Il faut se retrouver dans les magasins à contre courant de leur flux habituel pour se rendre compte que l’automatisation à
des limites.
Essayez donc la Poste un matin (le samedi fera l’affaire si vraiment vous ne pouvez pas
quitter votre bureau pendant les heures ouvrables). Ou alors un hypermarché un
mardi à 11 heures.
Au milieu de
la (petite) foule habituelle qui avance, choisit ses produits et file vers la
caisse, ou bien attend plus ou moins patiemment son tour, on voit alors tous
ces déclassés volontaires ou subis qui ne sont pas dans le moule : parce
qu’ils n'ont pas fait "marketing 2ème langue", parce qu'ils parlent pas bien français, parce qu’ils n’ont pas les clés pour
rentrer dans les cases, ou bien juste pas envie de gagner du temps à tout prix,
ni besoin d’une rapidité de service à toute épreuve.
Ou alors parfois ils cherchent
quelque chose et n’ont nul envie de jouer à la chasse au trésor en suivant les
signes de piste des rayons ou de la nouvelle signalétique à pictos.
Ils veulent envoyer un courrier, pas taper
l’adresse sur un clavier, ils veulent des noisettes en poudre sans avoir à
deviner s’ils les trouveront au rayon fruits et légumes ou farines - condiments - sauces. Ils veulent un téléphone portable sans avoir à choisir entre 4
forfaits et 8 téléphones en s’abimant les yeux sur une notice écrite en patte de mouches.
Ou alors, ils veulent seulement un contact humain.