dimanche 30 novembre 2008

De l'air


1956 Winter Olympics Cortina Italy.
Pour un peu, ça me donnerait envie d'aller aux sports d'hiver et d'apprendre à skier.
Photos : Archives Life Magazine sur Google Image http://images.google.com/hosted/life

vendredi 28 novembre 2008

Une journée avec..


Je me réveille avec le froid du petit matin. Oui, je dors 4 heures par nuit et sans chauffage. Il ne faut pas que je me ramollisse. Je dois être acute 24/24. Je suis consultant chez ZITRON depuis 4 ans. Consultant Senior - à la force du poignet.

Le matin, je me lève en un éclair - dès que mon BlackBerry me crie"debout Al". Oui, je m'appelle Alain, mais tout le monde m'appelle Al depuis la prépa à Angers. Au lycée Clémenceau.

Douche rapide. Mon regret, on ne trouve plus de Zest dans mon hyper. Le savon des réveils en beauté. Ahhh, j'adorais ça. C'était frais, viril. Je suis passé à Lacoste. Savon, déodorant, rasage, coup de peigne. 7 minutes top chrono.

Chemise blanche Eden Park - j'en ai 6, une par jour. Costume gris Burton. Parfois je mets le marron. Un beau chocolat, j'adore. Churchs noires ou marron. Ma fantaisie, les cravates de couleur . "Classic with a Twist". C'est tout moi.

J'aime les expressions US. Ils ont tout compris. Straight to the point, pas de chichis. L'efficacité avant tout.

Mon petit déjeuner, c'est du Benco et des tartines. Ne riez pas, je carbure toute la journée au café, alors le matin, je fais le plein de protéines. Je déjeune et je check mes mails. A 6 heures 12 j'ai déjà le early report. Je peux commencer ma journée.
6 heures 32.
Je suis dehors sur mon scoot'.
6 heures 45.
J'arrive au bureau. En plein Paris, dans les beaux quartiers. Un endroit super, parait. J'ai pas trop le temps de regarder.
De 7 heures 50 à 23 heures, j'enquille les rendez-vous. Le déjeuner, c'est l'occasion de créer des moments de convivialité avec les équipes. On adore Lina's. Des sandwichs sains livrés au bureau. Mais si on est en mission, on ne déjeune pas. J'ai l'habitude.

Mon métier, c'est être toujours sur la brèche, compiler, analyser. Du brain from scratch. Nos clients sont très exigeants. Ils nous paient pour qu'on trouve des solutions. Fusion, acquisition, plan marketing... Chez ZITRON on est intouchables.
Notre éthique est la pierre angulaire de notre positionnement. "Create brainvalue to help people from all over the World", c'est notre claim, notre motto.

Le mardi et le jeudi, je joue au squash avec Charlie. Charles Henri, mon meilleur pote. On est dans la compet' depuis le lycée. On adore se lancer des challenges un peu dingues. On a fait 3ème à la course de l'EDHEC en 1992. Après on a fait la Tunisie à moto. 1 semaine, l'aventure.
Là, on a en projet de se faire la Mongolie sac à dos.
Le burn out, le pétage de plomb, on le craint tous. Dans nos métiers à haut risque, le stress est notre pire ennemi. Alors il faut des soupapes. Le squash, c'est de l'énergie pure, les voyages, le retour nécessaire à un mode de vie plus healthy, proche de la nature. Al Gore est mon héros.

Les femmes ? Il y en a eu beaucoup mais aucune n'a tenu mon rythme. Pas évident de vivre avec un cadre à haut potentiel comme moi. Je suis tout le temps à fond, c'est mon moteur.
Alors, je fais des rencontres dans les bars, les clubs. J'adore la fête. Mais à 2 heures, extinction des feux. Il faut que je dorme. La discipline, c'est essentiel.
Oui, je crois que je suis un winner.

PS : la photo vient du blog "1001 rules for my unborn son" http://rulesformyunbornson.tumblr.com/ que je vous recommande vivement...

jeudi 27 novembre 2008

Dieu merci c'est vendredi #1


Regardez le 1er extrait (« Vidéos » puis « 1er extrait ») de « Agathe Cléry », le nouveau film d’Etienne Chatiliezet on en parle ensuite.

http://www.agatheclery-lefilm.com/

Ayé ? C’est fait ?
Là. Vous comprenez maintenant pourquoi j'ai voulu partager ce moment de pure folie avec vous.
Je suis si heureuse de ne plus être la seule à danser dans ma salle de bains.
Même si je n’ai ni son smok (!), ni son déhanché, si ses cheveux.
Je ne sais pas ce que donnera le film mais on avait presqu’oublié comme cette actrice est brillante, non ?

mercredi 26 novembre 2008

Gérard lève toi !

