mardi 11 février 2014
La tarte poireaux-camembert : de Colette à Cosette
Les poireaux ont sué dans la casserole avec un bon gros morceau de beurre avant de tapisser le fond de tarte et d'être rejoints par un appareil faussement light d'oeufs et de crème allégée. Une coiffe de lamelles d'un copain qui va se révéler très à la cool dans un plat et hop on ferme la porte. Plus rapide y'a pas.
Là, pendant 30 minutes, la chaleur des spotlights du four, poussé à 180° abat toute résistance et encourage tous ces ingrédients à mieux se découvrir, à se mêler et à envisager ensemble de créer un parfum inédit, de ceux qui ne s'oublient pas de si tôt et qui s'insinuent dans le moindre interstice libre.
C'est ce qu'on doit appeler une expérience en immersion : camemberts et poireaux par tous les pores de la peau entourent les papilles et anesthésient le cerveau dans une grande communion odorante. Tout devient alors parfumé : la salade verte, le dessert, la tisane du soir, le dentifrice et le shampooing, l'oreiller et les serviettes de bain. Au début c'est merveilleux, un vrai bonheur domestique de plat cuit maison, avant de devenir un cauchemar.
Il faudrait un autre critère de tri des recettes à côté de leur complexité technique, de leur prix et de leurs calories : le pouvoir de nuisance olfactive.
Celui qui transforme tout intérieur même le plus arty et hip en arrière salle de Tavernier.
Ps : j'aurais dû me méfier du terme "rustique" en sous titre.
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