samedi 29 janvier 2011

Le samedi c'est du biscuit

Cette après-midi j'ai été une femme qui ne culpabilise pas.
Yep.
Qui laisse en plan sa maison, qui couche son bébé et fait la sourde oreille pour se concentrer sur une série en streaming, c'est à dire regarder un film sur un écran minuscule avec une définition pourrie et un son tout pareil, des sous titres tremblotants et des micro coupures à peu près permanentes.

J'adore.

Cette négation totale de la beauté de l'art.
Cette régression jouissive à l'ère des télés HD et du son surround.

Je regardais la saison 7 de Grey's Anatomy.


Et qui fait son entrée dans l'épisode 7 ?
Biscuit
Si.
L'avocat maboule et génial de Ally Mc Beal.
Celui qui avait une télécommande pour actionner la chasse d'eau avant d'aller aux toilettes parce qu'il aime les cuvettes fraiches.
celui qui danse sur Barry White avec son associé.


La preuve avec une vidéo sur un écran minuscule avec une définition pourrie et un son tout pareil, des sous titres tremblotants et des micro coupures à peu près permanentes.



vendredi 28 janvier 2011

Life in a day



Un film de 90 minutes créé à partir de 80 000 tranches de vie vidéo envoyées de 120 pays.
4500 heures de vidéo toutes tournées le 24 juillet 2010 et postées sur YouTube.
Un film de 90 minutes monté, réalisé par Kevin MacDonald et produit par Ridley Scott.
Projeté une première fois le 27 janvier au Sundance Festival et une seconde fois sur Youtube aujourd'hui à 18 heures.

En bon français des médias, on a appelle ça un documentaire réalisé grâce au crowdsourcing. Il y a mille traductions pour le mot crowdsourcing. En gros, c'est le principe "tout seul on fait de trucs moins chouettes que si on est plein".

Il était demandé aux réalisateurs amateurs (ou pas d'ailleurs) de faire la séquence de leur choix. Une américaine s'est filmée en train de parler dans la rue, des cascadeurs offrent des performances jamais vues , une petite fille en Espagne participe à une acrobatie. D'autres ont fait l choix de filmer un lever de soleil ou une réunion familiale.

La bande annonce fait envie....

Vivement qu'on puisse le voir en entier....

Toute l'histoire ici

jeudi 27 janvier 2011

Comme un oignon




Et pourquoi en hiver, je suis attirée par ces jeunes femmes qui accumulent des tonnes de vêtements les uns sur les autres ? Pourtant, je le sais que c'est une galère sans nom de mettre des couches et des couches.
Quand on est chez un client par exemple et qu'on doit trouver quoi raconter quand il faut se rhabiller à la fin d'un rendez-vous et que le client nous regarde, vaguement interloqué, enfiler un gilet, un un cuir, un gros gilet, une écharpe, des gants.
Ou quand on entre dans un magasin et qu'on se retrouve très vite les bras chargés, non pas d'emplettes, mais d'une écharpe trrrrès longue, d'un manteau et d'un gilet.

Et pourtant, à chaque fois, je recommence.
Dis Docteur, c'est grave ?

mercredi 26 janvier 2011

A la pelle



Les publicitaires ont très envie de French Kiss en ce moment.
Je ne sais pas de quoi c'est révélateur mais ça doit sûrement s'expliquer.
Après des décennies de baisers esquissés, maquillés, devinés, aujourd'hui, on affiche le kiss pleine bouche.
Comme dirait ma belle soeur de Pau "je ne suis pas sûre d'aimer"

J'aime bien l'esquissé, le maquillé, le deviné.
Plus que le labial.






Agence : H. Musique de Mayer Hawthorne "Green Eyed Love"

PS : il ya aussi la publicité NIVEA  - plutôt jolie à tous les coins de rue. Mais je n'en trouve pas trace sur le net. c'est dommage.

PS2 : EN PLUS, cette pub m'agace avec son côté "yen aura pour tout le monde" : vieux, jeunes, mixtes, homos.... Il ne manque que des animaux (les serpents à lunettes ?)

PS3 : la photo de ce blog vient du blog LE LOVE que je vous déconseille si vous n'êtes pas amoureux. Ou en peine de coeur. Ou en train de préparer une thèse sur "les tourments amoureux au XXième siècle. Ou si vous n'êtes pas indécrottablement romantiques.

mardi 25 janvier 2011

Tradition


“On June 17th* every year, my family goes through a private ritual: we photograph ourselves to stop, for a fleeting moment, the arrow of time passing by”
- Diego Goldberg, Buenos Aires, Argentina

C'est bon, ça non ?

PS : trouvé ici mais ça vient de

dimanche 23 janvier 2011

Comme si j'y étais



Il y a des reporters de guerre qui vendent des séries shootées à l'iPhone. Moi c'est pareil. Toujours sur la bête, mon sac prêt pour partir au pied levé sur une opé urgente avec mon téléphone noir.
La semaine passée quand j'ai reçu un mail qui disait

Défilé Dior Homme le 22 janvier à 15h. au Tennis Club de Paris. (je peux avoir 1x invité, est ce que je pose ton Nom?)

