Trois ans au moins qu'on nous rebat les oreilles de la serendipité, cet esprit de joyeuse découverte à l'aveugle sensé ouvrir notre horizon.
Un horizon rendu chaque jour plus réduit parce que le choix est si immense que l'on préfère finalement s'en tenir à ces (forcément) petites habitudes, mais aussi parce que les méchants géants de l'internet à force de vouloir nous garder avec eux ne nous donnent à manger que ce qui ressemble à ce que l'on aime déjà : "vous avez aimé la Grèce, vous allez adorer la Croatie !", "vous aimez Daft Punk, mais connaissez-vous Yuksek?"
Viva donc la serendipité qui redonne le goût des ballades le nez au vent et des découvertes surprises. Ce sera la réponse au sentiment d'enfermement et de manipulation qui nous étreint le matin quand on allume la radio machinalement avant d'ouvrir le robinet de douche ! La liberté retrouvée dans les méandres de l'aléatoire..
On a appris alors à prononcer ce mot imprononçable, à l'écrire et à l'utiliser à bon escient. On ne sait pas bien si c'est anglais ou français, si c'est un mot qui sort de l'imagination de Harry Potter ou d'un dcitionnaire Thésaurus poussiéreux.
Mais peu importe, c'est joli, ça fait grimoire et puis c'est autrement plus excitant que de dire "au pif" ou "par hasard". Donc n'oubliez pas, la prochaine fois que vous enfilez un vieux t-shirt retrouvé dans un placard alors que vous cherchiez vos lunettes de soleil, dites bien quand on vous complimentera "oh ça ? c'est rien, juste un peu de serendipité de placard". Et votre vieux t-shirt deviendra trésor.
En 2013, on va devoir apprendre un autre mot. Cette fois ci il s'agit de mettre le doigt sur la nostalgie immense pour on ne sait pas quoi, un genre d'état de flottaison difficile à faire taire, même avec un pot de crème glacée king size ou une tablette de Crunch. Et qu'un verre de vin n'arrangera pas.
C'est inévitable et (normalement) passager. Ca donne l'impression de descendre au fond de la mine. Ca arrive à tout le monde, même Vic Beckham , même Barack Obama et le Dalaï Lama je suis sûre.
Et c'est tellement plus chic d'appeler ça un sehnsucht qu'un coup de blues non ?
(Rien qui ne puisse se soigner en s'évadant dans un endroit comme ça)