jeudi 7 novembre 2013

Big picture


Dulci Domus



Aujourd'hui on a la trouille.

Dites pas le contraire, je ne connais pas personne qui n'ait pas à un moment où un autre de sa journée, cette drôle d'impression.

les poumons dans un étau
la colonne d'air coincée comme un tuyau d'arrosage bouché
un drôle de goût dans la bouche
un petit sckouik dans le ventre

On a tous un peu les jetons, les choquottes, les boules, un petit malaise ou un grand trou
Pas tout le temps, hein.
Mais comme ça, quand on s'y attend le moins

(…)




C'est normal. C'est la vie.
Mais faut pas tout mélanger. Ya peur et peur.

Il y a des circonstances qui font ça, ce qu'on appelle aujourd'hui des "accidents de la vie" pudiquement alors qu'en fait ce sont juste des grosses merdes qui souvent, aiment bien voler en escadrille (et d'ailleurs vous avez remarqué comme on a une capacité de maboule à en supporter toujours plus ?)

Et puis il y a ce climat général, des bonnets rouges ou des nouveaux Abbé Pierre qui brandissent des chiffons qui nous aveuglent et nous cachent la vue. Qui donnent envie de rentrer dans sa coquille ou de tout péter au choix. Mais qui assombrissent drôlement les lendemains

Mais aussi la trouille de se planter, de se mettre dans des situations de stress qu'on pourrait éviter, des risques qu'on a envie de prendre même si c'est tellement pas raisonnable, tellement inutile.  Avoir des enfants, changer de boulot, se marier, déménager, acheter un bateau ou décider de faire du jus de pommes - et pas 100 litres, hein, non plus de 1000, courir un marathon…

On essaie de les faire taire ces désirs. Parce qu'on prendrait le risque de se planter. Parce qu'on peut vivre sans, parce que c'est donner un coup de pieds à tous nos plan, nos projections, nos envie de pantouflages. Parce que c'est pas bien, c'est dangereux, oh la la c'est pas bien.

Mais c'est marrant, ils nous quittent pas



Sylviane Agacinski, interviewée par Dorothée Werner dans Elle déclare :

"Le désir, c’est un trouble délicieux et une promesse de plaisir. Notre époque veut des résultats et néglige le désir lui-même."

Il faut lire son interview parce qu'elle nous rappelle comme, humains que nous sommes, avons en nous un profond moteur qui est le désir….



1 commentaire:

  1. Un changement d'orientation, ne serait-ce que d'un degré, produit au fil du temps (ou de la la droite) une très grande différence. On arrive en terre inconnue, il y a des surprises, on s'adapte incroyablement ; c'est comme un nouveau voyage dans sa vie, porté par le désir et l'enthousiasme. Faut quand même calculer un peu qu'on n'arrivera pas dans un gouffre ou qu'on ira droit dans le mur.

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