mardi 27 mars 2012
sur le chemin de l'école
Sur le chemin de l'école, il faut regarder les papas qui tiennent leur petit garçon par la main.
Toute petite main dans grosse pattoune. Chaleur et sécurité.
S'il le pouvait, le petit garçon s'enroulerait tout entier dans cette main qui lui rappelle son lit.
Son pas est un peu trainant, son air endormi et en même temps parfaitement alerte, des fois qu'un élément de l'environnement - camion de pompier, ballon, avion supersonique traçant des volutes dans le ciel, jolie petite fille à couettes sautillantes - sonnerait la cloche d'entrée dans un jour radieux.
Le pas alerte du papa lui hésite pourtant : entrer dans l'école et retrouver un petit peu du goût de l'éternité lente de l'école primaire ou bien voler sans attendre vers cette vie de grand qui fait tant rêver son fils ?
Tous les deux le même épi sur la tête, les mêmes yeux un peut tombant sur le côté et la pupille bleu acier.
Le grand a le costume du banquier bien né, le petit a le jean et la doudoune de la maman prévoyante.
Le grand balance une sacoche au bout de son bras libre, le petit porte un cartable sur son dos.
Les deux ont la même allure, réglés tous les deux sur une horloge interne harmonieuse et innée. Ils ne se le disent pas mais ils aimeraient tous les deux que ces cinq minutes là ne s'arrêtent jamais.
Bientôt ils arrivent devant l'école, le fils aperçoit ses potes, le père hèle un copain perdu de vue depuis des semaines. Les deux se séparent. A peine un baiser rapide, des voeux de bonne journée qui se perdent dans le brouhaha de l'entrée et chacun s'éloigne de son côté.
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