mercredi 12 juin 2013

Un voyage particulier


Wit and Delight

(sur un livre :  Anne-Dauphine Julliand "Une journée particulière")

Il y a une semaine pile, ma running-partner du mercredi m'a chaudement (on en était à 8 kilomètres quand même) recommandé la lecture d'un livre.
L'histoire d'une fille qui a perdu un enfant, qui en a tiré un témoignage best seller et qui récidive aujourd'hui.

Je ne suis pas très à l'aise avec les livres qui me confrontent à des drames irréversibles - pas envie de me rouler dans le malheur des autres avant de reprendre un Pepito, pelotonnée dans mon bonheur domestique et mon canapé.

Mais je ne veux pas contrarier Perrine
On est encore loin de la maison et si elle boude ça va me paraitre très long

En plus, l'auteur du livre est la soeur d'une copine de Perrine et bien évidemment au bout de 55 minutes de sable et de poussière, les copines de mes copines sont mes copines
Et Perrine me parle d'un livre lumineux, généreux et ça m'intrigue tellement ces deux qualificatifs me paraissent absurdes dans cette situation.
L'absurdité au bout de 55 minutes de sable et de poussière ça me parle

Je passe au Monop', j'achète. Le visage très madone-like de l'auteur m'accompagne au fond du panier et semble approuver mes achats de coton tige et de tomates.

Le lendemain matin, sitôt assise dans le train, j'ouvre le livre en me demandant encore un peu pourquoi

Après pendant 5 jours, matin et soir, je lis comme je prendrais mes gouttes, à petit dose, moitié pour le faire durer et moitié pour avoir le temps de digérer les tombereaux d'émotions qui me tombent dessus. L'histoire est tragique et semble sans fin, la famille est durement touchée.
On sent toute la tristesse et la douleur de la famille. Le besoin de trouver du réconfort dans la foi, dans les poèmes et la musique, les citations et les maximes, les petites lumières de chaque jour
L'incroyable sagesse du grand frère de 10 ans dont on espère qu'il ne perdra jamais sa spontanéité.
Mais on on comprend vite que cette histoire n'est pas la nôtre et qu'elle n'est pas l'essentiel.
Elle n'est que le véhicule d'un message, une petite musique qui dérange et qui rassure sur la nature humaine.
Débarrassée de l'ironie et du cynisme quotidien, celui qui nous entoure et nous écrase, l'âme humaine confrontée à l'impensable est pure et indestructible.
C'est une petite lumière comme un phare dans la tempête.

(et bordel, ça fait du bien)




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