mercredi 14 décembre 2011

Ben non



On a tous un gros gâteau au chocolat qui nous attend de l'autre côté de la barrière. Un bon gros gâteau qui a l'air super bon, on en rêverait presque. Il n'est pas loin, juste de l'autre côté de la barrière, mais on n'y va jamais, pourtant.

On a tous de ces trucs qu'on adorerait faire, qu'on pourrait faire, et qu'on n'arrive jamais à faire.

Moi, c'est le vernis rouge.
Je fais une fixette sur le vernis à ongle rouge. Je trouve ça féminin, chic, éternellement de bon goût en toute circonstance, même, mettons, pour changer une couche. Rien que glisser son ticket de métro dans la borne avec des ongles vernis devient glamour. Mettre la table prend une dimension hollywoodienne. Sortir les poubelles, une sortie shopping sur Rodeo Drive avec Romy Schneider.

Je me souviens de maman avec son vernis rouge des grandes occasions. Je la trouvais belle, ça me fascinait cette tranquille assurance de femme. Plus tard, je lui en ai même offert pour qu'elle continue à me faire rêver. Le Fire de Chanel, le rouge qui claque, qui vibre et qui réveille.

Chez Monop', je suis aimantée par le rayon vernis. J'en ai beaucoup. Des colorés, des bizarres, des qui me rappellent des occasions et de beaux rouges qui claquent, qui pètent et qui réveillent.

Et il ne se passe pas une semaine sans que je me dise que je vais en mettre.  Il me faut 30 minutes, c'est tout simple, après le dîner, devant la télé ou pendant que les enfants me récitent leurs devoirs.
Des tas de femmes y arrivent, des débordées et des oisives, des jeunes et des vieilles. Des tas.

Mais pas moi. J'y arrive pas. J'ai toujours mieux à faire. Le blog ou un mail en retard, une machine ou une tournée de yaourts. Une virée au monop' (devant le rayon des vernis) ou un raid à la boulangerie.
Je pourrais me payer une manucure ou une pose de vernis.
Ou bien juste brancher la radio et faire ma peinture trois couches en écoutant les nouvelles.
Ou bien faire une couche vite fait ce soir et une autre à la fraîche demain

Mais non.
C'est grave, dites, Docteur ?



PS : illustration ici
PS2 : vous aurez salué de vous même l'extrême raffinement du titre de ce billet, en raccord total avec l'illustration. Non ? Alors, je vous invite à le faire parce que j'en suis très fière.

7 commentaires:

  1. Salutation au combo titre-illu.

    Et bref exposé de mon point de vue sur le vernis. Sur les orteils, en saison à sandales, c'est facile, voire systématique en ce qui me concerne. Sur les doigts ça se complique, pour des raisons pratiques : pose à soigner, temps de séchage incompressible..
    Jadis, mes rares essais se soldaient par des sursauts : ah ! quelle est cette main si près de moi ? je ne me reconnaissais pas. Trop typé, trop connoté, trop "dame". Zoup, dissolvant, j'effaçais.

    Puis l'envie est devenue plus forte. Obstination : vernir, et m'obliger à garder le vernis au moins 48h. Je me suis habituée, j'y ai pris goût. Ma collection de vernis a changé de proportions.
    Et maintenant ? Les freins sont la flemme et le temps, plus la couleur, désormais assumée. Parfois improbable. Avant le bleu foncé mais très vif que je porte en ce moment, le bout de mes doigts arborait une espèce de vert olive assez jaune. Avec ce genre de couleurs, il me faut parfois encore passer par l'étape du "rhoo c'est n'importe quoi, ado attardée, voire moche" et "laisse-leur une chance". Et la plupart du temps je m'y fais plutôt bien (à l'exception du bleu ciel, du jaune pâle, ce genre, no way).
    Mais malgré mes expériences chromatiques de l'extrême, quand je vois des ongles rouge vif, je me dis que c'est le top : indétrônablement chic et chouette. Et j'y reviens régulièrement. Ce Essie m'a l'air bien joli. Mon rouge qui pète favori : Madrid, chez Mavala.
    Et je suis bien d'accord, le moindre geste quotidien - se brosser les dents, remplir le lave-vaisselle... - accompli les ongles vernis change de dimension.

    J'avais dit bref et c'est un fleuve, désolée !

    RépondreSupprimer
  2. Ben oui
    Acheter du vernis et ne pas prendre le temps de le mettre, c'est suffisamment troublant pour être creusé.
    Dans une journée de 16 heures, on fait toutes des choix (c'est notre liberté comme disait Jean-Paul, le binoclard à Simone... j'ajouterais que c'est aussi un luxe qu'on fait mine d'ignorer) et ces choix nous révèlent beaucoup plus qu'on ne le voudrait... ;-)
    Et si tu n'avais finalement pas besoin de vernis pour te sentir "Une femme avec toi" ?
    @Hemmapil

    RépondreSupprimer
  3. Oh la la je ne savais pas que ce sujet me vaudrait un record de commentaires ! Bon, je voudrais juste ajouter que publier ce billet la veille de la Sainte Ninon est comme qui dirait un clin d'oeil du destin. Essie Ben Non Ninon ? Râââ, je le savais que Monsieur Vermot était mon saint patron.

    RépondreSupprimer
  4. Commenter, c'est comme me vernir les ongles, je le fais bien moins souvent que je n'en ai envie ;-)

    RépondreSupprimer
  5. Même fascination pour les ongles rouges.
    Ma solution : après dîner, cuisine rangée, enfants couchés, machines en route, démaquillée, en pyjama, bref en mode loque humaine : opération vernis. Là j'ai le temps, personne ne me dérange, tout est fait, donc aucun risque que je les abîme. Puis ils sèchent pendant que je regarde la télé, ou le plus souvent que je fasse le tour de mes blogs favoris.
    Autre solution, que j'ai utilisée longtemps : le travail des professionnels. Avec ongles en résine et vernis permanent. C'est magique ! Ca coûte un bras et faut le temps d'y passer une heure toutes les trois semaines environ. Mais pendant trois semaines : rien à faire, ils restent nickels.
    Les pieds : rouges l'été, clairs (genre nude) l'hiver, mais toujours un vernis !
    (Jamais autant disserté sur mes ongles moi !)
    Cath

    RépondreSupprimer
  6. les filles, je me sens tellement moins seule grâce à vous ! Le vernis à ongle est donc bien un tourment féminin :)

    RépondreSupprimer

LinkWithin

Blog Widget by LinkWithin