dimanche 14 février 2010

Hybride


- T'as ton jegging ?
- Hein ?
- Ben oui, ton jegging. C'est à mi chemin entre le legging et le tregging, mais plus rock, plus "Kate Moss s'est glissée dans son jeans taille 6 ans", tu vois ?
- Euh.. toujours pas
- Remarque, moi non plus parce que personne dit la même chose et en fait on sait pas trop ce que c'est.

- Ok, tant pis, t'as lu Envy quand même ?
- Non.
- Le nouveau magazine du groupe Marie-Claire, c'est à mi chemin entre un hebdo people et un hebdo mode. Ni vraiment Marie Claire, ni vraiment Gala, tu vois ?
- Non, je vois pas.

- Bon, au fait il est où ton mari ?
- Parti essayer une voiture. C'est une essence, un V6, mais parait que tu peux la passer en GPL.
- C'est super, ça ! Ca devient un monospace écolo en fait.
- Ouais, un peu genre Prius incognito mais avec de la place en plus.

- On a une vie pas facile quand même
- T'as raison. Carrément même.


PS : crédit Photo Magnum via Slate.fr

samedi 13 février 2010

Histoire sans parole





Plus il fait blanc, gris et gris et blanc dehors, et plus j'ai envie de couleurs.



Crédit photos : la super galerie de photos Flickr de Anja Mulder via Marvellous Kiddo

jeudi 11 février 2010

K&M pour toujours

Crédit photo : Arnold S. en 1977 (Magnum via Slate)

Tous les matins, il se lève à 5 heures pour lever de la fonte. Il est tellement crevé quand le réveil sonne qu'il a du mal à se trainer sous la douche. Il reste hébété 10 minutes sous l'eau brûlante avant de terminer par un jet d'eau glacée. Ca le fait crier, mais ça réveille.
Et Casimir, son entraîneur, est déjà arrivé.
Il l'entend presser les oranges dans la cuisine.
Avant de commencer, c'est tous les jours pareil : 1 kilo d'oranges pressées. Avec la pulpe. Beurk.
Il n'aime pas la pulpe. Quand il était petit, sa mère l'enlevait toujours.

Mais sa mère n'est plus là. Elle est retirée dans son penthouse avec son quatrième mari et ne l'appelle jamais. Trop encombrant ce fils culturiste. Pas en harmonie dans son tableau. Galéristes, intellectuels, peintres et cet artiste bizarre aux cheveux blancs avec un nom de l'Est : Warhol. Qui prend des photos et qui en fait des tableaux hors de prix. Sa mère, qui se fait appeler Théodora maintenant. Elle trouvait que Cäcilie faisait trop autrichien. Elle ne veut plus qu'on la lie à l'Autriche. Elle prétend être polonaise.

Konrad secoue la tête. Il faut qu'il arrête de penser à sa mère.
Il a 3 heures de musculation qui l'attendent. Et avec le vieux Casimir, c'est vraiment pas de la tarte. Depuis un an son corps apprend à se plier à la discipline de fer de Casimir. Après les poids, il y aura la corde à sauter et puis le petit déjeuner : un porridge lourd et gras qui le fait dormir comme une pierre pendant une heure.
Et puis les deux heures de course. De plus en plus dures à mesure que sa silhouette s'alourdit.
Le déjeuner de viande. Encore une heure de sieste. Et puis 3 heures d'abdos et de machines. Et pour terminer la journée, les extras de déménageurs pour gagner un peu d'argent et payer son loyer. Avant de retrouver son lit, mort de fatigue, à 9 heures.

Il ne peut plus s'habiller chez Target. Ses bras sont trop épais et ses cuisses aussi.
C'est la femme de Casimir qui lui coud des costumes sur mesure.
Avec des grands cols et des revers brillants. Ses cheveux trop longs, alors il ressemble à un mafieux de Brest-Litovsk. Pas étonnant que sa mère fasse mine de ne pas le reconnaître.
Sa mère encore.

Dans un mois Konrad va tenter le concours de Pennsylvanie. S'il gagne, il ira au championnat national. Konrad vise championnat du monde. Cette année. A Paris.

Il fait tout ça pour aller à Paris.
Pour avoir la chance de recroiser le regard de Mélina et d'honorer sa promesse.
Mélina avec qui il a grandi.
Mélina qu'il a promis d'épouser.
Il a encore la mèche de cheveux qu'elle lui a donnée, un soir, dans le hall de l'immeuble, en lui jurant un amour éternel.
Mélina qui est partie en France. Le père de Mélina était le meilleur fourreur de Brooklyn. Et un couturier a voulu qu'il le rejoigne.
Et ils sont tous partis. Mélina, ses 4 frères et ses parents.

