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| Monoprix |
Au mois de mars notre teint oscille entre le navet boule d'or et le chicon abandonné au fond du bac à légume. On a les muscles endormis, planqués derrière une petite couverture 24 fils tissée de nutella, blanquette et chocolats chauds. Un seul de rayon nous éblouit de promesses exquises et nous transforme en funambules, le nez en l'air et les yeux à demi fermés, le visage offert, assoiffé de chaleur.
On commence tout juste à envisager de lâcher notre cache nez en laine pour une version plus légère et colorée en coton et nos gros boots pour des ballerines décolletées.
On jette un oeil sur les collections été sans y croire vraiment, tellement les matins sont frais et le retour du givre mordant.
On s'habitue doucement à l'idée d'enlever son uniforme fend la bise
Et cette année, ça tombe bien, les stylistes se sont unanimement ligués pour nous proposer de nous laisser glisser dans un océan de primevères, de jonquilles et de gazon frais. Du pastel comme s'il en pleuvait, partout, dans toutes les vitrines.
Un genre de traitement de choc, façon arrachage de sparadrap.
De la nuit de la reine des glaces à Maya l'abeille en 2 secondes.
Ouch.
