"Noël empoigne lui aussi une pelle et lui dit "On va vite le savoir. Allez, aide moi"
Pendant qu'ils s'activent tous les deux, Marie-Christine a le temps de repenser à cette terrible nuit.
Son coeur qui bat et son émotion après son rendez-vous avec Noël.
L'homme qui tout à coup apparaît en face d'elle et lui barre la route.
Elle le connaît, c'est un ami de Noël, une brute qu'elle déteste et qui lui fait peur.
Elle revoit son demi sourire et entend ses allusions graveleuses à son rendez-vous avec Noël. Ses mains baladeuses et ses menaces de tout raconter à ses parents. Elle panique, cherche à s'enfuir. Alors il la bâillonne de ses mains et l'emmène en voiture. Jusqu'à cette forêt. Et il l'a violente au pied d'un arbre.
Elle s'est débattue, a appelé au secours mais n'a rien pu faire. Et quand l'homme s'est relevé, l'abandonnant au sol, elle s'est jetée sur lui et l'a fait tomber sur une souche. Elle voulait le frapper, lui faire mal. Mais pas le tuer.
Elle a trouvé une pelle dans le coffre, a enterré l'homme et a précipité sa voiture dans l'étang tout proche. De retour chez elle, elle s'est glissée dans sa chambre, a fait sa toilette et s'est couchée en disant à ses parents qu'elle avait une migraine. Le lendemain, elle a tout raconté à Noël qui lui a dit de se taire et de ne plus chercher à le contacter. Pour la protéger.
Mais bien sûr, quand la disparition de l'homme a été avérée, la police a mené l'enquête. A découvert un lourd différent entre Noël et l'homme. Une sombre histoire de trafic de pièces détachées volées au garage du père de Noël pour payer des dettes de jeu.
Après cela il a été facile de trouver toutes les preuves nécessaires à la culpabilité de Noël.
Et il a été condamné.
Marie-Christine, elle, était tenaillée de remords mais a découvert qu'elle était enceinte. Elle s'est fait avorter en Espagne en prétextant un voyage linguistique, perdant au passage tout espoir de jamais fonder une famille.
Et ne s'est jamais confiée à personne - pensant cet épisode à jamais oublié de tous.
Jusqu'à la sortie de prison de Noël.
Cela fait plusieurs minutes qu'ils creusent et soudain Marie-Christine a un haut le coeur. Il est là. Elle ne s'était pas trompée. Elle tremble de tous ses membres et se laisse tomber sur le sol en pleurant.
Noël arrête le travail lui aussi et l'empoigne par le bras. Mais avec douceur cette fois. "Allez, viens, allons à la police".
Il est 17 heures et Jean-Michel sort de l'usine. Heureux de bientôt retrouver sa douce et si effacée épouse Marie-Christine. La soirée est superbe et la température estivale.
PS : crédit photo : ô pays de rêve ô doux Logonna...