Lorsque la chaleur s'abat sur l'asphalte comme un nuage de moustique sur la nuit arlésienne, les hommes souffrent dans leurs costumes et leurs chaussures de ville tandis que les femmes retrouvent au fond de leurs placards une féminité qu'elles avaient un peu enfouies sous leurs gros pulls, leurs boots et lourds manteaux de laine.
Elles osent les robes, la soie, les couleurs et les imprimés. Les wrap dress qui flattent le décolleté et l'arrondi des hanches, les robes fluides qui aiment jouer avec le vent et la transparence subtile des tops à bretelles qui dévoilent le haut de l'épaule et sa rondeur rassurante.
Et si la brise se lève, les cheveux volent, les jupes dansent autour des jambes des femmes et leur allure devient soudain plus déliée et plus aérienne.
Et toutes s'y mettent, pas seulement les miss monde toujours impec toute l'année, en talons de 12 dès le saut du lit, le jarret nerveux et la cuisse fine. Mais aussi celles qui l'hiver ne quittent pas leurs pantalons ou se sentent empruntées en collant, ou trop pas belles pour montrer leurs jambes. Mais la chaleur finit par emporter leurs complexes et alors c'est toute la rue qui s'anime.
L'été sur la ville n'est pas fait pour travailler mais pour s'asseoir à la terrasse d'un café et regarder les jupes des filles et les costumes des hommes en se disant que c'est l'été.