mercredi 6 avril 2011

Le sac de Jean-Paul Kaufmann

Cher Jean-Paul,
Je viens de voir un article de plus sur votre livre (le sac)
Cette "tendre plongée dans le monde d'amour que représente le sac des femmes". "cette extension de l'intimité merveilleuse et fascinante de nos mères, nos fiancées, nos femmes".

Je ne lirai pas votre livre, cher Jean-Paul.
Des sacs, je n'en aurai jamais assez.
Et je le sais bien que ce n'est pas anodin d'emporter avec soi au bureau une mitaine de rugby taille 8 ans, un body 12 mois et 5 crayons. Entre autres.
Ca n'a rien de fascinant, d'émouvant ou d'amusant, c'est juste que j'ai trouvé la mitaine dans l'allée du jardin en partant ce matin. Et que j'aime souligner les titres de mes notes en vert et griffonner au feutre noir tandis que les chèques, je les écris toujours au bic bleu depuis que j'ai lu que ça les rendait plus difficile à contrefaire. Et le body ? Attrapé sur le meuble de l'entrée et placé dans le sac car je croyais que j'allais changer de sac et donc le monter dans la chambre à côté de celle de Marguerite où se trouve son armoire à linge. A part que j'ai pas changé de sac. Parce que finalement j'ai opté pour mon manteau gris.

Multi tasking appliqué à la vie non numérique.

Mais je me demande si dans votre essai "tendre et plein d'humour", vous évoquez la dimension ludico-éducative du sac des femmes.
Mais si, vous savez le sac-chapeau de magicien qui occupe les mains et la tête d'un bébé pendant que vous attendez chez le médecin / écoutez l'homélie pascale du père Jean-Baptiste / attaquez le tunnel sous la Manche dans l'Eurostar bondé / écrivez un post sur le sac à main des filles un mercredi matin de printemps.

Parce que là, cher Jean-Paul, laissez-moi vous dire que vous êtes drôlement content que votre sac soit un puits sans fond aux milles trésors polysensuels. Et que même s'il reste un bout de gâteau dans un emballage un peu écrasé au fond d'une poche, c'est encore mieux. Un peu comme gagner au Loto, voyez.

Les hommes ont leur voiture et leur table de nuit pour exposer leur intimité.
Tiens, je devrais peut-être écrire un livre dessus ? Après on ferait des interviews ping pong. Ca vous dit ?

Je vous embrasse,

Véronique.



PS : Ok, ne vous fâchez pas, je vais le lire votre livre. Dans le bus. Mais j'espère qu'il n'est pas trop gros. Parce que vous savez, j'ai déjà beaucoup de choses dans mon sac à main

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