Paru dans CB News hier :
« Connexion met en scène Gérard Lanvin - L'enseigne d'électronique, Connexion, a signé un contrat avec Gérard Lanvin qui devient ainsi l'ambassadeur de la marque pour trois ans. Leur collaboration débutera le 30 novembre prochain avec une campagne TV orchestrée par l'agence Hémisphère Droit. Le réalisateur Alain Berliner a réalisé huit films de 12 secondes, jouant de la fausse piste, dans lequel l'acteur tient le rôle d'un client qui s'enquiert de différents articles. Les 1400 spots programmés seront visibles jusqu'à noël. » (si vous voulez voir la pub, cliquez sur le titre du post)

Gérard,
Je suis effondrée.
Remue toi, tu vaux mieux que ça ! Laisse à Bigard la place du gros lourd. Il fait ça très bien – dans son coin.
Ennoblis ton prénom, merde, tant qu’à payer tes impôts, autant que ce soit avec des pubs drôles, décalées, et subtiles !
Avec un physique pareil, une présence devant la caméra, pssst, c’est du gâchis.
Prends George C. Lui aussi a un prénom pas facile, qui sent plus le gin rami que le strip poker. Et pourtant. Regarde les yeux des filles devant les pubs Nespresso. Pour un peu elles baveraient. Là on va être obligées de couper le son. C’est dommage.

mardi 25 novembre 2008

Paris en bouteille # novembre


Je connais des gens qui habitent en Province, des gens qui ne lisent pas Elle ni GQ, des gens qui ne savent pas qui sont Vanessa Bruno ou Jérôme Dreyfuss (*).
Si.
Avant c'était moi.
Aujourd’hui j’ai passé plus de temps à Paris que partout ailleurs.
Et je me la joue. A mort. La preuve en 10 instantanés, direct from Parisss, pour votre ravissement !
  1. Vous entendez une fille, dire d’un air dégagé « la photo de Martin Margiela ne quitte pas mon portefeuille, j'en suis folle ». Vous répliquez avec une moue désinvolte « grosse mytho, tout le monde sait que Margiela a le culte de l’anonymat, même qu’on le voit jamais à la fin de ses défilés »

  2. Vous entendez une autre dire « j’ai acheté des bottes 5€ chez Marc Jacobs », et vous savez qu’elle, c’est pas une mytho. Elle a juste acheté des bottes en plastique moches avec écrit Marc by Marc Jacobs dessus.

  3. Vous avez un jour envisagé de réaliser une mousse au chocolat avec de la poudre de cacao bio, du lait de soja et du sirop d’agave. Et de la manger en faisant Miam.

  4. Vous avez terminé de lire Millenium depuis tellement longtemps que vous avez presque oublié que vous n’avez rien compris au Tome 3.

  5. Vous savez que AV veut dire « American Vintage » et pas « salut mon gars César » et que c’est une marque Marseillaise.

  6. Vous savez que la montre que porte Sarkozy aujourd’hui (une Audemars Piguet offerte par Carla) coûte facile 10 fois plus cher que la Rolex qui lui a valu des critiques cinglantes et que tout le monde s’en fout.

  7. Vous savez que les cachemires sont encore plus beaux, plus doux, en vieillissant à condition :  de les laver en machine « programme laine », à l'eau froide, avec très peu de lessive adaptée à la laine et avec deux ou trois vêtements de la même gamme de couleurs. Et qu’il faut les essorer en mode « 600 tours » et les faire sécher à plat sur une serviette à l'abri de la lumière directe.

  8. Vous avez dans votre cercle de connaissances au moins 3 publicitaires (dans des agences de renommée internationale of course), 2 marketeurs et 1 ou 2 people minimum (la qualification people étant elle-même assez floue mais pouvant se résumer à cette définition lapidaire de « passe à la télé »).

  9. Vous avez dans votre garde robe au moins un article à pois, un autre à carreaux et un truc à poils à mettre autour du cou.

  10. Vous envisagez d’investir dans un socksing ou bien un scarfing pour faire la nique à toutes celles qui se gargarisent d’avoir un shoesing.


