jeudi 10 juin 2010

Ouvrir une fenêtre


J'ai déjà publié des chroniques. 1500 mots tous les deux mois. Un travail de commande sur les loisirs numériques, pour montrer que même si je ne suis qu'une fille, je peux aussi en avoir plein, des megabits sur ma bécane.
C'était signé de mon nom de jeune fille et sans illustration. Juste une colonne écrite en blanc sur a plat de couleur.
Ca a commencé par un essai et puis ça a duré presque deux ans, je crois. Sérieusement.

Et puis j'ai commencé ce blog. A date, comme on dit dans les salles de réunion de la tour Coeur Défense, j'en suis à 565 messages.
Toujours pas de nom. Toujours pas de photo.
Juste un auto-portrait de mon nombril.
Une manière d'avancer en crabe en quelque sorte. Ni tout à fait à découvert, ni tout à fait planquée. Le bonheur d'Internet.

Un jour, j'ai découvert Egg dans la salle d'attente de la PMI de l'hôpital Foch. Un petit magazine avec des femmes enceintes dessus, dedans aussi, et un ton pas gnan gnan qui me plaisait bien.
Alors, j'ai écrit à la rédaction du magazine en leur disant que moi non plus je ne m'y retrouvais pas dans les magazines de grosses madames porteuses de vie et que si ils voulaient qu'on en parle, j'étais là.
J'ai rencontré Fanny, on a discuté un mercredi matin pluvieux, elle toute pétillante et toute fine dans ma cuisine, et moi, beaucoup plus ronde et un peu flottante dans mon 8ème mois.
Et banco, on s'est mis d'accord.

3 mois plus tard, le nouveau magazine sort et je suis dedans.
Avec mon gros ventre et ma tête. Et mon nom.
Mon nom, ma tête, mon article, mon blog. Sur deux pages.
Ouh là, ça fait beaucoup de mon, ça.
J'ai pas l'habitude.

Mais c'est pas désagréable.
Ca donnerait même bien envie d'en faire plus.

Vous pouvez retrouver le magazine en ligne ici.
Et dans la salle d'attente de la PMI de l'hôpital Foch. Entre autres.


PS : crédit photo Garance Doré sur son Twitter.

Soirée déguisée

Dis Jean, on se ferait pas une petite soirée avec costume ?

PS : crédit photo Becca Rocks

mercredi 9 juin 2010

mardi 8 juin 2010

Rodéo

Partir en voiture avec un bébé c'est déménager un semi remorque d'affaires, au volume inversement proportionnel à la taille de la fragile petite chose tiède que l'on va harnacher dans un baquet que Sébastien Loeb ne renierait pas.
Volume quasi indépendant de la durée du déplacement. Une heure ou trois jours, c'est couasi pareil. Couches, lingettes, rechange, matelas à langer, poussette, siège auto. Plus un petit gilet, une couverture, un chapeau de soleil et un bonnet. Au cas où. 5 mètres cube au bas mot.
Dont on utilisera à peine 10%.
C'est sûr et certain.
Mais on sait jamais.

C'est aussi découvrir qu'on a plein de bras. Un pour le sac, un pour la poussette, un pour le bébé, un pour les clés. Plier la poussette d'une main tout en ouvrant la voiture et en soulevant la porte du coffre, le bébé coincé sur l'épaule. Shiva n'est pas sa cousine - à la jeune mère.

C'est rester 3 minutes à se demander si on peut laisser le bébé attaché dans son siège le temps de courir chercher un ticket à l'horodateur. Renoncer en craignant une intervention de la DDASS prévenue par une petite mamie qui aurait vu le bébé seul dans la voiture.

C'est travailler à fond son optimisme. A chaque arrêt, détacher doucement le bébé en essayant de ne pas le réveiller de la micro sieste commencée il y a au bas mot 3 minutes. Et à chaque fois échouer lamentablement. Et recommencer la fois suivante.

C'est adorer pouvoir se lancer dans un monologue digne de Ionesco "là, je vais tourner à droite, on va bientôt arriver, ne pleure pas mon bébé, ô regarde le camion de pompier, il est très rouge et il fait pinpon, tu as vu il fait très beau, les feuilles sont vertes et non mais c'est ça, double, ça vaaaa, on est pas aux pièces non plus, ça tu vois ma chérie c'est un crétin en voiture".

C'est rentrer et avoir juste une envie. Un bain à 37°, un bon repas liquide et tiède, un pyjama avec des pieds et un gros dodo.


Crédit photo : the lil bee.

lundi 7 juin 2010

En série


Le lundi j'ai ENGRENAGES.
Je quitte mon confort douillet et la chaleur des derniers rayons de soleil pour plonger dans l'univers super glauque de la troisième saison de cette formidable série de Canal Plus.
De quoi quasi justifier le prix mensuel de l'abonnement à la chaîne.
Même pas écrit par une armée de scénaristes, même pas avec des acteurs stars, même pas bourrée d'effets spéciaux et sans musique entêtante à la 24 heures.
Non, juste une vraie bonne série où on découvre le système judiciaire français sous tous les angles. Les morts sont moches, les flics fatigués et têtus, les juges doutent et les avocats sont sur la corde raide.
Pas sûr que ça déclenche des vocations mais de l'admiration, ça oui...

dimanche 6 juin 2010

O tempora, ô mores


C'est à une foule de petits détails qui s'emballent et se collent comme une armée de mouches sur un papier jaune que l'on voit que l'on change. Des petits signes quasi imperceptibles, qui, mis bout à bout, représentent une vérité vraie, indéniable et même pas forcément désagréable.

Tenez, ce matin, dans ma cuisine, je me suis sentie tout à coup super bien. De ce genre de petit sentiment de plénitude qui fait rosir de bonheur les doigts de pieds.

Et de me demander derechef le pourquoi de cette béatitude soudaine.

Non pas que ce sentiment me soit étranger ou même rare. Je suis de nature à me réjouir d'un rayon de soleil qui passe par la fenêtre et caresse la joue d'un client par ailleurs très désagréable. C'est dire.

Mais j'adore ne pas me lever le week end. J'aime ne pas entendre les petits oiseaux de l'aube, rater la fournée du boulanger, petit déjeuner tellement tard que le repas dominical commence juste après avoir avalé la dernière goutte de café filtre.
J'aime me dire à 15 heures que la journée commence et râler un clin d'oeil plus tard quand il est déjà 20 heures et que la maison est en bazar, les cahiers de correspondance pas signés et la soupe pas faite.

Sauf que.
Sauf que ce matin, j'étais debout à 7 heures 10.
A 8 heures, j'étais rassasiée, douchée et debout dans la cuisine, prête à attaquer la préparation du barbecue du dimanche.
A 11 heures, j'étais fin prête, le balais passé dans la cuisine, le torchon mis à sécher sur la poignée du four et le petit coup de peigne dans les cheveux. Pour un peu j'aurais zappé sur France Inter en chantonnant.

AAAAArgh ! Fée du logis, sors de ce corps.

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