J'ai dit oui. Au diable la fête du rugby, les machines en retard et les soldes. Je serais là. Les défilés, c'est mon truc. Quatre en 10 ans, une bonne moyenne. Le dernier c'était en janvier 2009. A ce stade, on peut m'appeler Expert je pense.

Je ne vous la refais pas cette fois ci.
Souvenez-vous, les défilés, c'est toujours pareil.

Des moyens colossaux déployés qui laissent baba et vaguement envieux dans un monde où toute boite normale commande des Bic Cristal plutôt que des Pilot, "parce qu'il n'y a pas de petites économies"

Des mannequins qui font la tête alors qu'en vrai (je suis sûre qu') ils ont envie de hurler de joie "trop de la balle, je suis payé pour marcher sur un parquet ancien en portant des vêtements en pur cachemire".

Un microcosme où je ne connais personne mais où tout le monde se connait avec des photographes à gros zoom qui se la jouent blasés et sifflent si le show prend (trop) de retard.

Et de temps en temps, une tête connue, voire over-connue comme l'immanent Karl (sans son Baptiste - qui était aux NRJ Music Awards me précisera Adèle plus tard).
Et des murmures qui font bruisser la foule quand les idoles rencontrent d'autres idoles.

Et des gens qui s'habillent comme personne. Partout. Une armée de très hauts talons, de cheveux lisses et brillants. Des bataillons de japonais aux looks.. japonais. Et des anonymes qui sont là comme moi : les yeux écarquillés.

Un défilé qui ressemble plus à une installation artistique qu'à une simple succession de silhouettes sur un podium.
Tout est travaillé au millimètre : les vêtements qui tombent sur les corps comme une évidence, mais aussi le décor, la musique, les lumières, la chorégraphie, la mise en place des invités et le timing.

Un spectacle éphémère joué une seule fois dans un décor monté en deux jours et démonté en deux heures.


Au début, c'est pareil. Il y a des gens assis et d'autres debout. Moi je suis debout. C'est ça ce que ça veut dire ST sur le carton.


On a dit "debout". Là, je suis derrière une jeune fille en doudoune. Après je bouge. Comme ça je vois mieux les néo-motard crânes rasés-tatoués qui viennent de prendre place au deuxième rang.  Au fond à droite, il y a un genre d'embouteillage. Sans doute une personnalité. Lambert Wilson, Kristin Scott Thomas, P Diddy. Et THE Lagerfeld. Et le CEO des grands magasins Barney's (glisse mon voisin à sa copine. "No way !" elle répond, tellement elle a l'air de trouver ça chouette). Et tout plein d'autres. Mais je ne les vois pas.


Une salle de bal de château avec parquet point de Hongrie, cheminées, portes immenses et lustres. Reconstituée sur des terrains de tennis.
Derrière les coulisses, il y a des joueurs qui tapent des balles. On est au Tennis Club de Paris.


38 mannequins. Autant d'habilleuses.
Et des silhouettes fluides, sobres, longilignes qui font un ballet géométrique tout autour du parquet. Pendant que tout le monde les regarde de haut en bas en essayant d'attraper un détail qui restera du crû 2011.




Après le show, tout le monde part et dix minutes plus tard, je suis au milieu du parquet. A photographier les lustres alors que...


Karl passe à 3 mètres et papote comme une maman sur le trottoir à la sortie de l'école avec ses copines - pas pressé de repartir au boulot. Peinard.


Et que de l'autre côté, des mannequins se font shooter. Hilares. Avec des spectatrices toutes roses.


Et que des Espagnoles s'agglutinent à deux centimètres pour échanger leurs impressions.
Pendant  que surgissent de l'arrière scène P.Diddy et ses nouvelles copines de "P. Diddy Dirty Money". Le tout overlooké R&B - à mille lieux de l'élégance lisse et au-delà du sobre du show.  Il n'y a personne pour les voir mais ils marchent comme devant les caméras. Bling Bling is not dead, baby.


Finalement je me glisse en coulisses avec mon ange gardien - ma puissance invitante.
Et je vois le styliste donner des interviews. Si, il est là, derrière la brune, entre les mannequins qui me font penser aux bonhommes de Folon (j'ai un petit peu envie de pleurer, )


Ah Ah. C'est mieux, là non ? Depuis 2 ans, il a décidé de passer au costume. Avec en dessous un genre de petite chemise souple comme un t-shirt mais en mieux. Il a belle allure, non ?


Je regarde partout et je suis bluffée par l'organisation méthodique. Et si je leur demandais de venir chorégraphier notre préparation du matin à la maison? Repas, habillage, coiffage, accessoires, départ à l'heure. Je vais leur demander deux- trois trucs, ils ont l'air de s'y connaître.

Ah non, les déménageurs arrivent et tout disparait.





16 heures 30, le démontage tourne à plein. Je pars avant qu'on me colle dans un flight case. Avec les lustres.



PS : pour voir de belles photos du défilé et du backstage, allez donc sur le site de GQ. Et découvrez Kris Van Assche chez Madame Figaro dans un beau sujet consacré au styliste.

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