Bruce Springsteen est super à la mode. Il a fait la campagne Obama et son investiture avec un coeur Gospel en choristes super star. Il sort un album que la critique adore. Il est marié avec la même rousse femme depuis des lustres. Il est super américain et en ce moment tout le monde doit adorer tout de ce qui est super américain (Aïe pourvu qu'on échappe à Pee Wee). Il fait des chansons au titre super aspirationnel comme "working on a dream" (sur Dailymotion). Il a toujours mis en avant l'image des travailleurs courageux et forts dans l'adversité qui gagneraient leur place au paradis du rêve américain à la sueur de leur front.
Dit comme ça, pas de quoi retourner mon coeur de pierre de Logonna.
Et pourtant, je dis faut laisser sa chance au Bruce.
Bruce a fait un de mes albums préféré de tous mes temps - d'abord pour faire comme mon grand frère et ensuite parce que c'est vraiment bien.
Loin de l'image de bourrin prolo bas du plafond, le gars au jean trop petit et à la chemise à carreaux a fait sur Born To Run des purs moment de lévitation.
Avec des cuivres et des cordes et des longs instrumentaux de saxophone.
Et une voix toute bien éraillée et des paroles qu'on cherche pas à comprendre. C'est juste du miel dans les oreilles et des feux d'artifices dans la poitrine.
Et la photo de l'album est so tendance. Bien avant Devendra Banhart (hein? Qui ça ?), et Sébastien Chabal (si souvenez-vous le gars tout poilu qui fonçait dans ses copains et qui salissait son short tout blanc pour attraper un ballon même pas rond. C'était en 2007. Je me souviens, Zadig avait sorti un t-shirt avec son nom dessus).
Le poil au menton, le sourire, la guitare et le trio perfecto-marcel-jeans, il avait tout compris.
Là c'est "meeting across the river" et il y aussi "Jungleland". C'est mon hit parade.
Découvrez Bruce Springsteen!