Fabien Gérard on Pinterest |
Petit exercice de prospective sans façon à la recherche des mots de l'année qui vient. Vous avez aimé le "vivre ensemble", adoré "que du bonheur" et sauté de joie derrière "ADN" ? Alors 2014 va vous plaire.
N'en déplaise à Pharell Williams (auteur de la scie la plus éprouvante de l'année) et à Elle sur sa couverture de la semaine passée, HAPPY c'est super dépassé.
Le New York times nous révèle le premier mot de 2014 dans un article vraiment chouette intitulé "millenial searchers":
(roulement de tambour. On retient son souffle, on serre les fesses et on trépigne)
MEANING
aka "Ma petite pierre"
Dans ce nouvel article consacré à une énième étude de la génération Y ("millenial" en VO), les auteurs nous apprennent que ces affreux jeunes, égoïstes et pleurnichards que l'on nous dépeint à longueur de journaux, ont en fait tout compris.
Oui, cette génération lost in translation, née avec la crise et une console au bout des doigts, qui a fini par devenir un laboratoire d'exploration pour chercheurs en mal d'innovation, nous donne une fois de plus une petite baffe dans nos certitudes.
Etre content, happy donc, c'est être content de soi, c'est être content d'une belle voiture, d'un moment sympa avec des potes, d'un beau paysage. C'est poster des statuts trop drôles et récolter des likes et des shares, c'est devenir expert dans l'auto-portrait flatteur et raconter la belle histoire de sa vie qui va trop bien comme un pro.
Mais ça reste un peu court, un chouille petit bras.
Du Ripolin sur un mur qui suinte.
Pas de quoi donner l'inspiration qui fera traverser les bourrasques d'un quotidien pas easy easy tous les jours.
Aujourd'hui ce que demandent nos chers barbus de moins de 30 ans, c'est un boulot, une vie qui leur permettra de "faire une différence". Pas de quoi devenir Mère Thérésa ou Soeur Emmanuelle non plus, attention, mais tout du moins comprendre où on va et comment on y va.
Et si possible, apporter sa petite pierre.
Le récent succès de la BD de Pénélope Bagieu et de la pétition pour sauver les océans en témoigne. On a tous derrière notre armure en titane 2.0, un petit coeur qui bat… et qui se demande dans quel sens on tourne.
Alors, ça ne va pas tourner des millions d'égoïstes en philanthropes, ça ne va pas faciliter les entretiens de fin d'année quand arrivera la case "prétentions salariales". Mais ça ouvre de nouvelles perspectives, un peu au-delà du sourire de façade.
C'est pas révolutionnaire, mais comme on dit en franglais irritant "ça fait sens"
PS : photo choisie pour Steve, et pour son commentaire "Racing had a meaning for this man"
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