mardi 30 avril 2013

Back in 2010






(je fais du nettoyage de boite mail. Nous sommes en janvier 2010 et j'écris à Fanny, qui s'occupe d'un magazine pour femmes enceintes - Egg, pour lui proposer de témoigner - ce que je ferai quelques mois plus tard. Aujourd'hui 3 ans plus tard, il pleut des cordes dehors, et je me dis que je vais garder une trace de ce texte quelque part)


"

Je m'appelle Véronique et j'aurai 40 ans le 12 mars prochain.
Je suis mariée depuis presque 14 ans.

J'habite en banlieue parisienne. 
Je travaille à 90% (tous les jours  
sauf un mercredi sur 2) et j'ai un blog d'humeur  que j'appelle ma soupape.
Je voudrais faire du sport, du chant, du bénévolat et des arts  créatifs et écrire un roman.
En vrai, j'ai fait du stretching pendant 2 ans, je chante sous ma  douche et j'ai arrêté de lire les magazines de déco pour ne plus avoir  envie de tout commencer sans jamais rien faire
J'ai une fille de presque 13 ans qui entre dans l'adolescence, une  autre fille de presque 11 ans qui termine le primaire et un garçon de  7 ans qui vient de découvrir qu'il est un garçon et pas seulement le  gros chouchou à sa maman.
Et je vais accoucher fin mars.
Si on le voulait on pourra écrire bientôt un livre sur "élever un  enfant de la maternité au lycée - les 3 en même temps". 
Les gens nous  disent "pourquoi ?" ou bien "quel courage !".
Nous on s'en fiche. 
On a trainé mais on va l'avoir ce 4ème sans qui la  famille n'était pas tout à fait au complet. 
Et tant pis pour l'écart  d'âge. 
On verra bien.

Je vis cette grossesse complètement différemment des 3 premières. 
Bien  sûr chaque grossesse est un voyage inédit. 
Même si on attendait que ça, c'est quand même à chaque fois un tremblement de terre, un tsunami  d'émotions contradictoires.
Ces 9 mois je les vis un peu en retrait parce que tout me rappelle à  tout moment que j'ai autre chose à faire que de caresser mon ventre en  parlant au smallito en apesanteur qui fait des loopings.
Et puis intensément parce que je sais que c'est la dernière fois,  
parce que mon corps me rappelle sans cesse que je n'ai plus 30 ans et  qu'il faut que j'y pense - au smallito en apesanteur qui fait des  loopings.

Et puis, je sais tout et je ne sais rien.
Je sais tous les basiques : les maux de la grossesse, les  échographies, les examens, le regard des autres dans la rue, la  fatigue et les sautes d'humeur, la péridurale et l'allaitement. 
Je  suis suivie en ville par le gynéco qui m'a suivie les 3 premières fois  et chaque visite mensuelle dure 15 minutes top chrono. 
Tout va bien,  on continue comme ça, on se revoit le mois prochain.
Et le reste, je commence tout juste à m'y plonger avec délices : magazines, livres de prénoms, sites Internet. 

Je suis une maman, une femme,  une femme active, une fashionista et une citoyenne. 
Et je suis  enceinte. 
Et dans moins de 3 mois c'est fini.
A la fin du mois, je vais arrêter de travailler.
Arrêter de travailler et me regarder le nombril.
Constituer un trousseau entièrement neuf et beau parce que je n'ai  plus rien.
Faire de la gym douce et de la natation
Inviter des amis à dîner et suivre les devoirs.
Chercher la poussette idéale et faire la sieste.
Surfer sur Internet et écrire.
"



lundi 29 avril 2013

Droit dans les yeux


Vogue


Garance Doré a un Pinterest où elle collectionne des images d'un goût exquis, forcément, parce que c'est Garance Doré, l'impératrice du French Style in New York et que forcément tout ce qu'elle fait est tout à fait délicieux.

Cette photo est un tout petit peu parfaite, non ?
le contraste entre la peau nue, peu maquillée, et le décolleté provoquant. Le robe de la rouge, le regard droit et franc et l'expression amusée de celle qui n'est pas dupe de ce qui lui arrive. Pas dupe de la légèreté de l'entreprise qui l'occupe et en même temps qui l'assume totalement.

