Aujourd'hui à Paris, le métro était rempli de personnes plus si jeunes avec des vestes chaudes et des chaussures confortables et solides et de personnes vraiment toutes jeunes avec des vestes chaudes et des chaussures confortables et solides. C'est le salon de l'agriculture. La semaine où la ligne 12 boute dehors la France qui travaille, en costume gris et chaussures pointues. Pour faire la place aux amoureux des vaches. Et des cochons. Et des couvées aussi sans doute.
A la station Solférino, une dame très bien est montée dans la rame avec son ticket de métro plié en deux, glissé dans son alliance.
A Boulogne, la FNAC avait le tome 3 de Naruto et ça c'est 10 ans de prospérité sur toute ta famille, les 10 chiffres du loto et la santé pour 4 générations.
Henri ne réussissait pas à joindre Charles et me tenait au courant de ses tentatives en temps quasi réel. La voix de plus en plus triste à la perspective de cette journée sans bataille napoléonienne.
A 12 heures 30, j'ai acheté des sushis à emporter.
A 13 heures, le soleil s'est montré et tout à coup le parvis de la Défense s'est rempli de visages ravis et de sandwich parties sur les bancs. J'imagine à peine les fêtes que font les norvégiens du cercle polaire quand ils sortent de la nuit hivernale.
A 13 heures 30, j'ai reçu une photo de Adèle, en journée d'immersion au bureau de son père, qui mangeait des sushis avec des baguettes parce que "quand on travaille, on mange des sushis". Ah Ah.
A 14 heures, j'ai dit à Henri que j'avais le Naruto tome 3 et là c'est l'été qui a coulé dans mon oreille.
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