Jonas von der Hude |
Pas de télé, pas d'Internet, la moitié de sa vie dans des cartons emballés tellement vite qu'ils n'ont pas d'étiquette qui correspond à leur contenu, des meubles pas toujours encore arrivés. Et des placards partout, vides comme un frigo de fin de semaine. Des murs tout nus, et un lavabo habillé de brosses à dent et d'une crème de jour et basta. Un plan de travail de cuisine nickel, qui brille comme dans une pub de lessive aux enzymes.
Et puis d'un coup d'un seul on ouvre les cartons, on se reconnecte à Internet, on vide le garde meuble et la belle ambiance monacale façon j'habite chez Martin Margiela se mue en jour de Foire Saint Michel dans la rue de Siam. Débauche de couleurs, de vêtements, de linge de maison, de meubles dont on n'avait jamais réalisé avant qu'on les avait depuis trop longtemps, de vaisselle, carton entier de foulards, robes d'été et avalanche de mails.
On se croyait chez Milk Magazine et on se retrouve dans l'arrière boutique de la Farfouille. Mais après cette diète pas très volontaire ce n'est plus si difficile de faire un tri géant dans sa penderie et ses placards, d'oublier d'allumer son ordi le soir pour garder encore un peu ce sentiment de vide qui repose les yeux et les neurones.
(Même si on sait bien qu'on se fera vite rattraper parce qu'on aime trop ça).