(*)non ce n’est pas le fils, ni le petit fils de celui de l'affaire dumêmenom. Cherchez encore !

lundi 24 novembre 2008

Vive le Lundi

Pour vous réconcilier avec : les lèvres, les bellâtres à cheveux longs des années 80, le karaoké, les jours de pluie, les soirées vaguement ennuyeuses où on voudrait juste s'endormir dans le canapé, les découpages de dessin de lycée, les jeux vidéos.

http://www.dailymotion.com/video/x7gs8w_microsoft-xbox-360-lips-take-on-me_videogames

Et ça, c'est l'original... Qui vaut son pesant de Daim aussi

http://www.dailymotion.com/video/x28h9n_aha-ha-take-on_music

PS : Un jour je réussirai à importer directement un video Dailymotion - comme une vrai bloggueuse trop forte... Sans que des similis lutteurs à masque me demandent d'être leur ami au bout de 5 minutes. Aaaaah - aaaah.

dimanche 23 novembre 2008

Le numérique vu par les filles #2

Je ne m’appelle pas Véro-geek
NON. Je ne vous parlerai pas de l’iPhone, ni de Facebook, ni du Web3, ni d’Apple, ni de téléphonie mobile.
D’abord parce que j’ai tout vu, tout testé : j’ai dîné à Las Vegas avec Steve Jobs, bu une Caïpirinha aux Maldives avec Bill Gates, et Mark Zuckerberg (*) m’a demandé d’être son Friend – j’ai refusé, avec 468 amis sous mon profil, je joue à guichets fermés.
Et puis de toutes façons, ya aucune couleur de Pomellato assortie à l’iPhone.
Rappelez-vous, je suis une fille (donc) futile (et donc) étanche à toute sollicitation exprimée en giga octets ou en méga pixels.
Je laisse avec grand plaisir les tableaux comparatifs et les grands articles de fond aux vrais fondus.
Moi ce que j’aime, c’est qu’on me parle avec des vrais mots. Pas des borborygmes d’entreprise : la performance, la sécurité, la fiabilité, m’endorment profondément.
Non pas tant parce que je ne trouve pas ça important.
C’est juste que je voudrais que ça tombe sous le sens.
Qu’on puisse enfin se concentrer sur l’accessoire, le petit truc en plus, le ludique, l’outil qui ne sert à rien fondamentalement mais qui change tout.
Prenons un exemple concret : un manteau neuf c’est comme un manteau vieux – ça sert à avoir chaud quand il fait froid. Et pourtant, tout est tellement plus chouette avec ce manteau neuf : on en serait presque content que le thermomètre frôle les 0°C.
Et réfléchissez-y 5 minutes, ça marche tout pareil avec les sacs à mains, les mobiles, les lecteurs mp3 et les tondeuses à gazon.
Je ne vais pas faire ma Cosette, mais franchement déjà qu’on rigole pas tous les jours, alors si c’est pour appliquer aux loisirs les mêmes règles « d’optimisation de performance » qu’à la sélection de son imprimeur/agence/collège, alors je dis non.
Amis constructeurs pensez à nous !
Faites-nous des petites merveilles de technologie hyper solides, fiables, garanties sans bugs, qui s’installent (pour de vrai) toutes seules et qui s’utilisent (vraiment) sans mode d’emploi.
Comme ça on pourra passer des heures à se demander s’il vaut mieux prendre le jaune ou le rose et lequel fera le plus baver les copines. La vraie vie quoi

(*)l’homme qui a créé Facebook - vous ne saviez pas ça ?
PS : cet article est paru en 2008 dans le magazine DigitalWorld (aujourd'hui on line http://www.digitalworld.fr/).

samedi 22 novembre 2008

Confession



J'ai un aveu à faire.
Je sais, ça va vous choquer.
C'est pas facile.
En même temps, il est temps que j'assume la vérité et que je me montre telle que je suis, sans fard ni paillette.
J'utilise des mouchoirs en tissu.
Pour me moucher.
J'adore ça depuis toujours. J'en ai toujours un dans mon sac. Et si jamais je n'en ai pas, je me sens toute nue.

Bientôt je serai un dinosaure. On me mettra derrière une vitre anti intrusion. On me mettra à l'index - moi et mes microbes. On me montrera du doigt en me taxant d'irresponsable agent de propagation des maladies.
Chance, je pourrai me faire de nouveaux copains à l'amicale du snif : tous plus de 70 ans, cacochymes, tuberculeux et qui sentent fort l'aqua velva et l'anisette pacific (celle sans alcool).


