mercredi 8 janvier 2014

Touch my body


My Vintage Book Club



Derrière ce titre 100% SEO compatible et qui va vraisemblablement drainer sur ces pages toute une nouvelle faune virile, sympathique et amoureuse des belles courbes, se cache un constat édifiant, dont l'idée m'a été indirectement soufflée par ma douce et grande ado me demandant d'un air interro-moqueur tout à l'heure : "maman ?! Tu as mis une culotte haute ?"

Voilà comment une simple réponse énoncée platement : "l'hiver j'ai froid au ventre avec mes pantalons taille basse et comme tout le monde le sait "on attrape froid par le ventre", peut devenir une source majeure de rupture générationnelle entre deux deux femmes dont on ne devinerait pas, de dos, que 27 ans les séparent (oui, de face, c'est une autre histoire, je vous l'accorde).

Car, aussi sûrement qu'un jour on aime le potage, un jour on profère des phrases définitives que l'on croyait réserver au cercle argent et bleu du club de séniors d'une petite ville de 2000 habitants accro au sourire Colgate de Julien Lepers.

"On attrape froid par le ventre"

Pour une ado qui ne consent à fermer son manteau que lorsque le mercure gèle dans le thermomètre et qui est capable de sortir pieds nus dans ses Converse parce que "sinon, c'est moche", cette phrase revêt la sonorité étrange et déformée d'un chant de messe ânonnée dans une église froide.

Alors comment lui expliquer que ce body (pas une culotte haute, non mais pourquoi pas une gaine non plus ?) en microfibre doux comme la peau du cou d'un enfant de moins 12 ans n'est pas une concession à une jeunesse folle, ni une abdication honteuse devant les années qui passent et m'éloignent inexorablement de mon adolescence, mais une découverte, que dis-je une épiphanie, à côté de laquelle celle de Newton se prenant une pomme sur la tête ressemble à un pépin.

Parce que c'est vrai qu'on a vachement plus chaud avec le ventre couvert.


Na.



PS : il faudra m'expliquer pourquoi Roger Duvoisin a un jour pensé que Veronica était un joli nom pour un hippopotame. Pour un peu je me vexerais.



mardi 7 janvier 2014

Steve Mc Queen parle français


Jean Shrimpton & Steve Mc Queen

"Je te tiens, tu me tiens par la barbichette
Le premier de nous deux qui rira aura une tapette"



Sur Wikipedia :
Le jeu de la barbichette est une variante d'un jeu de société appelé je vous pince sans rire1 dans lequel un joueur assis au-devant d'une assemblée subissait de la part d'un maître du jeu des pincements successifs sur diverses parties du visage effectués avec le pouce et l'index enduits de noir de fumée. À chaque pincement, le maître du jeu prononçait la phrase « Je vous pince sans rire », et dès qu'un des membres de l'assemblée venait à rire de ce maquillage, il prenait la place assise devenant à son tour la « victime ».
Le pince sans rire est à l'origine de l'expression attestée1 au milieu du xviie siècle et toujours actuelle « être un pince-sans-rire ».




lundi 6 janvier 2014

Un nouveau lundi

Carolyn draws



Ce matin, c'est le jour où toutes les conversations commencent par "bonne année", où l'on échange des baisers maladroits avec son patron, Sylviane, cette peste du juridique, Romain de la compta et Cédric, l'homme à tout faire qui fait le tour des étages pour agrandir sa collection de joues fraiches et poudrées. Juste avant de retrouver enfin le calme de son abri derrière l'écran en soupirant de soulagement.

Et puis, c'est aussi un lundi de janvier comme les autres, avec sa lumière tristounette, son frigo vide et la petite dernière qui tire sur la manche du pyjama de sa mère pour aller vite à l'école retrouver ses amis et la maitresse adorée. La maison vide et silencieuse que seul interrompt le ronron du lave vaisselle, les mails de reprise avec les copines entrecoupés de messages dégoulinants de voeux de toutes les marques du carnet d'adresse qui nous promettent pleins de bonheurs et surtout -30% dès aujourd'hui avec le code  "superprivilégiéeavantsolde".

Le vent a joyeusement envoyé balader tous les sapins de Noël emberlificotés dans leur sac doré, abandonnés sur les trottoirs sitôt Noël passé.

dimanche 5 janvier 2014

Upside down


@paulnicklen captures a dramatic image of @cristinamittermeier as she dives under a massive#wave in #makahabeach. Last photograph for this #onassignment in #Hawaii. Mahalo nui Loa#makaha@thephotosociety , @natgeocreative .

