dimanche 26 juillet 2015

Le droit à la non optimisation de valise

Corrie Bond



A l'heure où les magazines nous assènent leurs "essentiels des vacances", nous expliquent que l'ère est à la sobriété, qu'il est souverainement libérateur de nettoyer sa valise pour ne garder qu'un paquetage minimal, versatile et idéal, je réclame le droit de ne pas choisir, de ne pas sélectionner, de ne pas m'encombrer la tête avec un exercice de rationalisation supplémentaire.

Non je n'ouvrirai pas un document Google Drive pour lister mes essentiels, je n'envisagerai pas ma valise comme un dossier de boulot

(la suite après le saut)




Non, je n'irai pas regarder les vacances de l'été dernier pour voir quels sont les maillots, les sandales, les t-shirts que j'ai vraiment portés et ceux que j'ai seulement baladés dans ma valise bombée comme un macaron Pierre Hermé. Je ne regarderai pas la météo pour calculer combien de pulls prendre.

Contre tout bon sens, je ferai mes bagages au dernier moment, et de crainte d'oublier quelque chose, je prendrai tout ce qui tombe sous ma main. Même ce maillot acheté il y a 10 ans que je n'ai pas mis depuis la cabine d'essayage. Même ce livre de cuisine jamais ouvert de l'année.

Mais aussi des torchons jolis, un couteau céramique, un grand saladier en aluminium et l'épluche légumes. De la peinture et des feutres. Des épices et du sel parfumé. Tous les paréos, des draps en lin blancs et beaucoup trop de produits de beauté. Une paire de sandales à talon et une jolie robe - des fois qu'on soit invités chez Eddie Barclay. Des jeans pour les soirées fraiches et des shorts pour la plage. Mon blender pour faire des smoothies et piler les glaçons. Un chapeau gigantesque et des foulards pour faire des bandeaux.

La vie est trop courte pour la faire rentrer dans un tableur Excel.

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