Même pas mal. J'adore l'idée que je suis encore plus en avance que les plus écolos des écolos. Prêts à laver les couches de leurs lardons (beurk beurk beurk), à laver leur linge sans lessive, à manger des légumes non épluchés, à louer des poules pour avoir des oeufs frais et à ne pas se raser sous les bras. 
Mais qui jamais jamais ne se vantent d'utiliser des mouchoirs en tissu.


De la légèreté de l'être


Mon déjeuner idéal est composé d'une soupe de petit pois menthe-salade de boulgour-fruits secs-smoothie-clémentine-Contrex.
J'aime les frites. Les frites avec du ketchup mais pas avec mayo.
Et le Nutella.
J'ai vu Picasso au Grand Palais et j'ai mes billets pour Andy Warhol.
Je n'envisage pas une seconde de prendre une carte Velib pour rouler à Paris en vélo
J'ai un iPhone et je trouve ça top.
Je porte des low boots, des converses et des ballerines, des 12 cm et du plat, des jupes trop courtes et des robes trop décolletées. Et des jeans et des t-shirts informes.
Je ne me maquille pas tous les jours et certains soirs je ne mets pas de contour des yeux avant de me coucher.

Je ne manque pas, une fois par semaine, de faire le tour des magasins de ma rue pour bien faire le tour de tout ce qu'il ne faut pas acheter : un gilet en lapin, des bottes de motardes basses, une tunique à carreaux, des leggings en vinyle et des escarpins vernis jaunes. Parce que je suis une épouvantable snob.
AGA a écrit un article quasiment sur moi dans le dernier ELLE . Elle a vraiment compris que ma vie n'était pas facile. Oui, je sais, ça vous énerve car vous venez juste de jeter votre Elle pour passer à celui de la semaine prochaine. Car vous lisez Elle, je ne fréquente personne qui ne lit pas Elle. Ou au moins GQ.

J'habite à Paris depuis plus de 20 ans, j'adore ça, mais je ne suis pas parisienne. J'adore m'habiller mais je ne suis pas une fashionista. Même si je porte des Wayfarer en lunettes de vue - le WE parce qu'au boulot je les assume pas. Je sais qu'on peut vivre très bien sans Wayfarer, sans Elle, et sans Paris mais je préfère avec.

Je sais que les Panais sont des légumes, pas une tribu d'Amérique centrale dont la survie est menacée par la déforestation. Et j'aime bien ça.
Je roulerais bien en Range Rover et je fais mes yaourts bio dans ma yaourtière.
J'aime mon jardin, surtout parce que ce n'est pas moi qui tond la pelouse, taille les rosiers et arrache les mauvaises herbes.
Je ne penserai pas que ma vie est ratée si je n'ai pas de Rolex à 40 ans mais si je n'ai pas de Cartier Tank, si.
J'ai déjà eu des poux. Plein de fois. Ca finit toujours par partir.

J'aime bien raconter des histoires, enjoliver la vérité, me faire des films, prendre l'enfant malheureuse qui est en moi sur me genoux pour la consoler, trouver que Clive Owen est mieux quand il bouge dans ses films que sur les photos. 

Je ne mets pas toujours de points à la fin des phrases.
Je parle trop et après je regrette. Ou non. Je me dis que je n'ai pas dit l'essentiel.

J'aime bien les slogans, les phrases qui claquent, les bons mots et les calembours comme ceux de Coco (ah oui, j'ai bien aimé Coco aussi), et les éclairs de mots. 
Et pleurer quand je lis. Et chanter dans ma voiture et me déhancher dans les allées du Monop en poussant mon Caddy. 
Et être fière de mes enfants, de mon mari, de ma famille, de mes amis comme j'aimerais être fière de moi et le leur dire. Ca vous parait compliqué ? Mais non, relisez la phrase, c'est limpide.

Je n'ai toujours pas réservé d'hôtel à New York. Oui bien sûr - évidemment, on part à New York au printemps. Pas vous, je sais, on est le derniers à le faire.

Je suis prévisible, conformiste et foutraque. Egoïste et pleine d'amour. Superficielle aussi. Je vous raconte tout et je ne dis rien. La preuve, j'écris un blog.

Photo : j'ai trouvé la photo sur un blog bizarre en en cherchant un autre. Je ne mets pas le lien parce que c'était vraiment bizarre. Mais j'aime bien la photo.

vendredi 21 novembre 2008

Hey Hugh !


