Alors que la torpeur de mai s'empare de nos orteils et nous donne furieusement envie de fuir le bitume pour embrasser les capucines qui rougissent les talus des routes nationales des Yvelines, je vous retiens par le bas de votre slim pour vous narrer par le détail les pétulantes péripéties des parisiens.
La parole des femmes se libère. Dans les blogs, sur Facebook, sur Twitter, en chanson, il est de bon ton semble-t-il d'écrire comme on parle, si possible avec langage fleuri et expression fleurant bon le caniveau et le backroom. Mouais... Je ne suis pas sûre d'être en accord avec cette exubérante construction narcissique.
Une femme stylée a une fille. L'idéal est qu'elle soit blonde, aux cheveux longs, allure fine et déliée. Si none of the above, alors au moins très bien habillée. La mère doit adopter une attitude à la fois hyper fière et hyper blasée avec cet accessoire couru au bras (ou sur la hanche, encore mieux).
Avec deux filles on frôle l'extase fashionistique. Au dessus, on frise le faux pas. Il ne faudrait pas qu'une maternité trop généreuse la prive de razzias couteuses dans ses boutiques préférées.
Facebook devient un carnet d'adresses pour envoyer des messages privés à des amis qu'on a envie de voir en vrai. Le reste, les blagues, les vidéos et les bons plans des marques préférées, ça sert juste à faire comme les autres : s'occuper les mains pendant qu'on attend le bus. De toutes façons, plus on passe de temps sur Internet et plus on se fait peur à lire tous les risques qu'on prend. En attendant de décider si on coupe tout ou si on plonge dans la e-toxicomanie, on surfe, on surfe, on surfe.
Cette année on regarde le Festival de Cannes pour compter les tenues les plus moches et les poses les plus ratées des filles d'habitude sublimes dans les magazines. Et on a largement le choix. Merci aux couleurs nude, maquillages nude, chaussures nudes et cheveux nude. Bouououh, c'est euh... fade ? On est loin de la palette de couleurs en bloc sponsorisée par Stabilo.
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