Tout le monde - même elles - se demande ce que font les mères au foyer du mercredi.
Cette rupture de l'espace temps de la centrifugeuse de l'open space est, c'est vrai, un genre de triangle des bermudes. On arrive le mardi soir, stilettos et bic cristal au ras de la zone de turbulence, et pfffiout on est aspirée avant d'être recrachée légèrement échevelée sur le coup de 20 heures le mercredi.
Entre les deux, on ne sait pas, personne ne sait, on ne peut pas dire, même. On pourrait dire qu'il existe une omerta, un pacte tacite du genre si tu parles t'es mort.
Alors qu'en vrai, on ne sait pas. Promis, craché, juré.
Alors on raconte des histoires à tout le monde pour rassurer les envieux (tu sais, c'est hyper crevant), les interro-négatifs (ben, c'est la vie), les frustrées (non non, je t'assure, pas de quoi en faire tout un plat, c'est pas la quantité de temps qui compte, hein, c'est la qualité), les énervants (ça fait tellement de bien une grasse matinée en pleine semaine)
En revanche, y'a des trucs qu'on ne peut pas faire effectivement le mercredi. Ca je m'en souviens.
1. porter un t-shirt blanc avec l'intention de le garder blanc.
2. faire tout ce qui attend dans la maison et qui attendra un peu plus encore : ranger les placards, faire des aquarelles, lire un bouquin dans la chaise longue plus de 3 minutes
3. se faire les ongles
4. garder trace de l'heure
5. ne pas manger entre les repas
Mais sinon, j'ai beau essayer de prendre des notes, j'y arrive pas.
Un mystère.
PS : le tire de ce post est un hommage même pas déguisé à un chanteur des années 70, auteur d'un tube inoubliable. Mort Shuman, je ne t'oublie pas.