lundi 8 avril 2013

English vocabulary : bear hug





via Swissmiss


bear hug
noun
a rough, tight embrace.



En français : bourrade, gros câlin, bagarre pour rire, le paradis sur terre.



dimanche 7 avril 2013

Etre une femme

Juste j'aurais aimée être prévenue



(Cette semaine, une jeune étudiante de l'université Paris-Dauphine m'a demandé de répondre à un sondage sur les femmes, la maternité et la carrière (vous pouvez vous-aussi y répondre ici, elle sera ravie) et vendredi je suis tombée sur l'interview par David Abiker de Claire Léost l'auteur(e?) d'un livre finement intitulé "le rêve brisé des Working Girls". Claire est maman, elle est diplômée d'HEC et elle découvre que malgré tout ce que l'on raconte, les femmes ont toujours plus de mal à se frayer un chemin dans les organigrammes que les hommes.
Mazette
J'ai répondu au questionnaire de Marie, lu l'interview de David Abiker.
Et depuis tout cela me tourne dans la tête. D'autant plus que je n'ai pas pu poster de commentaire sur le blog de David Abiker. D'où ce post.
Fin de l'introduction de post la plus longue de l'univers, mais destinée à accueillir comme il se doit le lecteur de passage, voire même les trois personnalités citées plus haut.)


Cher David, Chère Marie, Chère Claire,

Voilà, voilà, je me demande si on n'est pas en train de tout mélanger : amour, enfants, carrière, éducation, contraception, leadership et gros brouzouf, relation de couple équilibrée et business plan de sa vie.

Je ne sous estime pas la frustration de certaines femmes qui arrivent sur le marché du travail et se rendent compte que malgré leurs excellents credentials et leurs tiroirs remplis de 20/20, on ne les attend pas avec une gerbe de fleurs et un plan de carrière en béton armé.
Immense déception de se rendre compte que parfois oui une grossesse freine, que les habitudes ont la vie dure, que la société aime que les femmes placent leur famille avant leur boulot et les hommes l'inverse, que les maris préfèrent trainer au bureau pour se mettre les pieds sous la table, que les petites filles aiment souvent les robes qui tournent et les babies rose, ce qui peut, oui, c'est vrai, parfois les détourner de la grosse baston du bac à sable (mais pas toujours)

Mais moi, je n'ai jamais ressenti ça.
Et j'en viens à me demander qu'est-ce qui ne va pas avec moi (je suis une femme, je cherche toujours en quoi je suis coupable) parce que plus de 20 ans après être entrée sur le marché du travail, je ne me suis jamais autant sentie à ma place.
Alors, oui c'est vrai, je n'ai jamais été une carriériste à tous crins, mais pas sortie d'une école qui tue, j'ai quand même fait mon chemin. C'est vrai qu'on ne m'a jamais promis amour, gloire et beauté professionnelle. Que j'ai toujours croisé des patrons plutôt ouverts à la cause des femmes (mais suis-je vraiment la seule ?) et que je n'ai jamais brandi ma maternité comme un coupe file, pas par féminisme non, mais parce que je le sentais comme ça et que ce choix de maternité c'était un affaire de couple et qu'il était inutile de convoquer le CoDir.

Mais je me dis que pour aborder cette question aux faux airs de serpent qui se mord la queue déguisé en Arlésienne, il faudrait peut-être envisager la question avec un oeil neuf

Et si on sortait la tête de la photocopieuse / machine à laver / cocotte / poubelle de couches / congélateur (vous avez remarqué comme les femmes passent leur vie à avoir la tête dans un truc ?) et qu'on demandait à plein de femmes de réfléchir à ça :

Par rapport à votre mari / vos collègues / les hommes de votre promo, pensez-vous être plus heureuse ou moins malheureuse au global ?

(au moins aussi heureuse, je dirais moi. Même si parfois j'ai l'impression de passer ma vie dans une essoreuse coincée sur 1200 tours, je n'échangerais pas ma vie contre un autre baril de lessive)

Par rapport à votre mari / vos collègues / les hommes de votre promo, à quel point pensez-vous que le fait d'être une femme soit un  handicap dans votre travail ? De 10 un gros handicap à 0 un handicap zéro, les notes intermédiaires servent à nuancer votre jugement

(mmmm, laissez-moi réfléchir. je dirais 0)

Parce que je voudrais qu'on sorte de cette opposition stérile entre hommes et femmes, parce que tout ne peut pas être partagé à parts égales et que c'est la somme des déséquilibres qui doit former un tout qui roule. Alors parfois ce sont les enfants qui gagnent et parfois c'est le boulot, parfois le mari, parfois sa femme, parfois on vit ces moments de grâce où tout roule et puis parfois ça se fissure.

Et que ouais une femme qui décide de sortir des clous (assumer son non désir d'enfants, vouloir diriger un groupe de 5000 personnes, avoir plus de 2 enfants, divorcer, se remarier), va devoir y aller avec les dents et une bonne dose de folie, qu'elle va devoir battre en brèche des préjugés et sortir son bazooka.

Mais je ne suis pas sûre que ce soit plus facile pour un homme, qui lui, doit afficher une réussite triomphante au risque de passer pour une lavette. (j'ai en mémoire le cas d'un homme à la profession très mâle qui a dû subir les risées et le vexations de ces collègues pour avoir osé prendre un congé parental de 6 mois)

C'est moins le sexe qui compte que le désir de sortir du chemin tracé, ne croyez-vous pas ?

Je vous embrasse






mercredi 3 avril 2013

Neke tom an amzer






On associe la Bretagne au tricot rayé et aux bottes Aigles bleu marine.
On oublie un peu vite le ciré.

