vendredi 13 octobre 2017

Oxymore (is never enough)




Oxymore : figure de style qui réunit deux mots en apparence contradictoires (Exemple : un silence éloquent). Dictionnaire Larousse

Il y a comme ça des alliances qui paraissent impossibles et qui pourtant, quand on s'y colle avec un peu de curiosité, se mettent à fonctionner comme des pièces de puzzle parfaitement emboitées.




Premier exemple : courir à la vitesse d'une tortue avec un sweat-shirt tricolore fluo en écoutant un podcast de France Culture où Jean Rochefort se raconte, en 2002, avec sa verve, sa faconde inimitable et son phrasé parfait. La série de 5 épisodes de 25 minutes est disponible ici et fait oublier les kilomètres, le fluo et la sueur, voire même donne une certaine élégance à l'ensemble.

Deuxième exemple : toujours au cours de ce même footing qui décidément était une bonne idée, et pas que pour mes artères, mon coeur et globalement mon corps tout entier : la palette des couleurs déployée sous mes yeux m'est apparue comme un parfait moodboard de tendances de mode de la saison. Beaucoup de vert, mais aussi du rouge, du jaune et le retour du parme, associés au grenat et au violet avec une touche de bleu. Ou quand la futilité (supposée) des podiums rencontre la (tranquille) évidence de la nature.

Troisième  exemple : entendu ce matin à la radio, une chanson de Vianney écrite pour le film Spirou avec des enfants qui samplent en partie Happy Days traduite pour l'occasion par "Si on chantait". A priori donc beaucoup d'ingrédients susceptibles de faire fuir n'importe quel auditeur de plus de 14 ans ou allergique à la sensiblerie niaiseuse infantile.
Et pourtant, je vous mets au défi de ne pas sentir votre petit coeur s'élever un tout petit peu au dessus de sa ligne de flottaison à l'écoute de ce titre. Il est même possible que vous esquissiez un sourire, voire un petit déhanché.
Le mystère de Vianney s'épaissit. Comment un gars aussi tradi-pull-à-col rond-gentillet peut-il être aussi irrésistible ? Il faut l'avoir vu, seul avec sa guitare sur la scène des vieilles charrues cet été pour se dire qu'il a vraiment un truc.






La science donne raison à ce phénomène étrange de collusion heureuse de planètes contraires. Ainsi Pierre-Marie Llédo, directeur du département des Neurosciences de l'Institut Pasteur l'affirme : "le cerveau se détruit de la routine" ou plus précisément le cerveau se nourrit du changement : la stimulation provoquée par le changement entraîne les cellules souches à produire de nouveaux neurones. 
Il faut, selon Pierre-Marie Lledo, fuir la routine, "respecter la libido sciendi, c'est-à-dire la soif de comprendre et d'apprendre". (extrait de l'article de sciences et avenir 6 règles d'or pour que votre cerveau continue de fabriquer des neurones). 

Cela veut donc dire sortir de sa coquille et aussi donner leur chance aux associations à première vue abracadabrantes.


PS : Ce post me donne l'occasion de vous encourager à contribuer au Pasteurdon pour soutenir le travail fantastique des chercheurs de l'Institut Pasteur. 
Chercheur, tiens, en voilà un bel exemple d'oxymore : des femmes et des hommes qui ont à la fois l'immense créativité des artistes et l'extrême rigueur des scientifiques.

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