mardi 3 octobre 2017

Je suis un héritage

Catwalking/Getty Images on Man repeller

Demna Gvasalia, créateur de Balenciaga, est né en Géorgie en 1981.
Il a donc 36 ans, ce qui fait de lui, non pas un poulet de l'année ni vraiment un Millenial mais ce qu'on pourra appeller un fringant représentant des glorieuses 30's, cette tranche d'âge qui fait super peur aux vingtenaires et déclenche une irrépressible nostalgie chez les 40 ans et plus.

A chaque saison, Demna puise son inspiration dans le passé et la twiste (avec ce qu'on imagine être de la jubilation) pour proposer des silhouettes... euh... différentes.

Pourtant, passé le premier choc de voir passer un manteau à 4 manches ou des crocs à plateau couleur  crayola sous acide, il reste au fond de mon crâne un sentiment de vague réconfort et l'envie irrépressible de trouver ce créateur formidable.

Mais pourquoi diable me direz-vous ? Serait-ce un signe supplémentaire de mon aliénation à la dictature de l'image ?

Même pas.

Après d'intenses recherches et réflexions, le visionnage intensif des photos qui créent dans ma rétine une explosion de silhouettes dégingandées en technicolor, bam, la révélation.

Demna me plait parce que Demna parle à l'ado en moi.
A l'ado qui a porté fièrement son pull sur ses épaules par dessus une chemise à rayures de son père.
Qui a accroché à ses oreilles des grosses créoles en plastique bleu et porté son Burberry crânement ouvert par -10°c.
Qui a eu un sac banane et une ceinture chaîne.

On avait cru qu'il faudrait vivre toute notre vie avec cette croix d'avoir grandi dans les terribles 80's avec leur parfum de skaï et de débauche de signes extérieurs de bourgeoisie un peu moisie. Alors qu'il fallait juste attendre que la roue tourne. Ouf.

PS : plus de photos du défilé ici

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