Tellement loin de la moue boudeuse et des poses acrobatiques des séries de mode telles qu'on se les imagine.

Vive le rouge, Vive Audrey, Vive Vogue et le mascara !








dimanche 28 avril 2013

Cottura 7




Parfois j'ai l'impression  que ma vie est un paquet de pâtes Barilla. et je m'en vais vous expliquer pourquoi.

D'abord la marque n'est pas choisie au hasard.
J'ai bien dit Barilla, hein, pas De Cecco ( trop chic) ni Naturalia (trop bio) ni Lustucru (pas assez snob).
De la bonne pâte Barilla achetée au Franprix et servie à toutes les sauces
De la marque attrapée au vol entre  le confit d'aubergine Bonduelle et l'huile d'olive bio mais Leader-Price-parce-que-ça-doit-quand-même-être-mieux-que-Puget-non

Ensuite le temps, 7 minutes.
Pas 10 (la nouille molle est à une journée ratée ce que la crotte de chien est à une journée pourrie - un genre de goutte d'eau qui fait déborder le vase), pas 6 (la nouille dure est encore pire que la nouille molle, elle se colle tel un emplâtre mou sur les dents dont le composite date un peu)
Non, 7 pile (le fait que comme 3, 9 et 40, le chiffre 7 soit un genre de chiffre récurrent biblique n'est lui absolument pas révélateur si ce n'est qu'il m'a fait dévier de la rédaction de ce post le temps de trouver un article qui en parle et je n'ai pas trouvé, pourtant je suis à peu près sûre de l'avoir entendu)

Enfin, Cottura
Parce que c'est de l'Italien et que tant qu'à faire, autant que je me la pète un peu. Et puis l'Italien, j'ai l'impression de le comprendre un peu sans rien y comprendre vraiment et ça si c'est pas une analogie de la vie, ça, alors vraiment ça sert à quoi d'avoir fait un an de Philo à Sainte Anne en terminale ?
Parce que parfois j'ai l'impression que ma vie est une entité qui ne dépend pas de ma propre volonté mais de la combinaison de facteurs - chaleur, eau, casserole - maniés avec plus ou moins de dextérité par un cuisinier pas toujours au point.

Cottura 7 donc comme unité de temps

1 unité :
aller au tennis et en revenir en voiture,
faire accepter l'idée à mon corps que oui, c'est parti là on y va pour 1 heure de jogging
passer à la caisse au Monoprix à 14 heures un samedi
développer ma routine beauté complète head to toe façon star américaine mais en accéléré : douche, crème, brossage de dents, déo.
m'endormir
aller et revenir
courir à la gare attraper mon train
quitter la maison avec Marguerite (où sont tes chaussures, non ne prend pas de voitures, si d'accord prend des voitures, mais où sont tes voitures)
aller à pieds à l'école avec Marguerite - 300 mètres, beaucoup de flaques, beaucoup de voisines qui ont envie d'engager la conversation, des chats, des arbres, des voitures
durée de l'apparition de Jeanne à l'étage le lendemain de sa fête d'anniversaire de 16  ans
explications d'Henri sur "l'action de Balthazar qui a failli faire un placage cathédrale à Mattéo mais qui a été arrêté par Etienne qui voulait faire un raffût"
trouver un cadeau à offrir à la famille d'accueil polonaise chez Joué Club un samedi à 15 heures
trouver deux cadeaux pour Adèle 14 ans qui trouve ça super bath en fait Jouet Club
sortir chercher mon déjeuner
décider que vraiment Pinterest c'est une perte de temps avant d'y rester 30 minutes de plus
être en voiture avec Jean dans un genre de tête à tête brumeux le matin entre la maison et la gare, écouter la radio et décider que ras le bol des news déprimantes nous on veut être heureux


