Le LOL project de David Ken (photographe) et William Lafarge (DC de l’agence Pueblo) a débuté en septembre 2009.
Des portraits de fous rires d’anonymes photographiés par David Ken avec pour ambition de réaliser la plus grande exposition participative urbaine du monde qui « saisisse l’éclat de rire, ce moment magique de « lâcher prise » et de perte de contrôle où notre image nous échappe » selon les termes des fondateurs.
Deux ans après son lancement, on peut retrouver le LOL project dans des opérations spéciales organisées par des marques (Kia, Auchan), une exposition itinérante parrainée par Pages Jaunes, des murs de visages hilares affichés à l'hôpital Robert Debré et dans une clinique luxembourgeoise, une page Facebook qui réunit près de 50 000 fans et un livre auto-édité.
Une opération à but non lucratif qui part d'un fou rire, c'est pas banal.
(On prend son élan et hop on lit la suite après le saut)
(On prend son élan et hop on lit la suite après le saut)
Au même moment se déroule le projet InsideOut du photographe graffeur français JR financé par la prestigieuse bourse TED.
International, il a pour ambition de « recouvrir les rues du monde » d’immenses visages d’inconnus, photographiés dans des cabines photo dédiées ou par des équipes constituées bénévolement et parrainées par JR (pour plus détail, voir la bande annonce ci dessous et le site)
Ces deux projets – aussi différents soient ils sur l’intention annoncée, ont en commun de se servir des nouveaux usages des médias pour remettre l’individu au centre de la cité et de la société et lui donner les moyens de s’impliquer concrètement dans un projet artistique et collectif qu’il n’aurait sinon, regardé que de loin.
A travers le prétexte de la photo, c’est aussi dans les deux cas un plaisir narcissique pour les photographiés et une célébration des individus dans leur diversité : beaux, moins beaux, grands, petits, gros et maigres, adultes et enfants. Tous réunis à travers une forme commune.
Ainsi, et alors qu’on pourrait à première vue considérer ces deux projets comme sympathiques mais anecdotiques, on se trouve finalement face à une réalité bien plus intéressante.
Car ce projet ne vaut que parce que collectivement, il trouve un écho : les portraits de JR ne commencent à être connus que parce qu’on les trouve partout, le LOL Project n’est devenu un livre que parce que suffisamment d’anonymes l’ont acheté en pré-commande.
Mais aussi parce que tous ces individus si différents se retrouvent autour d’un projet commun : qu'il s'agisse de remplacer tous les portraits de Ben Ali par des visages de citoyens en Tunisie, de faire entrer la vie dans les hôpitaux ou de simplement se transformer en oeuvre d'art éphémère.
Dans un contexte de découragement envers une société que l’on dit désinvestie, égoïste, tentée par le communautarisme, toute opération visant à démontrer le contraire est la bienvenue.
Si en plus, on peut au passage esquisser un sourire ou redonner des couleurs à la ville et à nos journées, alors ces projets deviennent beaucoup moins anodins.
PS : j'ai retrouvé ce post inhabituellement long et non publié dans mes archives alors que je suis tombée en arrêt devant le flux Instagram de jr (ici)
Ah oui le LOL project, je l'ai croisé maintes fois, je trouve toujours les photos très belles, et parfois presque impudiques tant le lâcher-prise est évident (mais comment le photographe obtient ce résultat, ça reste un mystère... Il les fait tourner sur un des ces tourniquets de jardin public ?).
RépondreSupprimerPour le reste, tu m'en apprends, je ne connaissais pas. Ta réflexion au sujet de ces projets est très intéressante, merci de la partager.