Si j'étais chroniqueuse/journaliste dans un grand magazine de mode français avec un nom qui commence par E, alors j'irais interviewer Hugh Coltman.
Je le remercierais de mettre du soleil le matin dans mes oreilles entre Saint Lazare et Grands Boulevards avec "you could be trusted".
Je lui dirais que par sa faute, je ressemble aux chiens à l'arrière des R12 en attendant le feu vert devant le Starbucks (oui, c'est ça, tête en haut, tête en bas - le poil soyeux entre les deux yeux en moins).

mercredi 19 novembre 2008

Mauvaise langue





Il est 23 heures 15 et je rentre du boulot. Je n'en conçois aucune fierté, aucune colère. Non, non, juste une grosse envie d'aller me coucher, et avant, quand même, de relire ce monument qu'est "le parler creux sans peine". Avec un petit sourire narquois.


L'étoffe des héros




"Le groupe Kimberly-Clark lance un mouchoir tueur de virus sous sa marque Kleenex. Ce nouveau mouchoir Kleenex Anti-Viral est présenté comme étant capable d'éliminer en 15 minutes 99,9 % des virus de la grippe et du rhume. En effet, ces virus peuvent survivre habituellement plus de 48 heures dans un mouchoir classique. Kleenex Anti-Viral comporte quant à lui trois couches dont une contenant une formule anti-virale." (marketing magazine newsletter 18/11/2008)


Moi je dis vive le marketing de l'offre !
Quand on y pense, on vit dans un monde si inhospitalier, avec toutes ces petites bêtes qui nous narguent avec leurs yeux narquois et leurs poches remplies de virus qui vont nous sauter à la figure. Heureusement que Kimberly-Clark a en réserve toutes une armée de produits super héros. Allez, Batman retourne te coucher. Ton heure est passée

lundi 17 novembre 2008

GRRRRR !

Il est des lundis soirs comme des retours à l'âge de pierre.
Sur le quai, nuée d'humains fatigués, bougons, pressés et le front plissé.
Bousculade et embirlificotage pour atteindre la voie 7 (pourquoi la 7 ce soir alors que normalement c'est toujours la 9 ou la 11 ?).
Voix monocorde et insensible au chaos qui égrène les annonces de départs retardés / annulés / du haut de sa tour de contrôle invisible (mais où se cache-t-il ?)
Trop de monde pour s'asseoir dans le train et personne qui bouge pour s'avancer dans l'allée et soulager la pression près des portes
Jeune mère égarée avec énorme poussette - hagarde à l'entrée du wagon et tout pleins d'yeux qui ont subitement très envie de regarder leurs chaussures - dès fois qu'il faudrait l'aider.
Mal embouché qui peste à haute voix contre ces "mères de famille irresponsables qui ont le temps et pourraient prendre les transports aux heures creuses plutôt que de nous poursuivre avec leur marmaille hurlante au nez qui coule".
Re-yeux sur les chaussures. Un peu honteux quand même.
Nuit subite dans le train et attente. Attente.
Attente encore.
Voix monocorde qui annonce l'annulation du train de 19 heures 57 en voie 7 mais annonce le départ imminent d'un train pour la même direction 8 voies plus loin.
Marée humaine qui se lève comme une Holà pas gaie pour courir voie 15 histoire d'avoir peut-être une place assise cette fois ci.
Ouf. Assis dans le train.
Tout le monde se perd dans son livre, son magazine, ses pensées, le volume maximum de son iPod branché sur Eminem-meets -les-Tambours-du-Bronx.
Voisin d'en face pas grand mais avec grandes jambes qui prennent toute la place - jambes largement écartées. Est-il vraiment concevable que je place mes genoux dans l'espace béant ou bien alors je me plie en 12 pour faire disparaître cette situation qui ne gêne que moi ?
Départ.
Ouf.
Une onde de soulagement légère mais tellement bienvenue parcourt la masse des voyageurs amassés comme des sardines en boite non calibrées d'importation -huile comprise .
Gare d'arrivée.
Bousculade pour sortir.
Revoilà la jeune maman. Avec sa poussette devant les escaliers. Bien embêtée. Qui prend toute la place et augmente la bousculade.
Re-mal embouché qui peste à haute voix contre ces "mères de famille irresponsables qui ont le temps et pourraient prendre les transports aux heures creuses plutôt que de nous poursuivre avec leur marmaille hurlante au nez qui coule".
Jeune femme qui propose son aide pour porter la poussette. Grosses baraques qui passent devant - même pas honte.
La sortie. L'air frais du soir. Le téléphone qui sonne "T'es où maman ?".
Sourire.

