mardi 19 janvier 2016

Il jouait du clavier debout


Alessandro Gottardo alias Shout Illustrator sur le site laostudio

Dans la catégorie "les questions qui peuvent nous emmener très loin mine de rien alors que pourtant, à première vue on s'en fout un peu", gros remous aujourd'hui autour du clavier d'ordinateur et de l'ordonnancement des lettres et des touches.

En France et dans une partie de la Belgique, nous avons un clavier qui commence par les lettres AZERTY alors que le monde entier (en gros) a un clavier qui commence par les lettres QWERTY (en Allemagne c'est QWERTZ il parait, mais c'est quasi pareil).

Le magazine de Microsoft, qui s'appelle RSLN,  (pour "regard sur le numérique", décidément nous sommes immergés dans les suite de lettres capitales à rallonge), s'interroge ainsi ce soir sur sa page Facebook "mais pourquoi donc les touches de notre clavier ne sont pas rangées par ordre alphabétique ?"


(suite après le saut)




Cet article, publié en 2011, est, selon toute probabilité, exhumé par RSLN suite à la mini bombe lancée hier par Les Echos,  au titre effrayant vous en conviendrez : "vers la disparition du clavier Azerty ?". J'en vois qui tremblent, c'est vrai ça fiche la trouille.

En vérité, le journal fait référence à un communiqué du Ministère de la culture en date du 15 janvier et titré : "vers une norme française pour les claviers informatiques" .

Ce communiqué introduit lui-même un rapport de la bien nommée "Délégation générale à la langue française et aux langues de France" (sans nul doute également connue sous le nom de DGLFLF) de 4 pages qui pointe toutes les difficultés que l'on rencontre pour orthographier correctement la langue française avec nos claviers Azerty.

(vous remarquerez ce remarquable travail dit de "saumon qui remonte la rivière" pour arriver au document qui a déclenché toute cette agitation médiatique)


Et l'on découvre ainsi à la lecture de ce document officiel et néanmoins fort divertissant que

"Il est souvent impossible ou très difficile de saisir certains caractères très répandus 
dans la langue française avec nos claviers « français » "

Avouez que c'est ballot.
On est les seuls au monde à avoir un clavier rien qu'à nous et manque de chance, on découvre qu'il n'est pas approprié à notre langue.

Mais l'Etat français veille et a chargé l'AFNOR de travailler à la mise au point d'un clavier normalisé.
Ouf.

Ainsi, bientôt, on pourra utiliser un clavier qui permettra la prise en compte, à la fois des particularités du français (allez, je vous en donne quelques unes, les accents sur les majuscules, les o dans l'e, les espaces insécables) ET des langues régionales



"Ainsi, en occitan, il doit être possible d’ajouter des accents graves et aigus sur toutes les voyelles (A, E, I, O, U) de l’alphabet, que ce soit en majuscules ou en minuscules, ces signes diacritiques étant relativement courants. En catalan, il est en plus nécessaire de pouvoir recourir au point médian [·]. Pour toutes les langues polynésiennes, l’usage du «tārava» ou longueur vocalique, représentée par la voyelle surmontée d'un macron [ē], de même que celui de l’apostrophe courbe (comme dans ’Ia ora) est très fréquent. En breton, en n, il est nécessaire de disposer du caractère n tilde [ñ] comme dans le mot « Enankañ ». La saisie du [C’h] ne pose quant à elle pas de di cultés avec le clavier français courant "


Ne vous reste plus qu'à aller lire tous ces liens avec gourmandise, en attendant le retour de l'AFNOR et l'adoption de ce nouveau clavier top moumoute.


PS : au passage vous aurez appris comme moi qu'un "macron" est un accent utilisé sur les voyelles en polynésien pour représenter la longueur vocalique. Et ça, à la machine à café demain, ça va vous valoir une petite gloire. De rien, my pleasure.

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