Et depuis Konrad écrit toutes les semaines à Mélina. Et Mélina lui répond. Elle l'attend. Et lui doit trouver l'argent pour la rejoindre.

Encore un mois.
Il arrive.
Peu importe les sacrifices. Les heures de souffrance, les piqures, les rares heures de sommeil. Ca en vaut la peine.
Il pense au sourire de Mélina.



mercredi 10 février 2010

C'est nous les gars de la marine


Ca va pas être facile d'échapper à la marinière avant cet été.

Au milieu des e-mailings de la Saint Valentin (j'attends avec impatience le mail de Le Creuset qui va essayer de me vendre une cocotte en fonte rouge et celui de Decathlon qui sortirait une tente 2 seconds insonorisée), j'ai le choix entre la marinière Bio de Petit Bateau, la déchirée de Zadig, la rouge de Monop' et le pull Saint James recommandé par GQ.

Ils s'y mettent tous.
Avec plus ou moins de bonheur.
Et plus ou moins de fidélité au modèle original.
Celui qui a un matricule tatoué dessus.
Blanc avec une encolure bateau et des rayures bleu pas marine
Près du corps et qui tombe sous les fesses pour tenir chaud et que ça reste bien dans le pantalon.

A 14 ans, j'avais chouré un vieux rayé de mon papa (parce que ça s'appelle un rayé en vrai) et je l'avais coupé en deux. En haut, ça faisait un t-shirt un peu court et en bas une jupe que je portais avec une grosse ceinture.
Sooo trendy.


Il parait que c'est un symbole français aussi ancré (haha) dans la mémoire collective que la baguette, le caban, le foulard gavroche et le camembert.
L'équivalent du t-shirt blanc des GIs américains.

Marrant comme les symboles militaires sont super à la mode en ce moment non ?

PS : Life

mardi 9 février 2010

GE grooves

General Elektriks est un groupe incarné par un Français Hervé Salters qui a émigré sur la côte Ouest des Etats-Unis pour faire de la musique.
Une musique qui serait Sly and the Family Stones meet Justice meet Prince.
pas très classable mais très écoutable.

Vous connaissez déjà sûrement sans savoir que c'est lui.

Quelqu'un qui dit que son premier 45 tours a été "heart of glass" de Blondie à 9 ans ne peut pas être totalement mauvais.







Not si desperate after all - Day 8

8 jours plus tard.
Merci à vous qui avez tenu à me donner des signes d'encouragement pour affronter cette terrible épreuve de la première semaine du repos pré-natal.
Des sacs entiers de courriers d'encouragement,
des sourires et des paroles qui font chaud au coeur,
Un (happy) Meal partagé dans la cuisine avec 4 garçons de 7 ans en pleine forme,
4 coups de fil avec maman (dont un où elle m'a donné une MAUVAISE recette de pâte à crêpes. Tout fiche le camps...)
et quelques mails de boulot histoire de rendre la transition plus douce (on va dire ça)

En fin de semaine, j'étais tellement au point que j'en ai fait une vraie insomnie entrecoupée de rêves totalement reposants. Femme qui accouche et me demande assistance ou bien autre femme qui donne la vie (?) à des enfants pas finis, voire à un tibia, guerre civile et abris dans une cave reconvertie en loft esprit danois très chouette, comparatif entre rugby et handball pour me défouler, odeur de sang et bruits d'explosion.
Tout est possible, tout est réalisable.
J'ai rarement été aussi contente de me lever à 9 heures un samedi matin.

Vendredi, j'ai aussi fait un plein de supermarché tellement énorme que j'ai failli ne pas pouvoir trouver de place dans les placards ni dans le frigo. Les enfants me réclament des coquillettes avec du jambon "tu sais maman, on aime la nourriture simple".

Mais sinon, depuis hier, tout va bien.

Je ne désespère pas de réussir à terminer le livre de Marc Lambron "la théorie de chiffon" (dont parle si bien Géraldine) -un vrai bijou grinçant - Aujourd'hui je m'endors au bout de 10 lignes (ça fait pareil avec Sophie Kinsella, j'ai essayé)

J'envisage d'aller me louer des films et de les regarder en plein journée sans aucune mauvaise conscience (bon, faut que j'y travaille un peu encore. C'est pas gagné)

Après des années à râler contre les odeurs de grillon de certains restaurants qui vous tuent l'empreinte olfactive toute l'après-midi et vous crament votre image de femme raffinée, je me bats tous les jours entre 13 heures 30 et 14 heures pour faire disparaître le fumet du poulet grillé, du steack et de la soupe de légumes. Arrrrgh.