Crédit Photo : Henri R.

dimanche 16 novembre 2008

Le numérique vu par les filles #1

Saine Philosophie
Cette année c’est décidé, on fait un vrai break pour les vacances.
On va déconnecter totalement, débrancher, se libérer de tous ses fils, ses ondes qui nous mangent le cerveau et nous transforment en R2D2 grimaçantes.
On va manger du fromage de chèvre avec les doigts, presser les citrons avec ses dents et se rouler dans l’herbe.
Loin de la civilisation, du bruit, de la fureur de la ville et de son chef de service furibard.
On se remettra au fusain, on fera du point de croix, assise sur notre transat pendant que les enfants s’ébroueront gaiement dans la mer, comme des faons joyeux.
Et puis on descendra acheter le journal local, des espadrilles aux pieds et le jupon flottant à la brise du matin. On apprendra la gavotte pour danser dans les fest noz.
On relira Kundera pendant la sieste.
Ah ! j’oubliais :
On achètera la presse people tous les lundis et jeudis,
On filera fissa louer des DVD pour les enfants dès le 2ème jour de pluie,
On s’inventera des coups de fils urgents à passer au bureau pour descendre au village téléphoner aux copines
On écoutera Radiohead à fond dans l’iPod pour ne plus entendre le ressac.
Et puis tous les soirs, on chargera les photos prises pendant la journée sur le PC portable et on les retouchera en cachette au Photoshop pour que nos cuisses apparaissent vraiment comme on les voit dans notre miroir, fermes et musclées, et pas…, pas comme ça.
On enverra des MMS à la place des cartes postales avec des clichés hilarants du petit dernier, debout sur le tracteur du père Alfred, et de la grande, plongée dans ses SMS.
On sera des femmes parfaites, fées du logis et véritables chantres de l’harmonie. Avec nos réseaux et nos câbles, … et ce sera bien.

PS : cet article est paru à l'été 2005 dans le magazine Digital World (aujourd'hui on line http://www.digitalworld.fr/). Manière de rejouer chaque dimanche soir après le film au jeu du "mon PC regorge d'archives" et de lutter contre le blues de la veille du lundi.

samedi 15 novembre 2008

Temps suspendu


Çà pourrait être en 1964 ou en 1999. Le père ou la fille. L'Atlantique ou la Méditerranée. Ca n'a pas beaucoup d'importance.
En fermant les yeux, on entend les cris des enfants, le bruit des vagues, on sent l'odeur des niniches, des embruns, de la crème solaire et du sel sur la peau. Le goût des BN au sable et de l'eau tiède de la gourde.

1975 - au commencement il y a eu Nicole





Cherbourg. J'ai 5 ans. Je viens de dormir dans un hôtel Novotel pour la première fois de ma vie. J'ai ma robe de nuit préférée dans ma valise : satinette bleue turquoise avec un biais or (pur). Elle tombe presqu'à mes pieds. J'ai les cheveux aux épaules, des anglaises naturelles, des bonnes joues et des rondeurs indubitablement enfantines.
Je suis en vacances chez Emilie très loin de chez moi (dois-je vous rappeler que je suis Brestoise ?).
Irène, la maman d'Emilie, maman trrrrop cool nous emmène au Monoprix du centre ville et me propose de m'acheter un 45 tours. Finalement je repars avec deux de ces précieuses galettes : mes premiers disques. Le premier est celui des Rubettes "Yes I can do it" (oui, j'ai toujours été super d'avant garde dans mon choix de slogan) et le second est mon disque préféré de ma vie : Nicole Croisille. Une femme avec toi.
The pierre sur laquelle je bâtirai mon Eglise à moi.

2008. J'ai 38 ans.
Je n'ai pas revu Cherbourg ni Emilie depuis très longtemps. Ma robe de nuit a terminé au mieux à la Croix Rouge, au pire comme chiffonnette brille chaussure. Mes cheveux ont foncé, raccourci et mes rondeurs ont fondu comme un kouign amann au soleil d'août sur la pointe du Bindy.
Mais la chanson est toujours moi.
Et mon mari est tous les jours "gai comme un italien quand il sait qu'il aura de l'amour et du vin".
Et je suis une femme qui raconte sa vie comme elle vient.

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