On voit les mêmes gens toute l'année.
On les croise tous les jours dans les couloirs du métro, à la caisse numéro 2 du Monop' ou dans le bureau d'à côté. On les lit sur leur blog aussi.
On ne les connait pas en vrai, parfois on leur dit bonjour mais ça s'arrête là.
Mais pourtant on finit par connaître leur routine, leurs fixettes et leurs dégoûts.
A force de les voir, de les lire, de les entendre, ils deviennent familiers.
On devient presque intimes.
Et puis pendant une semaine ou deux, on ne les voit plus.
Il disparaissent de notre paysage quotidien.
Le siège de leur bureau est vide, on voit le même post qui hante la même page de web, on ne les croise plus à 8 heures 27 devant la boulangerie.
Ils sont en vacances.
Ils continuent leur vie, mais ailleurs.
On ne sait pas trop qui ils sont, où ils vont et pourquoi.
Ils nous échappent.
Ca nous agace, ça nous interroge.
Et puis ils reviennent et on remet avec bonheur nos pas dans les leurs.
Il est très fort en dessin Craig Thompson. On peut le retrouver ici et là.
PS : Je suis un peu écoeurée par tous ces SMS, statuts facebooks de marques et e-mails commerciaux, présentateurs en robe de marque et sourire vinyls qui m'inondent de souhaits merveilleux pour les 365 prochains jours.
Et je m'en voudrais de me joindre à ce cortège un chouille pathétique.
Mais je vous souhaite quand même de vivre une année 2011 heureuse et pas banale.
De celles qu'on aimera raconter à nos arrières petits enfants curieux de savoir comment était notre vie "de quand on était jeunes".
Illustration de Craig Thompson reprise sur le blog de Frank Chimero