On passe sa vie à prendre des photos. A se faire prendre en photos. A regarder des photos. A collectionner des photos sur le disque dur.
A en imprimer sur du méchant papier ou bien à les commander sur des sites super chouettes qui font des tirages sur papier carton qui coutent une fortune.
A coller des photos sur le frigo.
Ou à côté de l'ordi du bureau.
Ou au dos de la porte de sa chambre façon collage géant (passé 18 ans cette habitude est à éviter au risque de se couper définitivement du monde adulte).
A les découper dans des magazines pour la prochaine visite chez le coiffeur (ou bien à photographier des photos dans des magazines pour en garder une trace sur le portable et la montrer - tremblante - à la coiffeuse avant qu'elle n'attaque la coupe).
A les poster sur Facebook. Sur son blog. Sur Twitter. Sur les trois à la fois.
A les classer dans un dossier pour a)le jour où on refera la cuisine b)le jour où on partira à Florence c)le jour où on cherchera des idées de faire parts marrants c) all of the above.
Et puis un jour, on est vraiment photographié.
Juste comme ça, en lumière naturelle. Pendant 15 minutes.
Un portrait ça s'appelle.Et c'est atroce, cette sensation de disparaître dans l'objectif.
Cette impression de ne plus savoir où se placer, quelle attitude avoir.
Pour que la photo ressemble à soi au final. Ni guindée, ni figée.
La belle affaire. Réussir à faire une photo en mouvement. La quadrature du cercle, ça s'appelle non ?
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