2 unités :
aller au stade et en revenir en voiture "si on a tous les feux verts, tu crois qu'on va avoir tous les feux verts allez maman tu crois qu'on peut avoir tous les feux verts ? "
passer à la caisse au Monoprix à 19 heures 45 un lundi
plier les sous vêtements de toute la famille et reconstituer les paires de chaussettes
rentrer de la gare à pieds le soir
remplir un caddy ras la gueule chez Franprix
passer à la caisse du Franprix
dîner en famille avant que l'un ou l'autre ne sorte de table sous des prétextes plus ou moins valables
le retard du train souvent mais pas tout le temps c'est plus drôle quand on sait pas.
le retard des rendez-vous en salle d'attente alors que je suis pile à l'heure et que c'est dingue ça pourquoi les gens ne peuvent pas être à l'heure ?


samedi 27 avril 2013

Trois liens chouettes


Bourbon and Pearls



Céline nous parle des dangers du shaow bizneess

Une drôle d'opération publicitaire et virale pour Nescafé,

Un test du Daily Mail (traduit en Français) pour savoir si vous êtes prêts à avoir des enfants


jeudi 25 avril 2013

Sweet sixteen






Sweet Sixteen est une sweet chanson du chanteur énervé Billy Idol



Selon Wikipedia


  • « Sweet Sixteen » est une locution anglo-américaine pour parler du seizième anniversaire d'une jeune femme.
  • « Sweet Sixteen » est une locution anglo-américaine désignant les équipes qualifiées pour les huitièmes de finale du tournoi final NCAA de basket-ball.
  • Sweet Sixteen est un film britannique réalisé par Ken Loach, sorti en 2002.
  • Sweet Sixteen est un album enregistré par The Huntingdons.
  • Sweet Sixteen est un album de Hilary Duff.
  • Sweet Sixteen est le nom d'un groupe pop français, chantant en anglais, originaire du Mans1.
  • Sweet Sixteen est l'un des plus célèbre blues de B.B. King
  • Sweet Sixteen est un roman de Kate Brian


Et sinon, demain, ce sont les sweet sixteen de notre grande fille.
Ca passe toujours très vite, non ?







PS : connaissez-vous l'histoire derrière la chanson de Billy Idol ? Elle est ici. En gros, en 1923, un homme de 26 ans a été abandonné par sa fiancée de 10 ans sa cadette la veille de ses noces. Ne pouvant se résoudre à perdre elle qu'il aimait, cet homme a passé 25 ans à lui construire un château, le Coral Castle, qui se trouve ) Homestead en Floride.


mercredi 24 avril 2013

Instantanés du mercredi




The Coveteur


Deux femmes qui se retrouvent en même temps à la caisse, les bras chargés de courses jusqu'au nez se sourient mais ne se font pas de politesse : on sent dans leur regard la tension dite "je pensais que j'avais le temps de faire 2-3 courses entre le tennis de Chloé et la danse de Simon, mais si je ne sors pas de ce magasin dans les deux minutes tout mon château de cartes s'effondre". La première qui passe a gagné, l'autre ronge son frein et cherche comment gagner la minutes qui lui manque pour la suite du programme.

Un homme arrêté à un feu dans sa voiture parle avec animation avec son passager. Entre les deux, se balance doucement un sapin désodorisant sur lequel est écrit "Pine".

Des jeunes affalés sur des bancs devant l'école s'invectivent avec force jurons et langages fleuris jusqu'à ce que Marguerite arrive et passe à leur portée plongée dans des pensées aussi sombres que peut l'avoir un enfant de 3 ans à qui on vient de refuser un 3ème morceau de pain. alors l'un, outré, dit à l'autre "ouais, bouffon, tais-toi, comment tu parles devant un enfant" en cherchant mon regard approbateur.

Une mère met des Converse blanches neuves. A côté sa fille, gênée pour elle et désireuse de lui épargner la honte de la mère pas swag : "si tu veux je te les salis demain"







mardi 23 avril 2013

Fête des Pères








M&GO My Mouillère
Sur-chaussures à enfiler pour protéger ses chaussures des intempéries, tout en améliorant son adhérence au sol
 Prix : 49€


Reçu aujourd'hui dans une newsletter de l'agence de Rp Skoop.
Voilà voilà.

lundi 22 avril 2013

Top bien des trucs chouettes du printemps






Acheter des sandales roses qui claquent pour une petite fille qui n'en revient pas de marcher avec les pieds à l'air (et qui remet ses bottes en caoutchouc juste après)

