7 heures 15 : je tombe du lit, poussée par Nicolas et Bruce qui parlent de France Forte et de course présidentielles. Arrgh, il a dit course ? Ca me rappelle un truc.
8 heures 15 : quasiment prête. Me reste juste à trouver une culotte de course (on sous estime énormément l'importance de la culotte de course dans l'équipement de sport), un t-shirt de course, un legging de course, des chaussettes de course et des chaussures de course. Je trouve la culotte dans le tiroir à culottes, les chaussettes dans le tiroir de Jeanne, le legging chez Adèle et le t-shirt dans la caisse rugby de Henri.
8 heures 32 : Perrine arrive gaie comme un pinson et couverte comme un Yéti. Il faudra m'expliquer pourquoi elle ne met pas de manteau par -15 mais ne court pas sans 4 couches sur elle ?
8 heures 34 : "session started" dit le chrono de Perrine. Une voix d'hôtesse implacablement décidée à nous tirer par les cheveux si on freine avant 1 heure donne le signal du départ.
8 heures 34 - 9 heures 05 : programme de la semaine passée, névroses et fous rires, calage d'agendas et critique cinéma des navets subits ces derniers jours. Management appliqué, consultation anti-allergie et conseils de nutrition. Notre course est au programme télé féminin lifestyle de milieu d'après-midi ce que Pierre Hermé est au macaron Ispahan : un chef d'oeuvre, pas moins.
9 heures 05 :Perrine se dit tout haut que ce serait trop bête de ne pas aller plus loin pour une fois : allez, viens, 1 petit kilomètre de plus, pour se faire plaisir. Mes pieds obtempèrent, ma bouche est trop occupée à décrire la recette de la daube de boeuf inratable chourée à Jamie Oliver et transformée en base de lasagnes lundi soir.
9 heures 44 : la porte du portail grince. Perrine coupe le sifflet de la dame au compteur. Etirements, congratulations réciproques, grand verre d'eau, pain beurre et carrés de choc'. Trop facile ce kilomètre en plus, une vraie ballade, non ?
10 heures 30 : dans la douche. Mal de tête, bouche pâteuse, grosse envie de dormir. Je me sens comme un lendemain de fête. Mon corps se révolte et me le fait savoir. Je me sens vieille et prête à avaler un boeuf. So long la poignée de calories perdue sur les bords de Seine.
18 heures : ça va mieux. La honte. Une gueule de bois de jogging. Je noie mon incompréhension dans la tisane détox et la baguette viennoise.
9 heures 30 le lendemain : je raconte ma mésaventure l'air de rien à ma coach forme. Qui me confirme, sans rire, que ça peut arriver. Mais que c'est bien, que "le corps aime qu'on lui fasse mal de temps en temps" et que la prochaine fois je ferai mieux de "manger une poignée de fuite secs plutôt que du pain choc après l'effort". Zut, si en plus il faut manger équilibré...