vendredi 30 juin 2017

c'est la t(f)ête



Racine Paris 

Chacun a son détecteur de fumée personnel.

Mais si, vous savez bien, ce signal que le corps vous envoie quand la machine surchauffe. Gastro, grippe, dos bloqué, torticolis, migraine. On croyait naviguer en vitesse de croisière, voiles bien bordées et vent de le dos, peut-être un peu sous pression, un tout petit peu, à peine, et bam, par terre. Plus bouger, l'oeil torve et le cheveu terne.

Généralement, et en toute honnêteté, on le sentait venir depuis quelques jours ce petit coup de grisou. Et généralement, tout aussi honnêtement, on a choisi de pas voir plus loin que le bout de son nez, rapport au fait que si on commence à s'écouter, on n'a pas fini de de ne plus rien faire.

(la suite après le saut)




Mais voilà, têtu comme il est, le signal ne s'en laisse pas compter et pointe quand ça lui chante, généralement avec tambours, trompettes et son lot de rendez-vous annulés en urgence, réjouissances ajournées et grosses échéances en suspens.

Il y a plusieurs manières de prendre en compte ce signal.
Le supporter stoïquement en imaginant qu'il s'agit juste d'un petit caillou supplémentaire dans une chaussure qui ressemble déjà au chemin de Compostelle ;
Lui ouvrir les bras en se disant que si on ne lui oppose pas de résistance, il va glisser comme une goutte de rosée sur une toile cirée ;
Sortir la herse, fermer les yeux et ne pas le voir, non pas le voir, bougez pas, j'ai du manger trop de chocolat hier, ça va passer

Si ce n'est, que, à tous les coups, ça ne marche pas. Bah non, le signal est têtu et le signal a les réserves que nous n'avons plus.

Et généralement l'affrontement se termine par une station prolongée à l'horizontal, les yeux dans le vide et le cerveau en bouillie.

Ceux qui, à ce moment là, vont bien, vous enjoindront de consulter un docteur, un kiné, un ostéopathe, vous recommanderont cette super appli de méditation, ces 5 exercices de respiration, vous sommeront de ralentir.
Mais alors, tout entier tourné vers votre signal, devenu votre meilleur ennemi, le soleil de vos nuits et la lune de vos jours, vous n'entendrez rien.


Jusqu'à ce qu'un jour, fatigué d'être interrompu dans le momentum de vos journées organisées comme l'emploi du temps d'un Premier ministre, vous profitiez d'un moment où vous allez bien pour consulter. Un docteur, un kiné, un ostéopathe, un acupuncteur. Vous vous mettez à la méditation, au yoga, au running. Vous acceptez d'aller à la pharmacie chercher un médicament qui pourra soulager vos crises mieux que la tisane de camomille, le bain chaud ou les deux comprimés de Dafalgan.

Faisant vôtre la sagesse de ceux qui pensent qu'une bataille se gagne en temps de paix, et que, même si on préfère la paix, une bonne cotte de maille dans le placard peut aider à repousser l'ennemi, si par malchance, il revenait frapper à votre porte.






PS : l'illustration de ce post est une jolie image postée sur le compte Instagram de Racine Paris, un fleuriste parisien qui offre un bout de campagne décoiffée à tous ceux qui n'ont comme horizon que le gris des pavés.


2 commentaires:

  1. Oh là là, comme il résonne, ce post !
    Des mots sur les maux, c'est souvent un bon début.
    Merci :-)

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    1. Merci Marie, rien de plus forts que le collectif pour guérir des maux :-). Bises

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