Je finis par comprendre les sourcils levés, voire légèrement désapprobateurs de mes copines de sortie d'école quand je leur dis que je n'ai rien de rien préparé encore. Oui, oui, j'y arrive, OK, on va se faire Aubert un matin.

Je lis CB News et je remarque que je ne suis pas la seule dans les nuages. Rien que ce matin, sur la dizaine d'agences citées, il y a "Heaven Conseil", "Un coin de paradis" et "Com' un ange". Est-ce une tendance de fond ?

Je lis Elle Déco UK et Wallpaper. et Vanity Fair. Et je passe une heure sur le site de déco de Jonathan Adler et chez Design Sponge. Et je me demande si je ne vais pas me remettre au point de croix. OU si je ne vais pas demander une machine à coudre pour mon anniversaire. C'est donc ça d'être mère au foyer ?

Je fais en trois jours ce que je faisais en 5 minutes avant. Par exemple, commander des billets de train. Poster une lettre. Réfléchir au menu du dîner avec les copains de vendredi soir. Et à celui de mercredi prochain.

Je grince des dents en recevant (encore) le magazine Contrex. Ce mois ci c'est sur l'ostéoporose. Et la lettre d'accompagnement me remercie chaleureusement de ma fidélité au magazine.

J'attends que IKEA arrête de faire grève pour aller manger des boulettes en semaine.

Je ne m'étonne même plus qu'il n'y ait plus de bruit dans la maison. Voire même, j'aime ça....

Mais je reste toujours aussi interdite lorsque je croise une maman-à-poussette dans la rue qui me demande "Alors, à quoi occupes-tu tes journées ?" (euh... à la même chose que toi sans doute ?)


PS : OK, c'est pas moi sur la photo (enfin si c'est moi telle que je me vois mais pas telle que les autres me voient en ce moment). C'est Vic Beckham dans le Glamour US de ce mois ci. Un vrai rôle de composition. Via Ykone.

lundi 8 février 2010

Février tes souliers


FÉVRIER TES SOULIERS



Dans la playlist de Février, on trouve pas mal de vieilleries que j'avais un peu oubliées. Réhabilitons les vieilleries !

1. Une jolie reprise pour les jours de lâchers prise
2. Une curiosité entendue sur FIP il ya 2-3 ans. Un petit bonbon pop.
3. Tout le monde ne part pas marcher dans le désert au mois de février. Moi si. Assise dans mon canapé en écoutant Anouar Brahem. J'ai découvert ce disque au bord de la mer un été. Ca marche aussi.
4. Babx est follement nouvelle chanson française, se la pète grave et fait de belles chansons d'amour avec une voix un peu snob.
5. Kitsch à souhait. Mais c'est Joe Jackson alors on peut pas critiquer. On s'habille en noir et rouge, on va à un concert dans le Meatpacking District à New York et et en rentrant on regarde Rapido avec Antoine de Caunes.
6. Stacey Kent est une chanteuse de jazz pas maniérée comme Lisa Ekdahl et qui fait pas l'amour à son micro comme Diana Krall. Donc c'est bien.
7. Romy et les Choses de la Vie. Philippe Sarde et Jean-Loup Dabadie. Tout est dit.
8. Vas-y Véro fais-nous groover. "Il n'a pas de pèèèèèère à prévenir de son départ, il n'est de nulle paaaaaaaart" (Bernard, un prénom encore plus démodé que Véronique. C'est dire).
9. Une drôle de chanson semi a capella. Moi aussi je voudrais être une Rockeuse Punk avec des fleurs dans les cheveux.
10. Avant d'être super fan de Phoenix, j'étais super fan de Crowded House, un groupe Néo-Zélandais. C'est très rock normalement. Mais là, ils parlent de quelqu'un qui est parti loin et ils ont convoqué une chorale Maori (Jean, corrige moi si ce ne sont pas des Maoris. Tu es le régional de l'étape). C'est très serre-kiki.

Vous pouvez écouter un extrait de chaque titre en double cliquant sur l'image. Il faut avoir iTunes et être un peu patient mais ça marche. Et sinon, la playlist reste tououououot en bas de la page jusqu'en mars ("Mars ou crève")

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