dimanche 17 juin 2012
Rites et coutumes
La fête de fin d'année représente THE temps fort de l'année, celui où - ouf - les parents ne sont pas exclus, contrairement au week end de tournoi.
Réinscriptions, prise de mesure pour les maillots (ne grandissez pas pendant l'été les garçon, hein), déjeuner gastronoroboratif à base de canette d'ice tea, de bière au fût et de buffet campagnard, et, tarladidadida, tournoi par niveau d'équipes mixtes Parents - enfants.
Les petits garçons dont les pères s'alignent n'en peuvent plus de fierté qu'ils déguisent sous un air goguenard et blasé. Ils demandent bien sûr à l'entraineur de pouvoir s'opposer à leur glorieux géniteur lors d'un face à face forcément homérique.
Ils sont en tenue, maillot réglementaire, protège dents, crampons moulés. Super prêts à en découdre.
Les pères sont au mieux en short, le plus souvent en jeans, baskets et polo.
Ils se regroupent au bord du terrain en attendant les petits. Font mieux connaissance, partagent des blagues et des petites phrases où percent l'estime envers les entraineurs, l'ambiance du club et le plaisir de se rencontrer.
L'arbitre entraineur arrive, forme les équipes, sépare comme de bien entendu les familles et c'est parti pour l'échauffement. Tour de terrain, épaules, bras, tête. Les enfants sont sérieux comme en finale de Top 14, les pères y vont mollement mais montrent qu'ils connaissent ces mouvements, qu'ils sont déjà passés par là, on ne les surprend pas mais bon, on va pas non plus se la jouer, on est grands maintenant.
Et c'est parti. Les enfants foncent, se battent pour la balle et pour atteindre la ligne d'essai. Les parents sont là pour les aider, pas de plaquage, pas d'essai. Après quelques minutes d'observation de ces guerriers taille mini, ils oublient tout et ont 10 ans de nouveau. Ils se souviennent des entrainements, des tournois et du respect absolu de l'arbitre et de l'entraineur. De la montée d'adrénaline quand la ligne d'essai se rapproche, de la douleur du crampon sur le tibia, des passes et des bidouilles.
A les regarder, on perçoit en chacun d'eux l'enfant qu'il a été.
Le père frimeur, habillé de pied en cap d'une tenue immaculée (faute de goût majeure) et qui fait son cador au milieu de son équipe avant de se retirer la tête haute devant le rejet de greffe brutal du jeu : on imagine comment petit il devait avoir ce côté flambeur, esbroufe un peu maladroite.
Le père essoufflé au bout de 2 minutes et qui se retire avec une grimace
Le père sportif qui fait l'échauffement consciencieusement et connait les règles par coeur
Le père team spirit qui encourage et fait des passes même si ça veut dire qu'il n'en retirera pas de gloire
Le père rigolo qui fait des blagues et cache son talent sous des pirouettes et des carabistouilles qui font rire les filles au bord du terrain.
A la fin, il y a des gagnants et d'autres pas. Des visages d'enfants fermés de ne pas avoir réussi à montrer leur puissance à leur papa, d'autres au comble du bonheur.
Et des papas fiers comme Artaban de leurs rejetons.
Des tapes sur la tête et sur l'épaule.
Un père et son fils et plus personne autour.
Et une bonne grosse douce nostalgie au dessus de tout ça.
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