lundi 6 mars 2017

Exploration du territoire oublié



Quand on arrête de travailler, il faut se réhabituer au vide.
Dans les rayons des magasins, dans la maison, dans sa tête, dans ses poches, dans sa boite mail, dans son emploi du temps.

Réajuster ses yeux à la lumière du jour dans les rues de la ville (pas vues depuis des lustres), à la population (des nounous, des personnes âgées, des gens qui courent parce qu'ils sont en retard, des policiers qui font des rondes, le facteur, des enfants qui se chamaillent à la sortie des cours, des collégiens qui fument en se cachant pas vraiment dans la ruelle).

Se retrouver dans la rue à 15 heures 15 avec un chou fleur et deux baguettes tradition dans les bras. Plus un parapluie, un livre de poches et un pochon en papier avec deux trois bricoles dedans. Parce qu'on a eu l'idée à 15 heures 05, en passant devant le Monop', que ce serait bien de faire un gratin de chou fleur ce soir. Et que ça a fait comme un petit rebond dans le coeur, de se dire que "pour une fois je ne bricolerai pas un menu à 19 heure 43, debout devant le frigo avec Chica Vampiro en fond sonore." Comme un étrange sentiment de plénitude hérité d'une éducation pas très féministe quand on y pense.


(la suite)

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