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Il y a 7 ans, Ed Pariser, serial entrepreneur du web, nous mettait en garde contre les Filter Bubbles, cet enfermement provoqué par les moteurs de recherche Internet, qui, à force d'enregistrer des informations sur nous au fur et à mesure de nos demandes, finissent pas nous enfermer dans une petite communauté rassurante et quasiment étanche. Il expliquait les dérives d'un tel isolement avec des noms sympathiques comme aveuglement, communautarisme et tout un tas de mots en "isme" qu'on n'aime pas.
Il en a fait un livre et une conférence TED (ici, disponible avec sous titres si vous ne maîtrisez pas l'anglais).
Aujourd'hui Politico, site d'information américain, publie une longue enquête (les Américains aiment beaucoup écrire des articles très longs) très documentée et illustrée de travaux de sociologues sur la bulle des médias (américains), dans une tentative d'explication de leur incroyable fiasco lors des dernières élections américaines.
Cet article au titre bien flippant : "the media bulbe is worse than you think" ("la bulle des médias est pire que vous ne l'imaginez") explique comment la bombe atomique Internet a complètement dynamité les médias et les entreprises de pointe américaines (la fameuse tech aux réussites faramineuses) et a créé un tout petit univers parallèle, auto-suffisant et auto-satisfait qui contrôle la prise de parole sur les grands canaux de communication.
En gros : exit les feuilles de chou locales dans tous les patelins avec leurs journalistes qui allaient boire le coup au bistrot du coin et se plaçaient à hauteur de la communauté, et place aux gros conglomérats nationaux qui pilotent l'avion à 7000 pieds au-dessus d'un tapis de nuage blanc et cotonneux sans jamais trop regarder ce qu'il y a en dessous.
Forcément ça crée des malentendus.
Des gros malentendus, car même avec la meilleure volonté du monde, difficile de garder les pieds sur terre quand votre univers professionnel se résume à 5 boites et 4 quartiers de 3 grandes villes, qu'on a fait tous les mêmes écoles et qu'on ne connait la province qu'en week end dans des locations rustiques tellement authentiques mais 5 étoiles.
(la suite après le saut)