Lever les yeux et ne plus voir que du bleu (le ciel) et du rose (les cerisiers) et  ne pas en concevoir pour autant une aversion pour aucune de ces deux couleurs

Acheter une boite en fer pour apporter son déjeuner au bureau et s'y tenir (3 jours de rang)

Regarder sa penderie et agiter la tête lentement de gauche à droite : pas de chemise blanche, pas de t- short qui n'aie pas l'air de sortir d'un vide grenier, pas de pantalon en  toile ni trop long ni trop court. Zut
alors, il va falloir faire du lèche vitrine pour trouver ces Graal (par essence introuvables et donc inoffensif pour la carte bleue)

Avoir envie d'aller courir

Ralentir le pas en rentrant le soir juste pour écouter les oiseaux

Acheter des tomates et de la mozzarelle et faire des tomates mozzarelle







vendredi 19 avril 2013

Avoir des enfants


levatio





Quand on tire sur la pelote...
Il y a deux semaines, j'ai attrapé un coup de chaud ici même sur un article sur le thème du travail et de la carrière appelé en toute sobriété "être une femme"

Depuis, des commentaires en cascade, des discussions animées et des rencontres passionnantes me sont tombées dessus et sont encore en train d'éclore.

Aujourd'hui je découvre sur le blog en aparté de Gaëlle Picut, découverte à l'occasion de mon dernier billet, un article faisant référence à un article de Marie Claire au titre très "vas-y Coco, envoie la sauce" : "faire carrière malgré ses enfants"

J'aime bien la vision de Gaëlle. Et j'ai voulu commenter. Une fois de plus je n'ai pas pu (j'ai une inaptitude naturelle au commentaire de blog). Alors je colle ma réponse ci-dessous (et je vous en fait profiter parce que je l'aime bien ma réponse)





Bonjour Gaëlle,

j'ai cru un bref instant que c'était votre article et pas celui de Marie Claire qui s'appelait "faire carrière malgré les enfants".
Quelle cata ce titre ! Je ne l'ai pas lu et entre nous, peu importe.

Je travaille avec des jeunes femmes qui me parlent souvent du fait d'avoir des enfants comme une contrainte : sur le sommeil, sur la liberté, sur le porte monnaie, sur la carrière, sur le sex appeal, sur la ligne.... 
Et je me demande par quel cheminement tordu on en est arrivé là.

D'un côté on nous montre à longueur de pages des femmes belles et successfull avec des bébés dans les bras, et de l'autre on nous serine que la situation est difficile, qu'on va perdre 2 ans de carrière en ayant un enfant, qu'on va perdre notre liberté vis à vis de notre conjoint qui lui ne portera pas seul le poids de la maternité, lui, ce sale égoïste qui ne pense qu'à son boulot (et au foot).

La vérité elle est là toute crûe : oui, avoir des enfants change la donne (il y aurait beaucoup à dire là dessus aussi)

(Et même pour les hommes qui bien souvent, se retrouvent désormais avec le poids du bien être de leur famille sur le dos. C'est un poids moral, plus qu'axé sur un changement de vie, c'est vrai mais il est là et il leur met une pression COLOSSALE sur les épaules et chaque jour ils vont avoir à coeur désormais de travailler pour assurer le bonheur matériel et moral de leurs enfants. Je ne veux pas me lancer dans un vibrant hommage au courage des hommes mais pour en avoir vu de mes yeux, plus d'un, angoissé et malheureux à cause de sa belle carrière, je sais que de leur jeter l'opprobre sur tout est trop facile)

Alors oui, ok, un jour on a des enfants et on n'est plus pareil.
Et alors ?
Et alors, on apprend et dans ce contexte travailler n'est plus envisagé sous le même prisme. Certains choisissent de s'effacer du monde du travail. Volontairement ou pas. D'autres essaient de tout concilier. Mais dans tous les cas, on fait des choix et OUI certaines activité de la vie d'avant on ne les refait plus.

