J'ai un problème de myopie. Une myopie dite -d'effort, gagnée à force de scruter mon écran toute la journée depuis des années.
Pas une grosse myopie de premier de la classe – non non – juste une myopie suffisante pour évoluer dans un bocal de
Mais pas très adapté aux contraintes de la vie en ville. Difficile de conduire, de voir les panneaux, de faire les boutiques (ah ! le fameux coup d'œil périphérique de la modeuse avertie quand elle entre dans une boutique. Regard incisif, narines frémissantes, une killeuse). Voire de travailler. Voire de regarder la télé.
Alors je porte des lunettes correctrices. Un peu tout le temps en fait. Depuis 13 ans, j'ai eu des lunettes rondes, des lunettes rectangulaires, des grandes, des petites. Des marques chic et des premiers prix.
Mon meilleur ambassadeur. Un révélateur de personnalité.
C'est beaucoup plus compliqué qu'une coupe de cheveux en fait. La frontière entre la classe absolue, et le ridicule avéré est très très fine. Yaurait des livres à écrire là-dessus. Comment être branchée mais élégante, montrer qu'on en est (de la hyyyyype !) sans tomber dans l'outrageusement happy few ? Et ne pas verser dans le has been, façon lunettes de pubard avec un gros logo sur le côté.
Je veux qu'on les remarque mais qu'on me voit derrière aussi. Et qu'elles soient en écaille. Pas fantaisie. Par pitié, pas de fantaisie. Ma fantaisie est dans ma tête, pas la peine de l'afficher comme un slip échancré trop ajusté sous un pantalon en textile mélangé. Pitié.
Et dire que Lancelot se plaignait d'avoir du mal à trouver son Graal. De la rigolade, oui !