiser, anticiper.

Et là, que dalle.
On attend.
Ca énerve d'attendre.
On commence plein de trucs qu'on n'est pas sûrs de pouvoir terminer tout de suite.
Ca oblige à prévoir tout un tas de scénarios différents.
Ca oblige à laisser son téléphone allumé tout le temps. A ne plus appeler pour un Oui ou pour un Non.
A se retrouver dans des situations impossibles dont on ne sort pas toujours fière fière.

D'aucuns balaient d'un revers de main cette situation. Ne la supportent pas. Réussissent même à prévoir ça. Prennent rendez-vous. Vont chez l'esthéticienne la veille. Le coiffeur. Préparent des plats et les congèlent. Font une liste des téléphones d'urgence qu'elles punaisent sur le frigo. Assortissent leur housse de couette au tour de lit du berceau. Annoncent la nouvelle sur Facebook. Connaissent le sexe et le nom 3 mois avant "pour s'habituer".
Choisissent leur date et leur heure d'accouchement.

C'est pas Rousseau qui s'est arraché les cheveux sur l'opposition entre Culture et Nature ou quelque chose d'approchant ? Si c'est pas Rousseau, j'ai l'air malin. Tant pis.

C'est là où on voit que c'est un métier, penseur.
Parce que moi, je suis en train de me bricoler une philosophie dite "du milieu de la route" sur la question. Loin de vouloir accoucher sous mon arbre ou dans mon lit avec des bougies Diptyques tout autour, je ne suis pas non plus très partisane de la mise bas à la Rachida Dati. Et je prends chaque jour après l'autre.

Et là, on voit que je me suis retirée de la vie active depuis 2 mois. Parce que cette incertitude, elle me fait même plus peur. (enfin presque).



PS : ce post a été écrit au coin de la cheminée, avec la playlist AIR FRANCE en fond sonore. Je mets au défi quiconque de garder humeur belliqueuse avec du miel comme ça sous les yeux et dans les oreilles. Le dîner attendra.
PS2 : allez, je ne vous l'avais pas mis encore, mon ventre. Excusez cette ultime coquetterie narcissique. Bientôt personne ne prêtera attention à moi. Alors, j'en profite encore...


EDIT : j'ai accouché le lendemain de ce post...

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