Et Alors ? (bordel) on A des enfants. Remarquez on pourrait avoir une passion dévorante pour la moto ou bien l'engagement associatif chevillé au corps que ce serait pareil. Oui, on a un bloc de temps qui est là et qui réclame notre attention, alors oui, il faut lui faire de la place.

Je suis une ultra fervente partisane de la vie par séquence de temps où chacun des aspects de sa vie (couple, boulot, passions, enfants) peut s'articuler différemment au cours d'une carrière
Parce que le problème n'est pas qu'une femme soit moins productive à un moment où un autre - parce qu'elle a des enfants petits par exemple mais pas seulement - mais qu'elle ne puisse pas ensuite mettre un coup d'accélérateur à 40 ou 50 ans.

On n'a pas la même capacité de travail à tous les âges, à tous les moments de la vie. C'est un fait. Et, à la limite, la question des enfants n'a rien à voir là dedans.

On manque de souplesse, on manque de souplesse et d'ouverture d'esprit c'est ça le problème. 


Non ?

A bientôt,

Véronique


jeudi 18 avril 2013

Self Pity



J'ai trois jours de retard
3 jours de retard et des billets plein la tête
3 jours de retard et je déteste ça, moi qui enfile les posts comme une bigote récite son chapelet, avec régularité et sans jamais sauter un cran.

So long

Vivement le week end



lundi 15 avril 2013

Hips(ter)



Have less be more


Le Hipster, tribu urbaine vaguement caricaturale que l'on croise dans les grandes métropoles du monde civilisé concentre l'attention des magazines de Lifestyle qui voient en eux une source d'inspiration sans fin.


(je suis bonne fille, je vous laisse une ouvrir une nouvelle page de recherche et taper "hipster" dans le moteur de recherche. Ah oui quand même vous dites vous. oui, je sais, vous pouvez revenir maintenant)

Le Hipster se distingue par son dédain pour la culture populaire  et son envie d'ouvrir de nouvelles voies. Le hipster (comme toutes les tribus remarquez si on va par là) ne veut rien faire comme les autres mais tout comme ses copains. Même si (surtout) la tribu d'à côté reste perplexe.

Et quoi de mieux pour marquer son territoire que le prénom de ses enfants ?

Certains - pas les hipsters, ô non,  choisissent le prénom de leurs idoles : Bradley (Cooper), Nabilla (Allo), Barack (Obama), Kim (Kardashian), Norbert (de top chef - quoi que)

D'autres - les hipsters, empilent les noms comme des garnitures de burgers (bio). Ca donne les prénoms des enfants de Jamie Oliver par exemple (même si techniquement, je doute que mon Jamie soit un hipster mais c'est un autre débat)

Et si vous voulez faire pareil, essayez le générateur de prénoms Hipster.


Enjoy !


dimanche 14 avril 2013

Des mots







Otherworldly est un blog qui nous fait découvrir des mots pour mettre le doigt sur des sentiments ou des sensations que l'on peine à décrire. Ces situations entre gris clair et gris foncé comme l'a si bien décrit le linguiste Goldman (Jean-Jacques). Ou bien ces moments où l'on se sent heureux et triste, plein de force et tout vide à la fois. 
Mais aussi des jolis mots à regarder ou à faire rouler dans sa bouche.
Qui non, ne sont pas tous anglais.
C'est un petit cadeau sensuel du dimanche en quelque sorte.




mercredi 10 avril 2013

Cruise sans Tom


en vente sur ebay / trouvé sur Pinterest



Traverser l'Atlantique en bateau.
Partir de Southampton pour arriver à New York en 7 jours.

Embarquer à bord d'un bateau britannique (certes, construit à Saint Nazaire mais on évitera de le crier trop fort) pour traverser l'Atlantique Nord à une allure d'escargot fatigué.
Snober les croisières au soleil sur des immeubles flottants aux couleurs criardes pour s'imaginer immigrant ou riche estivant en route vers sa famille exilée de l'autre côté là bas chez les yankees.
Découvrir le Pimm's et l'afternoon tea
Se mettre dans une chaise longue, planqué sous une couverture avec un gros roman et la vue à l'infini de l'océan à peine dérangé par le passage du navire
Oublier la marche du monde, se sentir vaguement désorienté par le changement de fuseau d'horaire quasi quotidien et le rythme cocoonant d'un équipage plus habitué aux noces d'or qu'aux fringants quadras.
Réfléchir au programme une fois à New York, prévoir un sas de décompression de quelques heures pour se ré-habituer au bruit.

