lundi 15 juin 2009

Non, mais tu t'es vue ?


J'ai un problème de myopie. Une myopie dite -d'effort, gagnée à force de scruter mon écran toute la journée depuis des années. 

Pas une grosse myopie de premier de la classe – non non – juste une myopie suffisante pour évoluer dans un bocal de 1 mètre de diamètre. Ma nature rêveuse et fantasque s'en accommode fort bien la plupart du temps : tout le monde est plus beau, tout le monde est plus flou quand les contours s'estompent. Sans lunettes, je vis dans un film de David Hamilton. C'est exotique et désuet.

Mais pas très adapté aux contraintes de la vie en ville. Difficile de conduire, de voir les panneaux, de faire les boutiques (ah ! le fameux coup d'œil périphérique de la modeuse avertie quand elle entre dans une boutique. Regard incisif, narines frémissantes, une killeuse). Voire de travailler. Voire de regarder la télé.

Alors je porte des lunettes correctrices. Un peu tout le temps en fait. Depuis 13 ans, j'ai eu des lunettes rondes, des lunettes rectangulaires, des grandes, des petites. Des marques chic et des premiers prix.

L'année dernière j'ai franchi un cap en m'équipant de lunettes photochromiques. Comme celles de Tante Lucienne en 1975. Foncé dehors, clair dedans. En vrai, toujours un peu jaune même à l'intérieur.  Comme celles de tante Lucienne en 1975. Mais confort maximal. Sans compter la monture. Philippe Manoeuvre n'est pas mon cousin. Wayfarer de Ray Ban. En plein soleil, je suis Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany's. A l'intérieur, en revanche, c'est plutôt Groucho meets Ugly Betty. Très branchée. Çà fait un an que j'essaie de m'y faire. Dans 10 ans, mes filles me les voleront pour leur soirée déguisée « 2009 : retour vers le futur ». En attendant, certains jours ça m'amuse, d'autres c'est un peu lourd.

Depuis 3 semaines je suis à la recherche de la monture idéale. Qui porte bien son nom. Comme Jolly Jumper, elle devra être loyale et fidèle.

Mon meilleur ambassadeur. Un révélateur de personnalité.

C'est beaucoup plus compliqué qu'une coupe de cheveux en fait. La frontière entre la classe absolue, et le ridicule avéré est très très fine. Yaurait des livres à écrire là-dessus. Comment être branchée mais élégante, montrer qu'on en est (de la hyyyyype !) sans tomber dans l'outrageusement happy few ? Et ne pas verser dans le has been, façon lunettes de pubard avec un gros logo sur le côté.

Je veux qu'on les remarque mais qu'on me voit derrière aussi. Et qu'elles soient en écaille. Pas fantaisie. Par pitié, pas de fantaisie. Ma fantaisie est dans ma tête, pas la peine de l'afficher comme un slip échancré trop ajusté sous un pantalon en textile mélangé. Pitié.

Et dire que Lancelot se plaignait d'avoir du mal à trouver son Graal. De la rigolade, oui !

LinkWithin

Blog Widget by LinkWithin