Les snobismes parisiens # 8

C'est parti mon ChiChi ! On accueille avec des hourras le nouvel acronyme trop poilant des magazines féminins de la rentrée. La ChiChi est la nouvelle reine de l'avenue Montaigne, elle est CHIc et CHIante ou bien selon le terme anglais, elle est BoBor, BOUrgeois BOring. Oubliés le second degré, la rigolade et les essais hasardeux de 8 heures 42 quand on se demande si le chemisier rouge ne réveillerait pas opportunément ce pantalon lie de vin acheté à prix d'or .
Héritière 2012 de Betty Draper, la femme du publicitaire le plus classe de la télé, la ChiChi est tellement zéro défaut, tellement parfaite, tellement comme il faut, qu'à côté Kate Middleton est limite grunge. On se pâme donc devant l'über perfection so low key, so "bougez pas, je ne fais que passer, après vous, je n'en ferai rien, la discrétion est mère de toutes les vertus" de Diane Kruger, de Sofia Coppola, de Carey Mulligan et de Alexa Chung.

On est tellement convenable, tellement travailleuse méritante de l'ombre qu'on raccourcit ses pantalons pour montrer comme ses chevilles sont fines et dépourvues de toute estime de soi déplacée. C'est le nouveau retour du renouveau du pantalon feu de plancher, opportunément rebaptisé 7/8ème.


Et puisqu'il n'est plus dans l'air du temps de déménager dans un autre pays rapport au fait que ailleurs c'est autant le bazar que chez nous, même dans les pays scandinaves, si c'est pas malheureux.
Puisqu'il est hors de question de laisser Marine LP préempter le champ sémantique National, on va redécouvrir les mille et un trésors du patriotisme. En commençant par lire (ou s'afficher avec, c'est pareil) "l'éloge du patriotisme" du philosophe Michel Lacroix. On dépoussière les cocardes, on tricote une écharpe bleu blanc rouge, on supplie Aimé Jacquet de se présenter en 2012. Et zou, en avant la fierté nationale.

Modeste, travailleuse, patriote.
Tiens, et si on relisait "la bicyclette bleue" ?