Ca doit vouloir dire ça "larguer les amarres", non ?


PS :

Le descriptif de la vie à bord  de la compagnie Cunard est délicieusement désuet (ou franchement anxiogène, au choix) : tenue habillée pour dîner, tarif prohibitif des communications téléphoniques et Internet...
Pas sûr de faire un Harlem Shake tous les soirs

A l'origine de ce post : le savoureux récit d'une traversée par Dwight Garner du New York Times, 7 days on the Queen Mary 2

mardi 9 avril 2013

Twinkle, twinkle little star


Gorgeous little things

Ca fait bien longtemps qu'on n'a pas eu bien chaud non ? Assez chaud pour rêver d'une douche sous le soleil et de vêtements qui collent à la peau après. Avec le goût un peu salé sur le bout de la langue après.



lundi 8 avril 2013

English vocabulary : bear hug





via Swissmiss


bear hug
noun
a rough, tight embrace.



En français : bourrade, gros câlin, bagarre pour rire, le paradis sur terre.



dimanche 7 avril 2013

Etre une femme

Juste j'aurais aimée être prévenue



(Cette semaine, une jeune étudiante de l'université Paris-Dauphine m'a demandé de répondre à un sondage sur les femmes, la maternité et la carrière (vous pouvez vous-aussi y répondre ici, elle sera ravie) et vendredi je suis tombée sur l'interview par David Abiker de Claire Léost l'auteur(e?) d'un livre finement intitulé "le rêve brisé des Working Girls". Claire est maman, elle est diplômée d'HEC et elle découvre que malgré tout ce que l'on raconte, les femmes ont toujours plus de mal à se frayer un chemin dans les organigrammes que les hommes.
Mazette
J'ai répondu au questionnaire de Marie, lu l'interview de David Abiker.
Et depuis tout cela me tourne dans la tête. D'autant plus que je n'ai pas pu poster de commentaire sur le blog de David Abiker. D'où ce post.
Fin de l'introduction de post la plus longue de l'univers, mais destinée à accueillir comme il se doit le lecteur de passage, voire même les trois personnalités citées plus haut.)


Cher David, Chère Marie, Chère Claire,

Voilà, voilà, je me demande si on n'est pas en train de tout mélanger : amour, enfants, carrière, éducation, contraception, leadership et gros brouzouf, relation de couple équilibrée et business plan de sa vie.

Je ne sous estime pas la frustration de certaines femmes qui arrivent sur le marché du travail et se rendent compte que malgré leurs excellents credentials et leurs tiroirs remplis de 20/20, on ne les attend pas avec une gerbe de fleurs et un plan de carrière en béton armé.
Immense déception de se rendre compte que parfois oui une grossesse freine, que les habitudes ont la vie dure, que la société aime que les femmes placent leur famille avant leur boulot et les hommes l'inverse, que les maris préfèrent trainer au bureau pour se mettre les pieds sous la table, que les petites filles aiment souvent les robes qui tournent et les babies rose, ce qui peut, oui, c'est vrai, parfois les détourner de la grosse baston du bac à sable (mais pas toujours)

Mais moi, je n'ai jamais ressenti ça.
Et j'en viens à me demander qu'est-ce qui ne va pas avec moi (je suis une femme, je cherche toujours en quoi je suis coupable) parce que plus de 20 ans après être entrée sur le marché du travail, je ne me suis jamais autant sentie à ma place.
Alors, oui c'est vrai, je n'ai jamais été une carriériste à tous crins, mais pas sortie d'une école qui tue, j'ai quand même fait mon chemin. C'est vrai qu'on ne m'a jamais promis amour, gloire et beauté professionnelle. Que j'ai toujours croisé des patrons plutôt ouverts à la cause des femmes (mais suis-je vraiment la seule ?) et que je n'ai jamais brandi ma maternité comme un coupe file, pas par féminisme non, mais parce que je le sentais comme ça et que ce choix de maternité c'était un affaire de couple et qu'il était inutile de convoquer le CoDir.