De l'art de surfer la vague. Par en-dessous.

On digère les galettes gavées de beurre, les best of et les bêtisiers 2013.
On cuisine des quenelles, des vraies avec du brochet dedans, pour effacer le goût amer de celles qui ont tourné en boucle sur les ondes entre le 24 et le 31
On claque la porte aux nez aux tristes sires qui nous nous promettent une année pire que celle qu'on vient de quitter et on accroche au mur les horoscopes faramineux et seulement ceux là.
Et on respire un grand coup.


Et tant qu'à faire, on adopte un nouvel hymne en guise de vitamine C- cure detox :


Bonne reprise à tous !




PS : si vous avez Instagram, suivez ce compte @natgeo, c'est un vrai bol d'air garanti sans selfie. Et si vous n'avez pas Instagram, retrouvez-leur compte ici.

jeudi 2 janvier 2014

Au bord du nid


The songbird Society


Tout à l'heure, perchée comme un flamand rose dans la file d'attente "échange et remboursement" d'Uniqlo, mon esprit cherchant à échapper à l'asphyxie mentale (étouffement des cellules par projection envahissante et continue d'un spot de pub pour les produits phares du magasin) et physique (un magasin qui vend des doudounes ne devrait pas laisser sa température monter au dessus de 15° au risque de donner envie à tous ses clients de filer chez Banana Moon s'acheter un 2 pièces), je me suis demandé ce que j'aimerais donner comme trousseau à mes enfants avant qu'ils ne trouvent un jour que leur chez-eux n'est plus chez nous.

Les basiques de basiques capables de les sortir de toute situation épineuse ou cruciale et leur laisser les coudées franches pour tout le reste (rêver, travailler, dormir)

Leur manuel du Castor Junior

Leur trousse de secours de James Bond

Ca pourrait donner ça :
Alors il faudra savoir …….

- dresser une table de tous les jours sans rien oublier
- se tenir à table, savoir tenir fourchette et couteaux et manger de tout
- mettre du linge à laver, puis à sécher sur un fil et le plier une fois sec
- faire convenablement le far aux pruneaux de Tante Marie, des coquillettes au jambon, une sauce salade, une quiche, des pommes de terre à l'eau et des desserts surprise sur le pouce
- changer une couche, faire et donner un biberon
- danser le rock de soirée (parce que non, il ne se danse pas qu'à Versailles ni sur TF1)
- connaître les gestes de premiers secours
- changer une ampoule, déboucher un évier
- parler Anglais
- connaître au moins une chanson de Supertramp et une autre des Beatles par coeur
- mettre les mains dans la boue, dans l'eau, dans la neige quand il le faut (et y trouver même un certain plaisir)


(On pourrait ajouter, même si je ne pourrai alors être leur professeur, me remettant alors à la seule expertise de leur père :
- connaître les règles du poker, du tarot et de la belote
- ranger un lave vaisselle comme un Tetris
- nager en mettant la tête sous l'eau et plonger élégamment et avec décontraction
- faire du feu)

(On pourrait ajouter, même s'il faudra trouver alors un autre professeur que nous :
- skier)

mercredi 1 janvier 2014

Happy


Just by Manon



Les macarons de Sophie
Les chorégraphies de Marguerite
Abandonner toute idée d'action, voire de mouvement à plus de 2 mètres du canapé aujourd'hui, premier jour de l'année.
Reprendre un thé
Zapper toute rétrospective de l'année pour se couler dans la journée comme un sirop bien mielleux sur une gorge endolorie.



mardi 31 décembre 2013

Amzer zo




C'est l'histoire d'une carte postale publicitaire accrochée dans la cuisine. Dessus, un bateau de pêche traditionnel, un homme de dos qui barre du pied et regarde au loin sans trace de précipitation ni d'angoisse visible. Et dessous le nom du bateau "amzer zo".

Une de ces expressions bretonnes entendues et lues à longueur d'enfance sur la poupe de bateaux, en tête de crêperies ou au fronton de maisons de vacances de bords de mer. Qui croisent et re-croisent la route sans que l'on se pose véritablement la question de savoir ce qu'elles signifient si ce n'est que ce doit être positif, optimiste ou amusant puisqu'on les voit partout.

D'habitude, un jour ou l'autre je finis par demander ce qu'elles signifient, pour me sentir moins étrangère à tout un pan de culture dont je suis exclue, moi qui suis née et ai grandie ici mais sans la langue, enseignée alors comme une option, comme le tricot ou le chinois, presque comme un folklore.



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