mercredi 12 février 2014

Je suis née en 1970





Petite, j'ai eu les cheveux courts et les cheveux longs mais jamais dans les yeux.

J'ai porté des sous pulls qui grattent parce que les polaires Decathlon n'existaient pas et que l'hiver on n'imaginait pas sortir sans tricot de peau. Et quand on enlevait le sous pull on avait les cheveux dressés sur la tête par l'électricité statique.

On achetait son jean une taille trop grande au départ pour qu'il fasse plus d'un hiver et parce que sans enseigne de fast fashion à tous les coins de rue, chaque achat de vêtement était un investissement.
Au début il avait un grand ourlet, il était raide et pas confortable surtout juste après lavage avec sa taille haute et son coton épais  mais au bout d'un an ou deux il était doux comme une peau de bébé et délavé avec la trace de l'ourlet défait au niveau de la cheville.

(…) la suite après le saut


Avec un peu de chance, il se trouait au niveau des genoux et on pouvait mettre des patchs dessus, ce qui lui donnait ce petit côté subtilement yéyé tellement jouissif parce que justement incompatible avec un usage de représentation respectable.

Ah oui, parce qu'on avait des vêtements pour trainer, trop petits, trop usés, à mettre dans le jardin ou pour jouer et épargner les vêtements de sortie, ceux réservés aux dimanches.
Parce qu'on s'habillait le dimanche : souvent les filles en jupes ou en robes et les garçons en pantalons de toile ou de velours (ou de flanelle qui pique). Jamais de jeans bien évidemment. On n'est pas des cow boys.

Mon père portait une cravate pour travailler et on savait que l'été était bien là quand il remisait les chemises à manches longues et le pull sans manche pour adopter la chemisette.
Ma mère portaient des camisoles et des chemisiers, enfilait un paletot ou une petite laine quand elle sortait et mettait des collants mousse couleur chair - version quotidienne du fragile collant voile des grandes occasions.
Et quand il pleuvait, elles sortait de son sac à main une caroline pour protéger ses cheveux : une sorte de bonnets de bain fermé sous le menton par un biais blanc qu'elle repliait ensuite en accordéon en attendant la prochaine averse.
Et le matin, elle ne descendait pas petit-déjeuner sans enfiler une robe de chambre par dessus sa chemise de nuit.







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