Mais je me dis que pour aborder cette question aux faux airs de serpent qui se mord la queue déguisé en Arlésienne, il faudrait peut-être envisager la question avec un oeil neuf

Et si on sortait la tête de la photocopieuse / machine à laver / cocotte / poubelle de couches / congélateur (vous avez remarqué comme les femmes passent leur vie à avoir la tête dans un truc ?) et qu'on demandait à plein de femmes de réfléchir à ça :

Par rapport à votre mari / vos collègues / les hommes de votre promo, pensez-vous être plus heureuse ou moins malheureuse au global ?

(au moins aussi heureuse, je dirais moi. Même si parfois j'ai l'impression de passer ma vie dans une essoreuse coincée sur 1200 tours, je n'échangerais pas ma vie contre un autre baril de lessive)

Par rapport à votre mari / vos collègues / les hommes de votre promo, à quel point pensez-vous que le fait d'être une femme soit un  handicap dans votre travail ? De 10 un gros handicap à 0 un handicap zéro, les notes intermédiaires servent à nuancer votre jugement

(mmmm, laissez-moi réfléchir. je dirais 0)

Parce que je voudrais qu'on sorte de cette opposition stérile entre hommes et femmes, parce que tout ne peut pas être partagé à parts égales et que c'est la somme des déséquilibres qui doit former un tout qui roule. Alors parfois ce sont les enfants qui gagnent et parfois c'est le boulot, parfois le mari, parfois sa femme, parfois on vit ces moments de grâce où tout roule et puis parfois ça se fissure.

Et que ouais une femme qui décide de sortir des clous (assumer son non désir d'enfants, vouloir diriger un groupe de 5000 personnes, avoir plus de 2 enfants, divorcer, se remarier), va devoir y aller avec les dents et une bonne dose de folie, qu'elle va devoir battre en brèche des préjugés et sortir son bazooka.

Mais je ne suis pas sûre que ce soit plus facile pour un homme, qui lui, doit afficher une réussite triomphante au risque de passer pour une lavette. (j'ai en mémoire le cas d'un homme à la profession très mâle qui a dû subir les risées et le vexations de ces collègues pour avoir osé prendre un congé parental de 6 mois)

C'est moins le sexe qui compte que le désir de sortir du chemin tracé, ne croyez-vous pas ?

Je vous embrasse






mercredi 3 avril 2013

Neke tom an amzer






On associe la Bretagne au tricot rayé et aux bottes Aigles bleu marine.
On oublie un peu vite le ciré.

Le ciré est le vêtement le plus adapté aux ballades sous le crachin, à la houle de la baie d'Audierne, à la pêche à pieds à Pors Don et à l'initiation à la voile en caravelle familiale dans un aber désert.
Mais aussi à la pêche hauturière, à la régate devant le SNO et au tour du monde en solitaire. Et j'oubliais la pressée du jus de pommes.

Le ciré est le vêtement le moins adapté à la ville qu'il soit : raide, ample et capable de provoquer une suée d'anthologie au détour d'une atmosphère un peu chaude, libérant automatiquement un parfum inimitable, mélange de caoutchouc et de sel parfaitement écoeurant.

Aujourd'hui, Guy Cotten s'est éteint à Quimper et pour chaque Breton, c'est tout une caravane de souvenirs qui s'envolent avec lui. Bons ou mauvais mais attachés à des moments ancrés là bas, à l'Ouest.

Son histoire dans Le Figaro et sa nécro dans Libération (il faut croire qu'il y a beaucoup de Bretons de coeur ou de sang dans les rédactions, car tout le monde en a parlé)




PS : ça veut dire "fait pas chaud"
PS2 : la photo a été prise au mois d'août dans le hangar du club nautique

mardi 2 avril 2013

Titi


Luz Bonita Flickr



Ce matin, un scooter garé au  bord de la route.
Un vieux scooter un peu fatigué
De ceux qui se faufilent dans les rues du matin au soir
Qui slaloment entre les voitures pour aller plus vite
Pour faire fi des embouteillages

et sur le top case arrière un autocollant : J'aime ta femme
Avec un coeur à la place du aime

Comme un gros pied de nez aux râleurs de tous crins
Pas très chic
Carrément un peu vulgaire
Mais drôle, non ?