Le ciré est le vêtement le plus adapté aux ballades sous le crachin, à la houle de la baie d'Audierne, à la pêche à pieds à Pors Don et à l'initiation à la voile en caravelle familiale dans un aber désert.
Mais aussi à la pêche hauturière, à la régate devant le SNO et au tour du monde en solitaire. Et j'oubliais la pressée du jus de pommes.

Le ciré est le vêtement le moins adapté à la ville qu'il soit : raide, ample et capable de provoquer une suée d'anthologie au détour d'une atmosphère un peu chaude, libérant automatiquement un parfum inimitable, mélange de caoutchouc et de sel parfaitement écoeurant.

Aujourd'hui, Guy Cotten s'est éteint à Quimper et pour chaque Breton, c'est tout une caravane de souvenirs qui s'envolent avec lui. Bons ou mauvais mais attachés à des moments ancrés là bas, à l'Ouest.

Son histoire dans Le Figaro et sa nécro dans Libération (il faut croire qu'il y a beaucoup de Bretons de coeur ou de sang dans les rédactions, car tout le monde en a parlé)




PS : ça veut dire "fait pas chaud"
PS2 : la photo a été prise au mois d'août dans le hangar du club nautique

mardi 2 avril 2013

Titi


Luz Bonita Flickr



Ce matin, un scooter garé au  bord de la route.
Un vieux scooter un peu fatigué
De ceux qui se faufilent dans les rues du matin au soir
Qui slaloment entre les voitures pour aller plus vite
Pour faire fi des embouteillages

et sur le top case arrière un autocollant : J'aime ta femme
Avec un coeur à la place du aime

Comme un gros pied de nez aux râleurs de tous crins
Pas très chic
Carrément un peu vulgaire
Mais drôle, non ?



Steve à Rio




Sorry Steve mais avoue, Jean-Paul dans l'homme de Rio, il envoie du sex appeal.
Il est comme toi, il a parfois du mal à garder sa chemise
Il affectionne les médailles autour du cou et les Gauloises sans filtre
Il s'amourache de jolies filles pas nunuches
Il porte bien costume et le treillis
Il a une bonne gueule de gars canon sans passer deux heures dans la salle de bains.
Plutôt savon de Marseille que spa de Nuxe, voyez

Mais notre Bébel il sautille, il gambade, il court avec ses jambes et ses bras et il en fait des tonnes. A côté le OSS de Jean Dujardin est quasi sobre, c'est dire.

Et on l'aime pour ça, non ?







lundi 1 avril 2013

Pâques



Dans l'église pour Pâques, il y a tellement de monde qu'il faut se glisser contre les murs ou monter dans l'estrade où seuls les jeunes qui veulent papoter en paix trouvent habituellement refuge.
Mais aujourd'hui c'est plein aussi.
Des bancs en bois durs comme du ciment et une vue panoramique sur tous les crânes des paroissiens 3-4 mètres plus bas. A force de nous rabâcher qu'il faut prendre de la hauteur, on y est.

Une église récente - bois et béton, qui devrait être moche mais qui est inexplicablement chaleureuse.
Peut-être grâce à tous ces vitraux modernes qui laissent passer une lumière moirée.
Ou bien alors cette forme en triangle un peu circulaire et légèrement en pente, et tout en bas, l'autel.
Et puis sans doute cette foule de tous âges et de tous horizons.

Parce que c'est ça qui frappe.

Oh, bien sûr, il y a tout ceux qu'on s'attend à trouver.
Des tradis par wagon de 6 minimum, les petits devant les bras croisés sur la poitrine et les grands derrière qui esquissent une génuflexion et ne touchent pas l'hostie avec les mains
Des familles antillaises et africaines avec coiffures impec' et petits noeuds dans les cheveux pour les filles et costume trois pièces pour les garçons
Des couples de personnes âgées, dont le surnombre laisse penser que vieillesse rime avec sagesse, qui s'avancent à petit pas, mise en plis impec et manteau gris de drap inusable et parfait.

Et puis, entre les deux, dans la foule qui s'avance presqu'en ordre, des gens comme tout le monde, comme dans la file d'attente de la boulangerie, comme sur le quai à 8 heures 17.
Des vieux et des jeunes, des fatigués et des blasés, des joyeux et des béats, des résignés à attendre la fin de l'office pour enfin passer au déjeuner et des rêveurs qui profitent de cette pause obligée pour laisser trainer leurs pensées et se faire des listes de choses à faire, un jour plus tard
Des concentrés, dont le regard limpide laisse penser qu'ils prient
Des jeunes en bandes de jeunes
Des tout petits qui ne pensent qu'à piquer des 100 mètres dans les travées
Des encore plus petits qui dorment dans leurs poussettes
Et des entre deux ni tout petits ni vraiment grands, des enfants à qui on vient d'enlever le porte monnaie de leur mère chouré dans leur sac qu'ils ont vidé consciencieusement sur le banc


Au milieu on reconnait des visages, des profs de l'école ou cette dame que l'on croise souvent à l'arrêt du bus. Une bonne copine qu'on n'a pas vue depuis longtemps ou des gens hautains qu'on a du mal à trouver sympathiques même ici. Ceux qui sont toujours là, prêts à donner un coup de main pour la quête, la communion, les lectures, des gens serviables dont on admire la constance et l'enthousiasme. Et puis plein de visages d'inconnus aussi. La ville est grande et cette fête propice aux rassemblements familiaux.

Et le prêtre, qui se tient au milieu comme un berger.


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