mercredi 19 avril 2017

Sur ma table de chevet




Mon côté de lit est un joyeux foutoir qui prend la poussière jusqu'à former un genre de marchepied naturel pas désagréable, quoi que fort peu stable, qui me laisse malgré tout penser que que je n'ai pas qu'un patronyme royal au moment de me jucher sur ma couche.

- - - - Couche par ailleurs perchée aussi haute qu'un lit médical grâce (à cause ?) du sommier et du matelas mémoire de forme épais comme des livres de Dan Brown de tout couple de plus de 45 ans qui a fini par se convaincre que "rien n'est plus important qu'une bonne literie à notre âge" même au prix d'un billet aller/retour Seychelles en 1ère classe. Parfois je regrette mon clic clac d'étudiante - - - - -


Revenue aux dures réalités de la vie en famille, de l'optimisation de l'espace et de la chasse au bazar, il m'arrive de me lancer avec enthousiasme et efficacité dans un tri, qui aboutit immanquablement à une rupture d'espace temps pendant lequel je me retrouve, assise par terre à trier les indispensables des désespérément inutiles, découper les recettes et les photos chouettes, relire les magazines et les livres, ouvrages et prospectus étalés par terre. Avant de tout remettre en tas.

Le dernier tri a permis malgré tout de sortir des limbes moutonneuses quelques pépites - à la demande générale de mon lectorat bibliophile.

(la suite après le saut)




Je ne suis pas critique littéraire et vous trouverez sans mal des articles super érudits et très bien écrits sur chacun de ces ouvrages. En plus j'aime découvrir les livres sans rien en savoir, j'imagine que vous aussi, je ne vous dirai donc rien de l'intrigue, mais seulement quelques indications de genre et de style littéraire.

Histoire mondiale de la France : je le picore à peu près autant que le livre de Loïc Prigent ("J'adore la mode, mais c'est tout ce que je déteste", joyeux recueil de bons mots et d'aphorismes réjouissants pour qui aime la mode les bons mots et les recueils réjouissants). Chaque chapitre est une histoire qui raconte un épisode de l'histoire de la France. Moultes polémiques et cris d'orfraie ont marqué la sortie de cet ouvrage qui réunit le travail de 122 auteurs sous la houlette de Patrick Boucheron. Incapable de me positionner dans ce duel d'experts, je retiens que pour qui aime la France et le monde et reconnait des lacunes certaines depuis sa classe de Terminale, c'est un délice.

Danser les ombres : Laurent Gaudé a reçu le Goncourt en 2003 pour "le soleil des Scorta". Dans ce livre paru en 2015, il quitte la Méditerranée pour Haïti au moment du tremblement de terre ; ce n'est pas un reportage ni une chronique, on y retrouve le sens du récit et de la plongée en univers inconnu que j'aime chez cet auteur. Et quelle plume !

Trois saisons d'orage : qualifié de "coup de coeur des coups de coeurs" par Nathalie, libraire à la Garenne Colombes aux choix très sûrs. Ca se passe en montagne on ne sait pas trop où, on suit une famille sur trois générations. C'est un roman écrit avec une belle langue. Lu en deux soirées, dont une qui s'est étirée un peu tard dans la nuit (c'est un bon indicateur non ?).

Le cas Malaussène : mes premiers mois à Paris après mes études sont étroitement liés au souvenir des romans Malaussène de Pennac que je dévorais en souriant dans le RER. Cette première partie de la nouvelle série, 20 ans plus tard, est baignée de la même ambiance gentiment foutraque. Pas un chef d'œuvre mais un bon moment.

Belgravia : je l'ai lu en anglais mais il existe en français. Pour les nostalgiques de Downton Abbey (du même auteur), qui aiment les conventions, les luttes de classe feutrées et les 5 o'clock tea. Délicieux.

Les eaux troubles du mojito : le temps d'une sieste, gouter le talent de Philippe Delerm quand il raconte ces petits riens du quotidiens. Ca a l'air tellement simple...

The summer seaside kitchen : je confesse ici un penchant pas très glorieux pour la chick lit britannique qui ravit mon coeur de midinette. Consciente de sa pauvreté stylistique, je la consomme en anglais uniquement, me berçant de l'illusion qu'à défaut de nourrir ma culture, je préserve au moins mes capacités linguistiques. Parmi les auteurs incontournables de ce genre très particulier (dont les stars sont Madeleine Wickham et Helen Fielding), Jenny Colgan se défend pas mal du tout.



Et j'en profite pour vous inciter à lire "par amour" de Valérie Tuong-Cong, formidable fresque humaniste à faire pleurer un colosse de granit. Ca se passe au Havre pendant la Seconde guerre mondiale et c'est magnifique. Il n'est pas sur la photo parce que je me suis empressée de le prêter.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LinkWithin

Blog Widget by LinkWithin