Steve à Rio




Sorry Steve mais avoue, Jean-Paul dans l'homme de Rio, il envoie du sex appeal.
Il est comme toi, il a parfois du mal à garder sa chemise
Il affectionne les médailles autour du cou et les Gauloises sans filtre
Il s'amourache de jolies filles pas nunuches
Il porte bien costume et le treillis
Il a une bonne gueule de gars canon sans passer deux heures dans la salle de bains.
Plutôt savon de Marseille que spa de Nuxe, voyez

Mais notre Bébel il sautille, il gambade, il court avec ses jambes et ses bras et il en fait des tonnes. A côté le OSS de Jean Dujardin est quasi sobre, c'est dire.

Et on l'aime pour ça, non ?







lundi 1 avril 2013

Pâques



Dans l'église pour Pâques, il y a tellement de monde qu'il faut se glisser contre les murs ou monter dans l'estrade où seuls les jeunes qui veulent papoter en paix trouvent habituellement refuge.
Mais aujourd'hui c'est plein aussi.
Des bancs en bois durs comme du ciment et une vue panoramique sur tous les crânes des paroissiens 3-4 mètres plus bas. A force de nous rabâcher qu'il faut prendre de la hauteur, on y est.

Une église récente - bois et béton, qui devrait être moche mais qui est inexplicablement chaleureuse.
Peut-être grâce à tous ces vitraux modernes qui laissent passer une lumière moirée.
Ou bien alors cette forme en triangle un peu circulaire et légèrement en pente, et tout en bas, l'autel.
Et puis sans doute cette foule de tous âges et de tous horizons.

Parce que c'est ça qui frappe.

Oh, bien sûr, il y a tout ceux qu'on s'attend à trouver.
Des tradis par wagon de 6 minimum, les petits devant les bras croisés sur la poitrine et les grands derrière qui esquissent une génuflexion et ne touchent pas l'hostie avec les mains
Des familles antillaises et africaines avec coiffures impec' et petits noeuds dans les cheveux pour les filles et costume trois pièces pour les garçons
Des couples de personnes âgées, dont le surnombre laisse penser que vieillesse rime avec sagesse, qui s'avancent à petit pas, mise en plis impec et manteau gris de drap inusable et parfait.

Et puis, entre les deux, dans la foule qui s'avance presqu'en ordre, des gens comme tout le monde, comme dans la file d'attente de la boulangerie, comme sur le quai à 8 heures 17.
Des vieux et des jeunes, des fatigués et des blasés, des joyeux et des béats, des résignés à attendre la fin de l'office pour enfin passer au déjeuner et des rêveurs qui profitent de cette pause obligée pour laisser trainer leurs pensées et se faire des listes de choses à faire, un jour plus tard
Des concentrés, dont le regard limpide laisse penser qu'ils prient
Des jeunes en bandes de jeunes
Des tout petits qui ne pensent qu'à piquer des 100 mètres dans les travées
Des encore plus petits qui dorment dans leurs poussettes
Et des entre deux ni tout petits ni vraiment grands, des enfants à qui on vient d'enlever le porte monnaie de leur mère chouré dans leur sac qu'ils ont vidé consciencieusement sur le banc


Au milieu on reconnait des visages, des profs de l'école ou cette dame que l'on croise souvent à l'arrêt du bus. Une bonne copine qu'on n'a pas vue depuis longtemps ou des gens hautains qu'on a du mal à trouver sympathiques même ici. Ceux qui sont toujours là, prêts à donner un coup de main pour la quête, la communion, les lectures, des gens serviables dont on admire la constance et l'enthousiasme. Et puis plein de visages d'inconnus aussi. La ville est grande et cette fête propice aux rassemblements familiaux.

Et le prêtre, qui se tient au milieu comme un berger.


LinkWithin

Blog Widget by LinkWithin